L'ALLEMAGNE,
L'ALLEMAGNE
AU-DESSUS
(NOUVEL
HYMNE NATIONAL ALLEMAND)
Version
française – L’ALLEMAGNE, L’ALLEMAGNE AU-DESSUS – (NOUVEL
HYMNE NATIONAL ALLEMAND) – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson
allemande – Deutschland,
Deutschland über dieses (Neue deutsche Nationalhymne) –
anonyme
– 1900
Parodie
d’un auteur anonyme du "Das Lied der Deutschen" composé
en 1841 par August Heinrich Hoffmann von Fallersleben sur une mélodie
antérieure de Joseph Haydn.
Texte
publié dans "Der wahre Jacob", une revue satirique
socialiste fondée en 1879 et publiée jusqu’à l’avènement du
nazisme.
Texte
trouvé sur Hymne Hymne
Auf Deutschland - Deutschlandhymne Aus Dem Deutschlandlied
Emmanuel Kant |
Dans
les pages du « Der wahre Jacob », on se moquait du Kaiser
et on critiquait la politique impériale, le militarisme et le
colonialisme allemands qui précisément dans ces années-là
mettaient à feu et à sang les territoires africains correspondant à
l’actuelle Namibie, un véritable terrain d’entraînement pour
l’immense guerre mondiale qui de là à peu allait éclater et un
laboratoire pour les techniques d’extermination qui seront
utilisées plus tard. Ce fut vraiment dans la
« Deutsch-Südwestafrika », l’Afrique allemande du
sud-ouest, que quelques eugénistes allemands menèrent les premières
expériences sur des cobayes humains tendant à établir
l’infériorité raciale des indigènes… Un de ces
« scientifiques » s’appelait Eugen Fischer (nomen
omen), qui fut plus tard un des pères de l’« Aktion T4 »,
le programme nazi pour l’élimination des handicapés, et qu’il
eut parmi ses élèves les plus prometteurs certain Josef Mengele,
que les prisonniers juifs internés à Auschwitz appelèrent
l'« Ange de la Mort ».
Dialogue Maïeutique
Pour
des raisons compréhensibles et que cette chanson allemande nus
expose en toute clarté, l’Allemagne, la nation allemande,
l’identité allemande, le peuple allemand, l’idéologie
allemande, la patrie allemande, le pangermanisme et toutes ces sortes
de choses sont assez mal perçues dans les pays voisins et même
au-delà. Il faut dire que cette chanson-ci, pensée, imaginée et
écrite – à n’en pas douter – par un Allemand est un peu
particulière et mérite la plus grande attention et même – plus
d’un siècle après sa conception – la plus grande sympathie, car
cette chanson est la parodie du très patriotique chant des
Allemands, un chant tellement patriotique que l’actuelle république
allemande a dû en supprimer et en interdire certains passages. Le
« Deutschland über alles » passait mal les frontières,
il en inquiétait plus d’un et rappelait aux autres Européens
certains très mauvais souvenirs. On
voit ici que
certains Allemands étaient hostiles à
cette « Allemagne par-dessus tout ou au-dessus de tous »
qui trois fois en un siècle déclencha des guerres de conquête sur
les territoires des voisins et précisément au nom de ce
« pangermanisme » de mauvais aloi, lequel à chaque fois,
a fini par l’ « Allemagne contre tous » (ou presque).
Cependant,
dit Lucien l’âne, on aurait pu croire – il fut un temps, il y a
longtemps – au temps de l’Aufklärung que les gens qui parlaient
la langue allemande ou une de ses variantes, allaient être une des
forces de paix et de progrès.
En
effet, dit Marco Valdo M.I., tu as bonne mémoire. Au temps de
l’Aufklärung, ça avait l’air bien parti et je me demande
toujours ce qui a foiré. Enfin, un philosophe allemand de son
état (c’était en 1784 me dit mon petit doigt – si, si, Lucien
l’âne mon ami, mon petit doigt qui se nomme de son petit nom Wiki
et de son grand Nom : Pedia, est un savant.),
le dénommé Emmanuel Kant disait :
« L’Aufklärung,
c’est la sortie de l’homme hors de l’état de minorité dont il
est lui-même responsable. L’état de minorité est l’incapacité
de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre. On est
soi-même responsable de cet état de minorité quand la cause tient
non pas à une insuffisance de l’entendement mais à une
insuffisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la
conduite d’un autre. Sapere aude ! [Ose savoir !] Aie le
courage de te servir de ton propre entendement !
Voilà la devise de l’Aufklärung. »
On
ne peut que l’approuver, dit Lucien l’âne. Mais, Marco Valdo
M.I. mon ami,
c’est marrant que ton petit doigt
s’appelle Wiki Pédia. On dirait un petit gnome savant, échappé
d’un univers paradoxal, fait d’elfes, de fées, de philosophes,
de feu et d’il était une fois.
Pour
quoi pas, Lucien l’âne mon ami, imaginer un monde plat, tournant
autour d’un moyeu central...
Un
comité central, tu m’effrayes, Marco Valdo M.I. mon ami, s’écrie
Lucien l’âne.
Mais
non, Lucien l’âne mon ami, pas d’un comité central, d’un
moyeu central ; le moyeu,
c’est l’axe sur lequel se place la roue pour tourner ; donc,
un monde plat, une grande assiette portée par des mammouths
radioactifs faisant la course en rond sur
le dos d’une tortue de Mururoa, forcément
radioactive. Mais revenons à la chanson et
aux Allemands ; il m’a plu de la mettre en langue française
pour montrer
qu’il est depuis longtemps des Allemands conscients du risque que
représente l’Allemagne débridée, comme cet anonyme socialiste
d’il y a plus d’un siècle qui écrivit cette patriotique
parodie. Pour dire aussi, le cas échéant, et il échet tout le
temps, qu’il convient de soutenir et d’encourager les Allemands
de cette sorte, ceux qui – comme dans
n’importe quelle nation, n’importe quel pays, peuple, etc.
– s’opposent
leur vie durant à la bêtise nationale. On peut en trouver une belle
kyrielle ici rassemblés.
Pour
l’Allemagne ou la langue allemande, sans trop chercher, dit Lucien
l’âne, je me souviens d’Erich Mühsam, de Bertolt Brecht, de
Kurt Tucholsky, Erich Kästner, Wolf Biermann, Franz-Josef
Degenhardt et d’autres encore. Et je
conclus ici : tissons le linceul de ce vieux monde national,
trop national, patriotique, expansionniste, impérialiste, belliciste
et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Éclairera
alors le monde,
L’Allemagne
seule a de bonnes manières
Que
plus personne ne s’y
plaira,
Nous
écraserons la Colombie, le Panama,
Rire
de tout ça, nous les nouveaux