samedi 5 janvier 2019

DENDROCHRONOLOGIE

DENDROCHRONOLOGIE


Version française – DENDROCHRONOLOGIE – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson italienne – DendrocronologiaDeproducers – 2017







De la rencontre de quatre producteurs : Vittorio Cosma, Gianni Maroccolo, Max Casacci et Riccardo Sinigalliaest né un projet novateur et rassembleur, une combinaison sans précédent de musique et de science. Deproducers est une sorte de collectif Les Deproducers ont l’intention de mettre en musique sur scène des conférences scientifiques racontées d’une manière rigoureuse mais accessible.


Planetario, le premier chapitre, remonte à 2012 et combine la musique aux conférences spatiales de l’astrophysicien et directeur du Planétarium de Milan Fabio Peri. Le tout avec les images originales fournies par l’ESA pour le spectacle.
Botanica, le deuxième chapitre, est né en 2016 et crée une bande sonore organique et riche pour les incroyables révélations sur la vie secrète des plantes, racontées avec rigueur par Stefano Mancuso, un des plus grands neurobiologistes vivants.
Les deux spectacles utilisent les visuels de Marino Capitanio et les mise en scène de Peter Bottazzi.
L’idée de Deproducers est née de Vittorio Cosma, qui a décidé d’impliquer certains des musiciens les plus respectés dans un projet qui allie musique et science.
Un matin, il décida d’entrer au Planétarium de Milan, où il rencontra le directeur Fabio Peri, un scientifique ayant une formation musicale importante. L’empathie est immédiate et le professeur est aussitôt impliqué dans le projet : c’est en fait la naissance de Planetario.
L’astrophysicien illustra les merveilles du cosmos et le mystère de sa naissance, les constellations et leur mythologie, la relation entre l’homme et l’infini, le tout véhiculé par une incroyable capacité à emballer le public avec un langage simple et accessible.
Avec lui, les quatre producteurs étendent un tapis sonore qui entraîne l’auditeur au milieu du ciel, faisant du concert un véritable voyage intergalactique.
Lors d’une réunion publique organisée par Aboca, Vittorio Cosma rencontre Stefano Mancuso en 2015. Encore une fois, l’empathie immédiate mène à la genèse de l’idée de Botanique. Le neurobiologiste s’intéresse à la communication qui a lieu entre les plantes, en étudiant les modalités selon des critères strictement scientifiques.
Devant le public, une facette totalement inconnue du monde végétal est révélée lors d’une rencontre populaire mais rigoureuse, compréhensible pour tous.
Les musiciens, submergés par les projections synchronisées créées par Marino Capitanio, accompagnent le voyage en dessinant des univers sonores palpitants et engageants qui améliorent la communication du scientifique et captivent le public.


La chronologie cosmique du voyage d’un rayon de lumière, racontée dans Travelling, trouve sa parfaite contrepartie dans ce morceau consacré à la chronologie végétale : quelque chose qui nous fait nous sentir infiniment petits, éphémères. Peu de différence entre notre moyenne de quatre-vingts ans et les vingt minutes d’une bactérie, par rapport aux espèces végétales qui ont vu non seulement tout le flux de notre histoire connue et de notre préhistoire, mais aussi l’aube d’une planète où l’espèce humaine était loin d’être à venir. La botanique est un spectacle que les Deproducers organisent depuis 2017 et, surtout, ils l’ont présenté dans de nombreuses écoles sous la supervision scientifique du professeur Stefano Mancuso, botaniste de renommée mondiale, professeur à l’Université de Florence et directeur du Laboratoire international de neurobiologie des plantes (LINV). [RV]

Dialogue Maïeutique


Quel curieux titre pour une chanson, dit Lucien l’âne. Je sais que je le dis souvent, mais cette fois, c’est un titre d’une curiosité curieuse et ne crois pas que je ne sais pas ce dont il s’agit. Tout au contraire, pur mi, la chose est claire et c’est pour cela que je trouve ce titre curieux et de plus, il attire la curiosité. Je sais pertinemment qu’il s’agit de la chronologie de l’arbre et par extension, de la chronologie par l’arbre. Littéralement, il s’agit de la datation d’un arbre en comptant les anneaux que les années passées une à une ont laissés à l’intérieur du tronc de l’arbre et qui d’ailleurs en constituent la matière.

En effet, Lucien l’âne mon ami, c’est un curieux titre qui cependant correspond exactement à ce que tu en disais. C’est une chanson « scientifique » ; disons plus justement, une chanson de « vulgarisation scientifique » et c’est, en son genre, une réussite.

Et c’est également une très bonne idée, reprend Lucien l’âne. Cela manquait. À côté de la chanson d’amour, on avait déjà – dans le désordre le plus absolu – la chanson politique, la chanson contre la guerre, la chanson sociale, la chanson poétique, la chanson épique, la chanson historique, la chanson chronique, la chanson romantique, la chanson comique, la chanson magique, la chanson enfantine, la chanson religieuse, que sais-je encore ?, mais pas vraiment de chanson scientifique, du moins se revendiquant telle.

Tu as résumé le propos, dit Marco Valdo M.I., et je n’y ajouterai rien grand-chose. Sauf qu’il me faut avouer une petite incartade de ma part : j’ai ajouté un vers à la chanson d’origine et franchement, je ne le regrette pas, car il manquait. C’est le vers final qui exprime le rapport temporel et vital entre l’homme et les autres espèces et au-delà entre la vie biologique – telle qu’on la connaît sur Terre (pléonasme de renforcement) et le reste de l’univers. Nous sommes tous – à savoir ces vivants énumérés dans la chanson – des précaires, des êtres de hasard dont le destin est lui-même hasardeux. Pour mieux encore préciser cette pensée, nous savons (plus ou moins) notre passé et nous pourrions le connaître beaucoup mieux, beaucoup mieux le documenter ; ça, c’est de l’ordre du possible. On peut le retracer, au moins dans ses grandes lignes, mais ne nous pouvons augurer du futur. On peut savoir les bonds du hasard passés ; on ne peut que subodorer ceux du futur qui sont rigoureusement livrés à eux-mêmes. En ce sens, il n’y a pas de futur, il n’y a que des potentialités de futur. L’avenir est enfant de hasard ; même sil existe dans le passé de ce hasard-là des nécessités qui le contraignent. Le hasard ainsi considéré est la rencontre de potentialités infinies avec d’infinies nécessités. Pour en quelque sorte arriver à cristalliser certains futurs, il faut en réduire très considérablement la durée, l’ampleur et la complexité. Ce qui est notamment une des raisons de cette phrase :

« Du moins, tant qu’il y aura des hommes… »

Arrêtons là, dit Lucien l’âne, j’ai le tournis. En attendant, tissons le linceul de ce monde infini, hasardeux, énorme, à notre échelle, ridiculement minuscule et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Les bactéries peuvent vivre 20 minutes.
Un papillon peut vivre 12 heures, une puce d’eau peut vivre une semaine.
Les rongeurs peuvent vivre en moyenne deux ans, un chat quinze,
Un cheval peut arriver à dépasser les vents.
L’espérance de vie moyenne d’un être humain est d’environ 80 ans.
Les oiseaux comme les perroquets, les hiboux, les faucons peuvent vivre jusqu’à 100 ans.
Les éléphants, les baleines et autres grands mammifères peuvent survivre au siècle.
Les tortues géantes des Galápagos peuvent vivre jusqu’à 200 ans.
Mais parmi les végétaux, il y a des espèces d’arbres, comme Pinus longaeva, qui peuvent vivre jusqu’à plus de 4 700 ans.
Leur naissance précède l’invention de la première forme d’écriture alphabétique, qui accompagne toute l’histoire de l’homme jusqu’à nos jours.
Ils étaient là quand les Pyramides et le Sphinx ont été construits.
Ils étaient là avant l’essor de la civilisation grecque, la fondation de Rome.
Ils étaient là avant Jésus-Christ, avant Bouddha, avant Mahomet et avant Confucius.
Ils étaient là lors de la chute de l’Empire romain et au couronnement de Charlemagne.
Ils étaient là avant l’invention de la presse, la découverte de l’Amérique,
Avant Copernic et avant la théorie de la gravitation universelle.
Ils étaient là et ils ont survécu à la Révolution industrielle, la Révolution française, Napoléon.
Ils étaient là lors de la pose des premiers câbles télégraphiques et des câbles électriques.
Ils étaient là et ils ont été traversés par les premiers signaux radio, survolés par les avions,
Et ils ont survécu à deux guerres mondiales et aux radiations nucléaires.
Ils ont vu l’homme sur la Lune.
Et ils continueront d’être témoins de notre évolution.
Du moins, tant qu’il y aura des hommes…