jeudi 30 novembre 2017

LE TAMBOUR (ODE XIII)

LE TAMBOUR (ODE XIII)


Version française – LE TAMBOUR (ODE XIII) – Marco Valdo M.I. – 2017
à partir de la version italienne de l’Anonimo Toscano del XXI Secolo (l’A.T. du XXIe siècle)
d’une chanson anglaise – The Drum (Ode XIII) – Scott of Amwell – 1782

Poème du jardinier et poète anglais, de confession quaker, John Scott, connu sous le nom de Scott of Amwell (1731-1783)





Poème célèbre qui est souvent proposé comme prologue dans les anthologies de poèmes de guerre. Il a été mis en musique par de nombreux compositeurs : Benjamin Frankel en 1959, Ned Rorem en 2001 (à la suite des attentats du 11 Septembre), William F. Funk en 2004 et Robert Rival en 2007.



Je hais le bruit du tambour et ce son
Qui parade en rond, rond, rond
Pour le plaisir de jeunes abrutis
Et les attire des villes et des campagnes
Pour vendre leur liberté pour les charmes
De dentelles minables et de bras jolis.
Et quand la voix de l’Ambition a commandé :
Marcher, combattre, et tomber, en pays étrangers.

Je hais le bruit du tambour et ce son
Qui parade en rond, rond, rond.
À moi, il parle de champs ravagés,
De villes en feu et de galants massacrés,
De membres mutilés, de râles de mourants,
De larmes de veuves et de pleurs d’enfants
Et toute cette misère écrit de sa main
Le catalogue des malheurs humains.

lundi 27 novembre 2017

RENONCEMENT (À LA PLAGE)

RENONCEMENT (À LA PLAGE)
Version française - RENONCEMENT (À LA PLAGE) – Marco Valdo M.I. – 2017
à partir de la version italienne de Gian Piero Testa – RINUNCIA – SULLA SPIAGGIA – 2009






Dialogue maïeutique

Lucien l’âne mon ami, il me semble utile et nécessaire de profiter de notre dialogue maïeutique – dont je te rappelle qu’il signifie simplement conversation à deux pour faire naître le sens – pour éclairer notre lanterne magique à propos de cette chanson de Mikis Théodorakis, dont certaine interprétation – que je vais de présenter – est fondamentale. Elle repose sur le fait que l’auteur – Georges Séféris a précisé – dans le titre – (À la plage). Dès lors, pourquoi une telle précision et entre parenthèses, ce qui a aussi du sens.

Ah, Marco Valdo M.I., mon ami, je ne sais ce que tu vas me dire, mais je t’assure de toute mon attention, car j’ai ressenti dans ton exorde que cette réflexion te tient à cœur. D’autant, si je ne me trompe – à voir toutes ces versions – que c’est une chanson importante de Mikis Théodorakis, que j’ai connu lors de mes pérégrinations et des siennes et dont je connais dès lors la signification politique et l’engagement dans la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres, afin d’imposer leur domination, de renforcer leur pouvoir, de faire croître leurs richesses et leurs profits. D’ailleurs, actuellement encore, les gens de Grèce en savent quelque chose. Mais également, on ne m’ôtera pas de l’idée que ce qui leur est fait attend les gens des autres pays.

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, tu as compris où je veux en venir et pour ce qui est de Mikis Théodorakis, tu ne te trompes pas. On verra ensuite de quel point de vue il faut comprendre son interprétation. Mais il est essentiel et urgent de d’abord comprendre le texte de Georges Séféris, car il a un sens tout à fait spécifique qui tient à l’histoire vécue par l’auteur. On doit pouvoir répondre à cette question en apparence futile : de quelle plage s’agit-il ? Il s’agit de la plage où Séféris enfant passait le temps des vacances, lui et sa famille ; c’étaient des moments paisibles pour ces Grecs d’Asie qui résidaient habituellement à Smyrne. Et ainsi, on comprend de que raconte le poète en exil forcé des ruines de la Smyrne grecque et de la plage (Skala) de Vourla – anciennement, Clazomènes, actuellement Urla, qui sera toute sa vie son « paradis perdu ». Smyrne était grecque depuis l’Antiquité ; on l’appelle aujourd’hui Izmir, c’est tout dire. Smyrne fut conquise, massacrée et incendiée par les Turcs en septembre 1922. Il y eut des milliers de morts. L’exil d’un million et demi de Grecs d’Asie mineure s’ensuivit. C’est certes un raccourci historique, mais c’est le nœud du poème.

Je me souviens, dit Lucien l’âne, assez bien de ce retrait forcé des Grecs d’Asie mineure ; ce fut un drame terrible et je ne pense pas que cette blessure soit cicatrisée à présent.

Je le pense aussi, dit Marco Valdo M.I. et quand on relit la chanson à la lumière de tout cela, on commence à en comprendre le sens réel originel. On peut situer la plage, les espérances et la vie qui fut (brutalement) changée. C’est ce que dit la poésie de Séféris, une poésie pleine de l’émotion et de l’émotivité de cet écorché vif, à la sensibilité extrême. Et dans le fond, on peut l’interpréter comme une chanson d’amour, porteuse d’une émotion primordiale. Cependant, il me paraît très difficile de la ramener à une chanson d’amoureux séparés. Le nom que le poète (et ses amis) écrivait sur le sable était celui de la « Grèce ».

Soit, Marco Valdo M.I. mon ami, mais quand Mikis Théodorakis reprend ce texte quelques 30 à 40 ans plus tard, voulait-il s’en tenir à cette nostalgie ou ne pensait-il pas à autre chose, à un autre nom.

Je suis ravi de ta question, Lucien l’âne mon ami, et certainement, le point de vue de Mikis Théodorakis est différent, il a d’autres urgences (même si sans doute le drame vécu par la génération précédente ne le laisse pas indifférent), lui qui Grec mena le combat en Grèce et en exil et qui séjourna dans les prisons de la dictature. Ma réponse ne peut éluder le fait que cette chanson quand elle dit :

« Sur le sable blond
Nous avions écrit son nom. »

m’en rappelle une autre, française celle-là, écrite aussi dans de terribles circonstances de lutte contre une dictature. Il s’agit bien évidemment « Liberté » de Paul Éluard, qui dit notamment :

« Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom …
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie. »

Voilà pour le sens de la chanson. Mais avant de te laisser conclure, je souhaite rappeler ici l’appel de Mikis Théodorakis (2010) aux Européens :

« Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire a été le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. Nous ne vous demandons pas un traitement de faveur parce que nous avons subi, en tant que pays, l’une des pires catastrophes européennes aux années 1940 et nous avons lutté de façon exemplaire pour que le fascisme ne s’installe pas sur le continent. »
« Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit. Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme. »

On le répétait ici aussi :

« REGARDEZ CE QU’ILS FONT AUX GRECS,
ILS VOUS LE FERONT AUSSI »

Que dire de plus, dit Lucien l’âne, si ce n’est que comme Séféris, comme Théodorakis et tous les autres, il nous faut reprendre notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde autoritaire, brutal, avide, arrogant et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Sur la plage paisible
Et blanche comme une colombe
Nous avions soif à midi
Mais l’eau était saumâtre.
Nous avions
soif à midi
Mais l’eau était saumâtre.

Sur le sable blond
Nous avions écrit son nom.
Splendide
 ! Mais la brise souffla
Et le nom s’effaça.
Splendide
 ! Mais la brise souffla
Et le nom s’effaça.

Avec quel souffle, avec quel cœur,
– quelles espérances et quelles ardeurs –
Nous tenions notre vie : erreur !
Nous avons changé de vie.
Nous tenions notre vie : erreur !
Nous avons changé de vie.

vendredi 24 novembre 2017

CETTE TERRE PORTERA TON NOM

CETTE TERRE PORTERA TON NOM

Version française – CETTE TERRE PORTERA TON NOM – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienne – Questa terra porterà il tuo nomeCompagnia Daltrocanto – 2017



La Sibylle conduit Énée au royaume des morts


L’histoire mythologique est celle de Palinuro, compagnon d’Énée, pris comme « victime sacrificielle » en échange du salut et de l’accostage d’Énée, donné par Neptune. Il meurt en mer et y reste sans sépulture : Palinuro devient cependant le symbole de tous ceux qui aujourd’hui meurent en mer pour fuir la guerre.


Dialogue maïeutique

Quel titre sibyllin que voilà, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l’âne un peu ébahi. Serait-il question de l’établissement d’une colonie, de la découverte d’un continent ou de je ne sais trop quoi ?

Sibyllin ? C’est le cas de le dire, Lucien l’âne mon ami, car cette chanson rassemble divers personnages mythologico-géographiques et néanmoins, héroïques, dont la Sibylle en personne et Palinuro, qui était le compagnon d’Énée, ce héros qui survécut à la chute de Troie et portant sur ses épaules son père, dut s’enfuir par la mer vers d’autres horizons. Il n’y a donc là rien d’étonnant à ce que la chanson soit sibylline, puisque c’est la Sibylle de Cuma, en français Cumes, qui s’adresse au pilote d’un bateau qui arrive au large des côtes tyrrhéniennes et évoque pour lui et ses compagnons de mer, la triste fin de Palinuro, au cap du même nom. Comme tu le n’ignores sans doute pas, toi qui fis le tour de la Méditerranée tant de fois que nul ne peut se souvenir du nombre de tes périples, Cuma (Cumes) et Palinuro sont encore à présent des localités littorales de l’Italie méridionale.

Évidemment que je situe ces lieux, Marco Valdo M.I. sur la côte où fume le Vésuve et que je me souviens de Palinuro, dont on m’a maintes fois conté l’aventure. Mais quel est le but de la chanson en rappelant cette histoire, peux-tu me le dire ?

Certes, Lucien l’âne mon ami, vois-tu, si elle rappelle aujourd’hui cette histoire si ancienne – Cuma aurait 3000 ans et Palinuro, on ne sait trop, mais sans doute à peu près autant, tous les lieux accessibles et utiles de la côte ayant été fréquentés par les gens venant de terre et de mer. Mais la chanson ne se veut pas uniquement archéologique, elle est – comme souvent les chansons – une parabole, un récit évocateur de ce qui se passe actuellement là-bas le long des côtes et des drames qui en découlent. Même si les Palinuros d’à présent sombrent dans le plus profond anonymat et qu’aucun lieu ne rappelle leur mémoire.

En somme, dit Lucien l’âne, elle évoque les mêmes malheurs que Le Radeau de Lampéduse, chanson d’il y a huit ans déjà et les choses n’ont fait qu’empirer. Alors, il importe plus que jamais de poursuivre notre tâche et de tisser le linceul de ce vieux monde impuissant, inconscient, incapable, failli et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Nocher à ton timon, navigateur,
Vivent encore dans mon cœur, immense douleur,
Les gens tombés dans ce piège
Que toujours maudiront les chroniques.

Pas encore content, le dieu de la mer
Envisage un nouveau prix à payer.
Je vous conduirai saufs vers les jardins et les terres,
Mais je perdrai la vie à tous vous sauver.

Là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

Là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Et je vois la silhouette d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

Ici alors qu’il séchait son front,
Le soleil plongeait derrière l’horizon,
Palinuro, ainsi le mythe l’établit,
Par le Dieu du sommeil fut trahi

Et là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Et j
e vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

Là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

Pour les gens du futur, la Sibylle de Cuma,
À tous les courants, raconta
Que tu es mort sans savoir au fond
Que cette terre portera toujours ton nom.

Là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Là-bas où l’eau s’écrase sur les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

mardi 21 novembre 2017

MONSIEUR LE PRÉSIDENT (MOI, JE NE VEUX PAS TRAVAILLER)

MONSIEUR LE PRÉSIDENT

(MOI, JE NE VEUX PAS TRAVAILLER)

Version française – MONSIEUR LE PRÉSIDENT (MOI, JE NE VEUX PAS TRAVAILLER) – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italiennePresidente (io non voglio lavorare)Mercanti di Storie – 2011




Comme tu peux le supposer en lisant le titre et ce qu’il dit entre parenthèses, Lucien l’âne mon ami, c’est la chanson d’un gars qui ne veut plus travailler et qui s’adresse au président pour le lui signifier. C’est une sorte de déserteur, mais du champ de bataille qu’est le travail. Pour ce faire, comme dans la chanson de Vian, le protagoniste écrit une lettre au Président – ici, de l’Italie, mais ce pourrait être de n’importe quel pays et il pourrait s’agir de n’importe quel chef d’État, quel que soit son titre : Président, Roi ou Reine, Empereur ou Impératrice, Rais, Ras, Secrétaire Général, Prince ou Grand-Duc, Duce, Conducator, Caudillo et autres Chefs.


Si je t’entends bien, Marco Valdo M.I. mon ami, il s’agit là d’une chanson inspirée de la chanson Le Déserteur, mais transposée ailleurs et dans la Guerre de Cent Mille Ans où les riches et les puissants imposent par la force le travail aux pauvres, afin d’en tirer les plus amples profits et bénéfices. 

C’est bien ça, Lucien l’âne mon ami. C’est une chanson qui mêle une série de thèmes chers à Boris Vian et Henri Salvador et à des tas d’autres également, mais si je cite ces deux noms, c’est que la chanson est nettement inspirée du Déserteur de Boris Vian et d’Henri Salvador qui interpréta si bien des chansons contre le travail, notamment « Je peux pas travailler », de Boris Vian également et « Le Travail, c’est la Santé ! » . Je raconte ça, car la version française que je présente a rétabli plus nettement cette filiation, notamment par son interpellation récurrente « Monsieur le Président », là où la chanson italienne dit simplement « Presidente » et l’assortit d’une autre titre : roi, empereur, d’où ma précédente énumération.

Si je comprends bien, dit Lucien l’âne, le gars dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas et fait écho à cette allergie au travail qui touche nombre d’entre les humains, surtout quand il s’agit d’un travail mercenaire, d’une activité répétitive sans grand intérêt et même, sans intérêt du tout, comme c’est le cas pour la plupart des « jobs » la plupart du temps, le tout généralement enrobé dans la maxime aussi libérale, imbécile qu’inquiétante qui dit que « Le Travail rend libre » – en langue originale : « Arbeit macht frei ». Mais voyons donc cette chanson et puis, reprenons notre tâche libre et volontaire et tissons le linceul de ce vieux monde zélé, travailleur, actif, créatif et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Monsieur le Président,
Je vous fais cette lettre
Une chansonnette, peut-être
Pour vous dire simplement
Que j’ai décidé
Que le moment est venu de parler.
Monsieur le Président,
Je ne veux plus pourrir,
Je ne veux pas mourir
Pour un patron, pour l’État
Ou en tombant d’un toit.

Je ne veux plus obtempérer,
Je ne veux plus travailler,
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées

Monsieur le Président,
Messieurs de l’opposition,
Je vous chante ma chanson
Pour vous dire à présent :
Il faut que vous sachiez
Que j’ai perdu ma mère.
Dans la guerre du travail, mon père
Un jour s’en est allé.
Larmes et départs affligés
J’en ai déjà tellement vécus
Que vraiment, je n’en veux plus.
Je ne veux plus obtempérer
Je ne veux plus travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées

Monsieur le Président
Cette chanson-missive
Est une bombe en même temps
Car il faut que je vous dise
Le vôtre et le mien
Est un pays plein
De mondaines, d’incompétents,
De funambules arrivistes
Indifférents, un peu fascistes
Moi, je veux un pays entier
Où on ne doit pas travailler
Pour juste consommer et crever.

Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées

Monsieur le Président, cher ami,
J’en termine ici,
Salut et fraternité !
Et mes respects à votre moitié,
Celle qui est la plus chère
Et majeure, j’espère.
S’il faut verser le sang,
Je vous le dis respectueusement,
Versez d’abord le vôtre,
Monsieur le Président
Et prévenez vos gendarmes
Que je ne porte pas d’armes.

Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et si on veut me tuer,
Avec une femme aimée,
On pourra me trouver.