Version
française – IL ÉTAIT UNE FOIS – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson
italienne – C'era
una volta – Giorgio
Laneve – 1976
À MONSIEUR CHARLES ROBERT DARWIN EN MÉMOIRE DE SON EXCELLENT OUVRAGE « DE L'ORIGINE DES ESPÈCES » PARU EN 1859. |
Aux
débuts des années
'70, dans la
vague « cantautorale » (chansonnière)
italienne qui aura duré, plus ou moins, jusqu'à la fin de la
décennie pour ensuite succomber (même musicalement) lors
des années
de strontium de la décennie suivante, Giorgio Laneve représenta une
voix certes
menue
et polie, mais avec des traits d'originalité (et d'authentique
poésie). Ingénieur électronique de formation, Giorgio Laneve
commença
fort jeune
et, pendant
une certaine période, il jouit même d'une certaine popularité,
sans jouer
des coudes
(moi-même je
me
rappelle d'avoir vu une
allusion à lui
dans
le journal de
Mickey Mouse, je
ne
plaisante pas). En 1970, à
24 ans à
peine, arriva à l'improviste en second au alors très célèbre
« Disque pour l'été » avec Amore dove sei?Amour où es
-tu
?
, qui
reste
probablement sa chanson la
plus
célèbre. Il fut même dénommé
l'« auteur-compositeur
de l'ère spatiale » dans une
interview
de la revue « Ciao 2001 ». Ses points de référence ?
Pour sa référence
à
Georges Brassens (dont il traduisit et interpréta Marquise, en
italien Bella Marchesa, quoique le texte soit composé
de
trois strophes de Corneille et pour la
dernière,
fort
irrévérencieuse,
de Tristan Bernard), Jacques Brel, Barbara (dont
il traduisit quelques
chansons), de Luigi Tenco, de Fabrizio De André ; mais je préfère
de toute façon dire que la référence de Giorgio Laneve a été
Giorgio Laneve lui-même,
dont
je suis
– j'admets – particulièrement heureux de pouvoir accueillir
quelque
chose
dans ce site. Depuis
toujours attentif
au
monde des enfants, presque au terme de sa parabole musicale (reprise
ensuite, presque à l'improviste, en
2015) enregistré
pour
Divergo de Mario de Luigi son
LP
« Accenti », passa
presque inaperçu ;
son dernier morceau enregistré,
avant son
retrait de l'activité en 1980, fut le motif
musical
d'un dessin animé, l'inspecteur Nasy. [RV]
Mon
ami Lucien l'âne, voici ue chanson qui à l'air parfaitement
anodine. On dit (Venturi dixit) que Giorgio Laneve était
(principalement) un auteur pour enfants et que même le journal de
Mickey Mouse l'avait à la bonne. C'était il y a quarante ans. Et
elle a bien l'air de ça cette chanson dans la façon dont elle est
écrite. Cependant…
Cependant
quoi ?, Marco Valdo M.I. mon ami. Quoi précisément, car il
doit bien y avoir une raison à ce cependant ?
Cependant,
à bien y regarder, elle n'est pas si anodine que ça, j'y décèle
une touche, un soupçon d'acide comique. Un peu comme dans la chanson
française « L'Homme
de Cro-Magnon » [[7817]],
elle raconte de façon décalée, certes, mais assez exacte les
origines de l'humaine nation. Et, le moins qu'on puisse en dire,
c'est que cette histoire n'a rien de biblique. En fait, elle nous
redonne conscience de nos racines (les fameuses racines de l'Europe,
lesquelles sont assurément préadamites ainsi que le démontre le
Duc d'Auge à son chapelain dans les très jolies « Fleurs
Bleues » de Raymond Queneau). L'homme, Lucien l'âne mon ami,
est une espèce animale parmi d'autres (des millions, des milliards
d'autres, que sais-je?), une de ces espèces qui a réussi à
survivre à bien des catastrophes.
Et
même aux religions, dirait-on à entendre la chanson.
L'humaine nation a survécu même
aux religions. En effet, contrairement aux
racontars fols du Livre judéo-christiano-musulman – marchandise
d'importation qui nous fut imposée par un matraquage publicitaire
millénaire, on trouve dans cette chanson un homme, une espèce
humaine qui sont les vrais créateurs d'eux-mêmes et puis ensuite, les créateurs de leurs
propres civilisations, sans intervention quelconque d'un être
imaginaire tout puissant. En un mot comme en cent, c'est une chanson
athée.
À
ce propos, dit Lucien l'âne d'un ton joyeux, justement, en Italie,
ces jours-ci, on fête le Darwin
Day (http://www.uaar.it/news/2016/02/08/darwin-day-uaar-2016/)
en de multiples rencontres savantissimes. Je rappelle pour que nul
n'en ignore que Charles Robert Darwin est ce savant britannique qui
écrivit « De l'origine des espèces », ce livre
tranquille qui bouleversa les sciences et institua la biologie, comme
science de la vie. On devrait lui dédier cette version française.
Ainsi
soit-il !, approuve Marco Valdo M.I. Nous
la dédierons
donc à ce bon vieux Charles Robert.
À
présent, nous pouvons reprendre notre tâche et continuer à tisser
le linceul de ce vieux monde croyant, crédule, propagandiste,
intoxiqué, fidéiste et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Il
y avait autrefois… garçons, quelle voûte !
Et l'homme sous la splendide voûte
Vit la lumière pour la première fois,
Vit la lumière pour la première fois.
Et l'homme sous la splendide voûte
Vit la lumière pour la première fois,
Vit la lumière pour la première fois.
Les
heures passaient sereines et légères :
Même les fauves étaient dociles.
L'homme frère de la création entière
Sans problèmes vivait heureux.
L'arbre lui offrait ses fruits juteux
Et dans ses branches, des siestes légères.
Même les fauves étaient dociles.
L'homme frère de la création entière
Sans problèmes vivait heureux.
L'arbre lui offrait ses fruits juteux
Et dans ses branches, des siestes légères.
La douce vie sans pensées
Changea avec les sombres années.
Vînt la période glaciaire :
Les brontosaures quittèrent la Terre,
Le mammouth puissant fut vaincu …
L'homme résiste par quelque chose de plus.
Il n'est pas seulement plus rusé et plus faraud,
Il sait faire travailler son cerveau.
Pour survivre, il se terre
Sous la voûte d'une caverne.
Il doit se défendre, il doit se nourrir
Et contre le gel, il lui faut se couvrir.
Mère nature se fait marâtre,
Mais comme arme, elle lui offre la pierre.
Pour la vie, commence une lutte opiniâtre :
Les ours fournissent nourriture et fourrure,
Cependant pour vivre, c'est encore peu
L'homme alors trouve le moyen du feu.
Il se sent enfin créateur :
Il peut créer la lumière, la chaleur.
Certes, il conquiert toute la terre,
Mais il s'habitue à faire la guerre.
Ensuite avec le mirage de la fortune,
Il délaisse sa planète, il vise la lune.
Et poursuit toujours avec davantage d'audace,
Il ignore la paix, il conquiert les espaces.
Une
autre victoire l'attend maintenant
Il doit savoir se dominer lui-même,
Car la civilisation véritablement
Toute l'humanité embrasse,
Et rassemble tous les êtres,
Comme autrefois, sous la voûte.
Il doit savoir se dominer lui-même,
Car la civilisation véritablement
Toute l'humanité embrasse,
Et rassemble tous les êtres,
Comme autrefois, sous la voûte.