jeudi 14 mai 2020

Euthanasiez-moi !


Euthanasiez-moi !



Chanson française – Euthanasiez-moi ! – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson de la vérité humaine toute nue.

 

Vincent va son chemin

Van Gogh – 1888

Dialogue Maïeutique



Voici, Lucien l’âne mon ami, une chanson nue. Voici la parodie d’une chanson « Déshabillez-moi ! » écrite pour une strip-teaseuse, qui ne l’a jamais chantée ; une chanson que Juliette Gréco a interprétée à partir de 1967 en provoquant un immense scandale. J’en ai à mon tour fait une parodie au sens originel du terme : « texte composé pour être chanté sur une musique connue », comme l’entendait l’excellent Voltaire. Bien entendu, elle recèle autant que la chanson dont elle s’inspire une dose explosive d’acide ironique Cette chanson opère un dévoilement, celui de l’immense hypocrisie d’une société qui veut occulter la mort et le désir de mourir au nom d’une conviction aberrante en un être inexistant.

Oh, dit Lucien l’âne, on dirait bien que c’est une attaque frontale contre la pudibonderie et la tartuferie religieuses. Je n’ai jamais compris pourquoi les religieux et les religions étaient opposés à la mort volontaire ou à la fin de vie choisie et assistée. D’ailleurs, juste pour qu’on comprenne l’absurdité des religions qui s’opposent à la mort volontaire des gens (je souligne que ce sont les mêmes qui approuvent, organisent et bénissent de grands massacres et des guerres) imaginons un croyant qui souffre ou qui en a marre de cette vie ou qui simplement veut en finir ou qui pour résumer, veut rejoindre Dieu et son jardin des délices au plus tôt ; ce croyant adresse donc une prière à son Dieu (ne pas se tromper de destinataire) ; moi, je serais Dieu, je serais ravi de sa demande et je l’exaucerais aussitôt. Évidemment, comme ni Dieu, ni Diable n’existent, rien ne se passe.

Oui, tout à fait, répond Marco Valdo M.I., il y a dans la Guerre de Cent Mille Ans des chapitres entiers qui sont occultés et par exemple, celui de l’oppression millénaire qui empêche chacun de mourir librement, de quitter sa vie quand il le juge opportun et dans de bonnes conditions. Cette façon de faire se traduit par le mot : « euthanasie », « mort bienveillante » ou « bonne mort ».

Bonne mort, bonne mère, quelle affaire !, s’exclame Lucien l’âne. Cela dit, c’est une bonne idée.

C’est une bonne idée, reprend Marco Valdo M.I. et ce serait une bonne pratique. Surtout après ce qu’on vient de vivre et vit encore actuellement et sans doute demain, quand on prolonge inutilement et en masse la terrible souffrance de vieillards au bord de la libération, d’asphyxiés cherchant désespérément à en finir, de comateux traînés de force jusqu’au bout du bout, il est temps pour les survivants de tirer l’enseignement de cette terrifique leçon et de pouvoir bénéficier de cette pénible expérience individuelle et collective. Oui, une vieille, un vieux, une jeune, un enfant, un bébé, tous peuvent être des nœuds de douleurs indémêlables et insupportables qu’il convient de dénouer ou de trancher pour y mettre fin. Qu’il y ait des précautions nécessaires, nul n’en doute, mais qu’on puisse en finir n’est pas seulement un droit, n’est pas seulement l’exercice plein et entier de la liberté et de l’autonomie de la personne humaine, ce n’est pas seulement un droit, c’est aussi un devoir pour l’autre que nous sommes d’y apporter notre compréhension, notre compassion et notre aide avec comme le demande la chanson : sympathie et empathie.

« Soyez sympathique,
Soyez empathique !
Laissez-moi partir,
Laissez-moi finir,
Sans souffrir !

Euthanasiez-moi ! »

Oui, dit Lucien l’âne, il importe aussi que cet acte de solidarité se fasse comme le demande la chanson :

« Avec délicatesse,
Avec tendresse,
Et sans tristesse. »

et que l’aide à la mort ne soit pas seulement ce pis-aller qu’on dispense à l’extrême extrémité de l’ultime douleur. Véritablement, on doit pouvoir mourir librement et la tête haute. On doit pouvoir le faire aidé par ses parents, par ses amis, dans la cordialité et la joie de sa dernière cène. Alors tissons le linceul de ce vieux monde oppressant, mortifère, ennuyeux, pénible et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !

Tout de suite,
Très, très vite.
Sachez m’accompagner,
Me relaxer,
M’encourager.

Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !

Ne soyez pas nerveux !
Que votre regard
Soit plein d’égards.
Souriez-moi des yeux
Et des deux !

Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !

Sans retard,
Avec art.
Sachez m’hypnotiser,
Sachez m’envelopper,
Sachez me rassurer !

Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !

Avec délicatesse,
Avec tendresse,
Et sans tristesse.
Pour mon dernier repos,
Sans un mot de trop.

Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !

Voilà, ça y est, je suis
Prêt pour les houris et le paradis.
De votre main experte, allez-y !
Maintenant tout de suite,
Allez vite !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !

Mesurez bien vos paroles :
Ni sinistres, ni trop drôles !
Envoyez-moi en l’air
Sans manières,
De l’autre côté !

Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !

Conduisez-vous en homme,
Sans trembler,
Soyez un bon homme,
Agissez,
Sans tarder.

Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !

Soyez sympathique,
Soyez empathique !
Laissez-moi partir,
Laissez-moi finir,
Sans souffrir !

Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !