lundi 13 novembre 2017

ATTENTION À L’EXTINCTION !

ATTENTION À L’EXTINCTION !

Version française – ATTENTION À L’EXTINCTION ! – Marco Valdo M.I. – 2017
Texte de Salvatore De Siena et Peppe Voltarelli
Musique de Salvatore De Siena, Amerigo Sirianni et Peppe Voltarelli




« Attention à l’Extinction ! », voilà un titre qui parle. Cette fois, Marco Valdo M.I. mon ami, je n’aurai pas trop à me poser de questions à propos du titre de la canzone, ni de peine à imaginer ce que peut raconter la chanson. Disons qu’à mon avis, avec un titre pareil, et sans l’avoir entendue, ni lue, elle devrait parler de la pollution et des dangers qu’elle fait courir à la vie sur Terre.

Eh bien, c’est parfait, Lucien l’âne mon ami, tu as résumé l’affaire. Dès lors, il n’y a pas lieu d’épiloguer longuement. Cependant, deux ou trois choses doivent être remarquées. La première est que la chanson commence déjà à dater – elle est de 2004.

Mais enfin, Marco Valdo M.I. mon ami, 2004, c’était hier.

Peut-être, Lucien l’âne mon ami, mais hier est un concept élastique et en nos temps accélérés, 2004 c’est vraiment lointain. La deuxième remarque est que la chanson suggère de sauver la Terre, ce qui est à la fois, une erreur sur l’objectif à poursuivre et aussi une chose impossible à faire pour les humains. Par contre, les faits qu’elle décrit sont exacts et toujours d’actualité.

Oui, certes, en fait, tu dis tout ça, Marco Valdo M.I. mon ami, mais j’aimerais que tu m’expliques un peu ta position, le sens de tes remarques.

Volontiers, Lucien l’âne mon ami. D’abord, il est vraiment important de comprendre que 2004 est loin de nous et pourquoi. Ainsi, cet éloignement temporel est un fait capital en ces temps où l’accélération de l’anthropocène est exponentielle. Autrement dit – j’ai vu ton regard égaré – en ces temps où les effets des actes des humains pèsent de plus en plus lourd sur la nature terrestre, agissent de plus en plus fortement et de plus en plus vite. Il y a là un processus cumulatif sans commune mesure avec tout ce qui l’a précédé, disons jusqu’au début du 20ième siècle et à partir des années 1980, on est entraîné dans un développement fou et on doit se demander si on pourra jamais l’arrêter. Ses conséquences sont celles abordées dans la chanson, mais en beaucoup plus fort et on ajoutera – par exemple et pour faire bonne mesure – l’explosion démographique humaine, l’extinction ultra-rapide des autres espèces. Bref, la chanson a raison : on est à la veille d’un gigantesque effondrement ; d’ailleurs, il a déjà commencé. Mais il ne concerne pas la planète, elle ne disparaîtra que plus tard et de toute façon, l’homme n’y pourra rien ; le destin des hommes et celui de la vie biologique lui sont complètement indifférents. Elle est dans une autre dimension ; disons, celle des corps célestes. Dès lors, la Terre, son Soleil et les étoiles et la galaxie, et l’univers et, et, etc. s’en foutent de nos petites histoires.

Oh, dit Lucien l’âne, je m’y attendais assez et puis, moi aussi, je m’en tape. De toute façon, à moyen terme, nous sommes tous morts. L’important, c’est de vivre et de laisser vivre. C’est aussi – mais là, on est dans l’optatif, on se donne une vision éthique – d’offrir aux autres humains et aux autres espèces vivantes – à tous présents et à venir, le cadeau hasardeux de la vie, tout comme nous en avons bénéficié, vivants enfants du vivant.

Pour cela, vois-tu, Lucien l’âne mon ami, il faudrait faire quelque chose de tout à fait considérable et nul ne sait si on en aura le temps, la capacité, ni les moyens : il faudrait s’échapper de la planète. L’astrophysicien Stephen Hawking pense qu’il nous reste environ 600 ans avant que la planète soit véritablement invivable. Moi, je ne discuterai pas de la durée, mais le fait est certain que si on veut sauver la vie, le processus vital des vivants – humains en tous cas, il faut s’exiler et très loin. Comment ? Je n’en sais rien, mais c’est la seule issue possible. Préparons donc nos valises.

Pour ce qui est de préparer les valises, les humains ont un certaine expérience, dit Lucien l’âne en riant, mais le fait est qu’il manque le train spécial ou le vaisseau spatial. Pour que cela puisse être, pour que cela soit, Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde délirant, criminel, inconscient et cacochyme.

Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. 



Attention ! Attention ! La planète est en extinction !
Attention ! Attention ! La planète est en extinction !

Que se passe-t-il sur le monde des humains ?
Bruits assourdissants, cris de désespoir
Les lumières aveuglantes et l’envie de voir
Si on allume les vitrines, ce sont les étoiles qu’on éteint.
Charbon, pétrole, énergie nucléaire
Des sources alternatives, à peine en parle-t-on.
Autos en triple file, usines, béton,
La pollution, la pollution : « À l’aide, on manque d’air ! »

Attention ! Attention ! Attention !
La planète est en extinction !
Du ciel arrivent de nouveaux signaux d’alarme
Qui disent : « Il faut sauver la Terre ! »,
Mais l’homme ne veut rien entendre.

Les fraises et les poires ont un goût de médicament,
Les fruits ne sont pas des fruits, mais alors quoi vraiment ?
Qui sème des pommes de terre récolte des tomates,
Mais qui plante de la marie-jeanne retrouve des patates ;
Celui qui attend des chatons voit naître des rats ;
Les vaches deviennent folles et personne ne sait pourquoi.

Attention ! Attention ! Attention !
La planète est en extinction !
Du ciel arrivent de nouveaux signaux d’alarme
Qui disent : « Il faut sauver la Terre ! »,
Mais l’homme ne veut rien entendre.

Le climat et les saisons vont à l’envers
Le temps maintenant est confus et il ne sait que faire :
L’été en manteau, la plage en hiver.
Les éboulements et les ouragans sont choses ordinaires.
On prend sa douche avec de l’eau minérale
Et pendant ce temps, on creuse le trou de l’ozone.

Attention ! Attention ! Attention !
La planète est en extinction !
Du ciel arrivent de nouveaux signaux d’alarme
Qui disent : « Il faut sauver la Terre ! »,
Mais l’homme ne veut
rien entendre.