lundi 4 janvier 2016

MONTE CANINO

MONTE CANINO

Version française – MONTE CANINO – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson italienne – Monte Canino – anonyme – Massimo Bubola – 2005

Le "long train" au retour












Le « long train » qui donne le titre au dernier album de Massimo Bubola semblerait renvoyer à un des « tòpos » habituels du folk et du blues américains ; il s’agit au contraire d’un titre tout italien, tiré de chant des Alpins.
"Quel lungo treno"
est un album consacré à la Première Guerre Mondiale, pour le nonantième de l’entrée en guerre de l’Italie, un album concept, comme on disait dans les années ’70. Bubola reprend des chants de la tradition populaire vénitienne : certains célèbres(Era una notte che pioveva e Monte Canino) e d’autres moins connus : Il Disertore (o "Ero povero ma disertore"), Ponte de Priula e Adio Ronco, réarrangés à la manière country ou même, tex-mex.

C'est une des chansons les plus connues de la Première Guerre Mondiale ; on l’entendit même dans « La Grande Guerre » (1959) de Monicelli, qui, avec « Des Hommes contre » (1970) de Francesco Rosi, a été un des très rares grands films italiens sur la Première Guerre Mondiale.



Souvenez-vous, c’était en avril de la guerre,
Ce long de train qui allait à la frontière.
Qui transportait des milliers d’Alpins :
Debout, debout vite : c’est l’heure de partir !
Qui transportait des milliers d’Alpins :
Debout, debout vite : c’est l’heure de partir !

Après trois jours de chemin de fer,
Et deux autres du chemin encore à faire,
Nous sommes arrivés au Monte Canino
Et sous le ciel serein, on put se reposer…
Nous sommes arrivés au Monte Canino
Et sous le ciel serein, on put se reposer…

Si vous avez faim, regardez loin ;
Si vous avez soif, la tasse à la main.
Si vous avez soif, la tasse à la main,
S’il fraîchit, la neige, y viendra.
Si vous avez soif, la tasse à la main
S’il fraîchit, la neige, y viendra.

Plus de couverture, plus de draps propres.
Pas non plus le goût de tes baisers chauds.
On entend seulement des cris d’oiseaux,
Dans tourmente et le fracas de la canonnade.
On entend seulement des cris d’oiseaux,
Dans tourmente et le fracas de la canonnade.

Le lieutenant nous réveille au matin ;
Dans la foulée, il nous rassemble
Et sur les sommets des hauts ravins
On tire au fusil tous ensemble.
Et sur les sommets des hauts ravins
On tire au fusil tous ensemble.

Plus de vingt, j’en ai vu mourir ;
Tous les autres, je les ai vu s’enfuir
Et on les entendait crier
« Si nous nous rendons, nous serons prisonniers »
Et on les entendait crier
« Si nous nous rendons, nous serons prisonniers ».