mardi 10 février 2015

L'émigré

L'émigré

Chanson française – L'émigré – Jean Arnulf - 1976
Paroles : Serge Rezvani

Je le revois accordant son violon...


Il venait tout droit, son violon sous le bras
D'un ghetto polonais, ça se voyait
D'une ville polonaise aux cent carillons
Qui sonnaient au beffroi
La peur et la mort sur son front bien trop pâle
Dès l'enfance avaient gravé leur nom
La peur et la mort et tellement d'autres choses
Dont jamais il ne voulait parler
Ses yeux fiévreux, beaucoup trop fiévreux
Trop profonds, trop tristes
Ont marqué mon âme à tout jamais
Je le revois accordant son violon
De ses mains si blanches
Son sourire si doux me hante encore

Chaque jour, il partait son violon sous le bras
Et mon cœur se serrait chaque fois
Il tenait par la main, sa fille
Une enfant, c'est tout ce qui lui restait
Sa femme, ses amis, ses parents étaient morts
Aucune tombe n'existait à leur nom
Rayés de la vie par ces terribles choses
Dont jamais il ne voulait parler
C'était la guerre, nous étions voisins
Et il venait s’asseoir
Chez nous en souriant doucement le soir
Je le revois accordant son violon
De ses mains si blanches
Son sourire si doux me hante encore

Il venait tout droit, son violon sous le bras
D'un ghetto polonais, ça se voyait
Il fut arrêté avec son enfant, l'hiver était très froid
La nuit et la mort, les souffrances qu'il craignait
Quelque part en Pologne furent leur sort
La peur et la mort et tellement d'autres choses
Dont jamais il n'avait voulu parler
Ses yeux fiévreux, beaucoup trop fiévreux
Trop profonds, trop tristes
Ont marqué mon âme à tout jamais
Je le revois accordant son violon
De ses mains si blanches
Son sourire si doux me hante encore

LA TEMPÊTE

LA TEMPÊTE

Version française – LA TEMPÊTE – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – La tempestaLorenzo Monguzzi2013




Je veux seulement rester ici et attendre la tempête.
Une fois passée, regarder ce qui reste.







« Je n'ai plus de mots de paix pour votre guerre... »



J'en ai fait des erreurs, oui Monsieur !
Mes fautes, je les ai toujours payées, oui Monsieur !
J'ai laissé tomber la pluie sur mon courage
Et la rouille a interrompu mon voyage
Puis, j'ai vu le soleil et il m'embrassa
Alors, je compris que tant que le soleil sera
Sa chaleur m'appartiendra.

J'en ai vu des choses dégoûtantes, oui Monsieur !
Un serpent dans un bouquet de roses, oui Monsieur !
Un ami a pris mes forces pour s'échapper,
Et le bourreau pleure sur le cou à couper ;
Puis, j'ai vu la mer et elle m'a lavé
Alors, je compris que tant que la mer sera
Son eau m'appartiendra.

Et aujourd'hui, je veux remercier celui qui m'a trahi,
Qui a cherché à me tromper et qui a réussi.
Je veux remercier celui qui, sans scrupules,
S'en est allé me saluant d'un mensonge.

Je n'ai plus de mots de paix, non Monsieur !
Aucun argent caché, non Monsieur !
Je n'ai plus de mots de paix pour votre guerre;
Aucun argent caché dans ma guitare.
Je veux seulement rester ici et attendre la tempête.
Une fois passée, regarder ce qui reste.
Le vent se lève, bon vent, je souris et j'ai compris que
Ce vent souffle pour moi, aujourd'hui
Je pense et je souris
Ce vent souffle maintenant pour moi,

Il est venu seulement pour moi.