lundi 28 décembre 2015

CIRCUS LA PAUVRETÉ

CIRCUS LA PAUVRETÉ


Version française – CIRCUS LA PAUVRETÉ – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Circus la pauvretéCasa Del Vento – 2001


Je me demande ce que demain on cherchera ;
Le train est passé et qui sait quand il reviendra.





















Comme dirait Marco Valdo, une chanson sur la guerre de 100, 1000 ans.

Vois-tu, Lucien l’âne mon ami, notre ami des Chansons contre la Guerre, DQ82, dit que cette chanson est une canzone sur la guerre de 100, 1000 ans. Et pourquoi pas ? Ce n’est pas faux. Il se peut qu’il y ait aussi des guerres de cent (100) ans (j’en connais au moins une), des guerres de mille (1000) ans et une telle chanson pourrait s’y référer.

Ah, dit Lucien l’âne en souriant, on dirait que cette idée de Guerre de Cent Mille Ans fait son petit bonhomme de chemin.

C’est vrai et j’en suis bien content. Cependant, la Guerre de Cent Mille Ans, telle que je l’avais imaginée, est une guerre un peu particulière, car c’est la Guerre qui contient à la fois les épisodes de guerre (militaire) et les épisodes intercalaires de paix (militaire) ; mais en plus, elle est bien plus vaste, car elle postule que la guerre militaire n’est qu’une des formes possibles de la guerre. C’est une modélisation d’une conception dont le fondement est que la guerre durera tant que les conditions qui la fondent se maintiendront. Le chiffre de Cent Mille Ans servait à montrer son ampleur par rapport à la durée de vie humaine ; c’est un nombre arbitraire qui veut signifier que cette guerre n’est pas un phénomène momentané (disons par exemple une guerre de cent ans pour fixer les frontières entre des États), mais un phénomène de l’évolution comme qui dirait, intrinsèque à l’espèce humaine. Cette Guerre de Cent Mille Ans est le résultat d’une aberration, d’un raté de l’évolution – au sens darwinien.

Je pense bien suivre ton idée, Marco Valdo M.I. mon ami, en disant que dans le domaine du spectacle, on parlerait d’une erreur de casting ou quelque chose du genre.

On peut en effet dire quelque chose du genre, même si ce n’est pas vraiment ça. L’essentiel pourrait bien être que d’une part, il faut tenir compte de sa longueur – qui balaye bien des illusions et d’autre part, de sa nature particulière. Elle est le résultat, lui-même évolutif, d’un processus – toujours en cours – de privatisation du monde, d’un processus d’accaparement par certains humains ou groupes d’humains de ce que l’ensemble de l’espèce produit dans sa relation avec la nature.

Alors, dit Lucien l’âne soudain pensif, le problème est donc de savoir comment l’espèce humaine va se sortir du piège de la richesse, dans lequel elle s’est elle-même enferrée.

Tu parles d’or, Lucien l’âne mon ami. Pour être plus net quant à la richesse (aux richesses…), on la définira comme : « ce que l’ensemble de l’espèce humaine produit ». Il faut également préciser ce qu’elle produit, à savoir : elle-même (des êtres humains), de la vie, des groupes, de l’organisation, des vivres, des objets, des soins, etc. C’est tout cela qu’ils accaparent et bien d’autres choses encore

Arrêtons là, si tu veux bien, car…

Arrêtons, arrêtons, on n’en finirait pas. Je veux juste ajouter ceci que la réflexion sur la nature de la guerre me paraît le sujet central des Chansons contre la Guerre. Cela dit, je n’en ferai pas un traité. D’ailleurs, ici, il se fait tout seul : chanson après chanson.

Admettons ; il doit bien y avoir du vrai dans tout ce que tu racontes, dit Lucien l’âne en agitant la queue. Reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde polémophile, belliqueux, guerroyant, malade de la richesse et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.



Il se fait, que le temps ne donne plus
Quelque chose de plus,
Quelque chose que nous n’avons pas là,
Qui ne suffira pas, qui ne durera pas,
Même pas pour celui qui l’a eu.

Je me demande ce que demain on trouvera ;
Le train est loin et qui sait quand il repassera.

Je sais que je ne trouverai pas
Une place pour moi
Il est déjà trop tard, si je le sais
Vraiment je pourrai ?
On verra ce qui va suivre
Le moyen de survivre.

Je me demande ce que demain on cherchera ;
Le train est passé et qui sait quand il reviendra.

Regarde combien nous sommes
Circus la pauvreté
J’imaginais être un homme
Dans cette pauvreté
Le chariot sait déjà
Avec qui il voyagera
Ne reviendra pas, n’échappera pas
À la pauvreté.

Ce qu’ensuite, il y aura
Celui qui nous avilira
Nous tenant dans la pauvreté
Qui nous achètera
Et nous liquidera
En tissant pour la disparité.

Pourquoi vous riez, il ne faut pas se moquer.
Le train ne passe pas et il n’entend pas passer.

Regarde combien nous sommes
Circus la pauvreté
J’imaginais être un homme
Dans cette pauvreté
Le chariot sait déjà
Avec qui il voyagera
Ne reviendra pas, n’échappera pas
À la pauvreté.