vendredi 27 septembre 2019

NOUS NE VOULONS PAS DE GUERRE

NOUS NE VOULONS PAS DE GUERRE


Version française – NOUS NE VOULONS PAS DE GUERRE – Marco Valdo M.I. – 2019

Chanson allemande – Wir wollen keinen Krieg – Paul Burmann & AGB Band – 2014



Parfois, disons-le franchement, on se demande s’il existe encore des « chansons contre la guerre », les simples, les pacifistes, les qui disent non à la guerre, qui disent oui à l’amour qui entoure la Terre (! ! !), avec les peuples et le « Non à la guerre ! ». La réponse est oui : il y en a encore. Un exemple nous vient d’Allemagne, avec cette chanson de Paul Burmann et de son « band » : une chanson contre la guerre absolument classique, sans chichis, avec le vidéo qui s’ouvre sur l’enfant qui tend à son père musicien le formulaire d’appel aux armes et la scène dans un (authentique) cimetière de guerre, avec la jeune veuve qui pleure et jette les fleurs sur la tombe, et l’enfant blond devenu orphelin de père. À dire cependant que, dans ce contexte résolument « classique », cette chanson dit au moins une chose absolument vraie et importante, et elle insiste : la guerre fomentée et incitée par les mensonges des « médias », de plus au temps des « réseaux sociaux » et autres choses du genre. Il en a toujours été ainsi, et il en sera ainsi toujours et les « peuples d’Europe » ne la refuseront pas du tout, semble-t-il, la guerre. Ils ont périodiquement du besoin de leurs stupides nationalismes, de l’« ennemi », des « frontières » et de la « sécurité », et donc par les mensonges des médias toujours plus sophistiqués et capillaires, ils se laissent prendre joyeusement. Bienvenue, alors, même une chanson « classique », naïve, directe qui, évidemment, ne servira absolument à rien comme toutes les autres. [RV]


Dialogue maïeutique


Tu vois, Lucien l’âne mon ami, cette chanson dans sa présentation originelle et avec sa traduction italienne de la main de Riccardo Venturi, traînait dans ma liste de versions françaises « à faire ». Il y en a d’ailleurs des centaines. Mais voilà, je ne sais trop comment, ni pourquoi, je suis retombé dessus l’autre jour et je me suis dit, il faut vraiment que je la fasse, cette version.


Oh, dit Lucien l’âne, mieux vaut tard que jamais.


Mais elle n’est dans mes réserves que depuis 2018, autant dire hier, répond Marco Valdo M.I., et il y en a de bien plus anciennes, qui attendent, qui attendent et peut-être même, attendront toujours. Car, c’est inévitable, il y en a toujours de nouvelles qui arrivent. Et comment faire ? Quel critère, l’ancienneté ? En fait, c’est comme ça tombe. Pas vraiment le hasard, mais un sursaut, un clin d’œil, que sais-je ? Toujours est-il que j’ai fait celle-ci ; peut-être pour son affirmation péremptoire ou pour le commentaire de Riccardo Venturi, que je m’en vais te commenter à mon tour.


Oui, j’ai vu son commentaire et je suis fort curieux de ce que tu vas en dire, dit en riant Lucien l’âne. Personnellement, je trouve qu’il n’a vraiment pas tort de mettre les choses au point en ce qui concerne la guerre et les illusions populaires.


De fait, Lucien l’âne mon ami, j’allais commencer ainsi à reprendre un peu son argumentation afin de l’agrémenter de quelques réflexions supplémentaires. D’abord, il est vrai que cette chanson fait partie d’une espèce qui était plus en vogue, il y a déjà quelques temps : la chanson pacifiste naïve, diront certains, directe, diront d’autres. Moi, je dirais directe et naïve et même, directe, parce que naïve. Mais il me faut m’expliquer, je le vois à ton œil papillonnant. Le qualificatif « directe » ne suscite sans doute pas de controverse ; c’est le mot « naïve » qui pose problème, car d’aucuns y verront une sorte de dédain, une forme d’ironie ou une tentative de déconsidération. Rassure-toi, il n’en est rien, c’est une pure description, sans arrière-pensée. Tout comme en peinture, je n’ai rien contre le « naïf ». Cependant, nous savons ici, toi et moi et d’autres, que la guerre est un phénomène complexe et en grande partie, récurrent. En ça, la conclusion « pessimiste » de Riccardo Venturi est tout à fait pertinente ; si l’on n’y prend garde et si on laisse monter les populismes et les nationalistes, les discours haineux, les tirades patriotiques, on va tout droit à la guerre militaire, à la guerre directe, brutale, méchante et somme toute, « naïve » elle aussi.


Je le pense également, dit Lucien l’âne. À voir les discours imbéciles et les positions de matamore de certains, on pourrait y avoir droit. Mais, je t’en prie, poursuis.


Donc, Lucien l’âne mon ami, quand on veut vraiment comprendre la guerre et éventuellement, pouvoir s’en prémunir, il convient de la regarder dans toute sa complexité, autrement dit, dans le cadre de la Guerre de Cent Mille Ans, celle que les riches font aux pauvres pour assurer leur domination, protéger leurs privilèges, accroître leurs richesses et renforcer l’exploitation. Dans cette dimension, la guerre n’est pas que ce phénomène occasionnel où des gens en armes tuent, envahissent, écrasent, liquident occupent, etc. Celle-là, c’est la guerre « naïve », la guerre « bête et méchante » que font les militaires ou les para-militaires. Mais c’est un phénomène périphérique, c’est un moment épisodique, c’est l’acmé de la guerre. C’est contre cette forme virulente que s’élève notre « band » naïf, mais à l’analyse, ces passages de crise sont l’arbre qui cache la forêt. Les ravages de la guerre souterraine, de la guerre qui se meut ornée du masque de la paix, sont de loin pires. Par exemple, la Deuxième guerre mondiale a fait des dizaines de millions de morts – arrondissons à cent millions ; c’était certainement un bilan atroce. Mais la « paix », qui est l’état ordinaire de la Guerre de Cent Mille Ans, depuis lors, a tué énormément plus, terriblement plus par la faim, par la maladie qu’on ne soigne pas jusqu’à ce que mort s’ensuive, par les épidémies, par les inondations ou les sécheresses, par le sous-développement des uns dû au surdéveloppement des autres, par le racisme, par le mépris, etc. Cette guerre-là, cette forme-là de la guerre est bien plus atroce ; elle est endémique ; c’est la guerre silencieuse et permanente, qui rampe dans le corps de l’humanité comme un cancer irrémédiable. Alors, cette façon naïve de condamner seulement la « guerre naïve » est une véritable impasse, pour ne pas dire un leurre, une tromperie – sans doute, naïve, en ce qu’elle cache la vraie nature de la « guerre ». Dans la Guerre de Cent Mille Ans, la paix est la poursuite de la guerre par des moyens civils.


Soit, dit Lucien l’âne, comme je vois la chose, c’est pareil pour le climat, qui finalement n’est qu’un aspect de cette Guerre de cent Mille Ans, dont tu parles tout le temps et puis quoi ? Que faire ?


Oh, Lucien l’âne mon ami, ce qu’il faut faire, est aussi complexe que le phénomène. D’abord, je dis qu’on sait à quelles conditions, cette guerre cessera, si évidemment, un jour elle cesse. Il faut et il suffit que l’homme cesse de vouloir la richesse, arrête sa course à la possession des choses, du monde, des autres êtres, restreigne ses appétits et ses consommations, arrête de s’arrêter aux apparences, abandonne ses ambitions, mette de côté son orgueil, son racisme, sa bêtise et se contente de vivre et du simple bonheur de la vie. Je précise toutefois que l’homme ici doit être compris comme chacun, sans distinction de race, de sexe, d’âge, etc. Autant te dire que c’est pas demain la veille que cela se fera, mais chacun peut commencer à tisser le linceul de ce vieux monde, à chaque geste de sa vie, à chaque heure de son destin.


D’accord, Marco Valdo M.I. mon ami, restons-en là et tissons, en effet, le linceul de ce vieux monde avide, amer, ambition, avare, absurde et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Depuis des décennies, les guerres hantent la Terre.
Et se font toujours sous un faux prétexte,
Par les mensonges, suscitées et fomentées.
Et combien vies humaines ruinées ?

Nous ne voulons pas de guerre,
Levons-nous pour qu’il n’y en ait plus aucune.
Les peuples d’Europe refusent cette guerre,
Où tous perdent et personne ne gagne.

Nous ne voulons pas de guerre,
Levons-nous pour qu’il n’y en ait plus aucune.
Les populations d’Europe refusent cette guerre,
Où tous perdent et personne ne gagne.

Pas de guerre ! Oh non !

Trompés par les médias et les commentaires,
On va aujourd’hui à nouveau vers la guerre,
Contre
l’Iran, contre la Chine, contre la Russie,
Vous menez les peuples à la mort par votre folie.

Nous ne voulons pas de guerre,
Levons-nous pour qu’il n’y en ait plus aucune.
Les peuples d’Europe refusent cette guerre,
Où tous perdent et personne ne gagne.

Nous ne voulons pas de guerre,
Levons-nous pour qu’il n’y en ait plus aucune.
Les peuples d’Europe refusent cette guerre,
Où tous perdent et personne ne gagne.
Nous n’irons jamais à la guerre,
Refusez-la, pour avoir la paix demain.
Tenons-nous ensemble par la main
Pour entourer ainsi d’amour la Terre.

Nous n’irons jamais à la guerre,
Refusez-la, pour avoir la paix demain.
Tenons-nous ensemble par la main
Pour entourer ainsi d’amour la Terre.