HOURRA,
ON VIT ENCORE !
Version
française – HOURRA, ON VIT ENCORE ! – Marco Valdo M.I. –
2020
Album:
Zombieland
Dialogue
Maïeutique
Hourra,
on vit encore !, Lucien l’âne mon ami.
Oui,
dit Lucien l’âne, et beaucoup de gens de par le monde, énormément
de gens doivent se dire la même chose à chaque moment ou au moins,
à chaque réveil. Mais, laisse-moi te dire, que c’est toujours
ainsi lors des épidémies, des pandémies, des pandépidémies et
face à toutes les catastrophes ; face aux ravages des cancers
et autres maladies récurrentes, face à ceux de la faim, de la soif,
de la misère, de la guerre et j’en passe. Et je ne dirai pas
qu’ils ont tort, bien au contraire.
Bien
au contraire, reprend Marco Valdo M.I., en effet et même, il est bon
de se le dire chaque matin, à chaque heure, n’importe quand et
n’importe où, car ainsi va la vie qu’elle n’attend pas les
catastrophes, les épidémies, les pandépidémies, etc. pour
s’arrêter. En fait, il n’y a rien de plus banal. On peut y
ajouter les autos folles, les avions qui tombent du ciel, les bateaux
amoureux de montagnes de glace, les fils électriques, les gaz
délétères, les rivières et que sais-je encore. Mille choses
chimiques ou alors, les assassins, petits tueurs familiaux ou locaux,
les distraits ; bref, la mort attend partout chacun, à chaque
instant. Alors, oui, Hourra, on vit encore ! Et pas de fausse
pudeur : quand on meurt, on s’en fout ! Du moins, c’est
point de vue du mort. Je veux dire lui, le premier et plus que tout
autre. Ma grand-mère sentant sa fin prochaine, avant de sombrer dans
un coma vertigineux, me chantait :
« Quand
on est mort,
On
est foutu,
Les
limaçons vous dévorent
Les
poils du cul. »
Certes,
dit Lucien l’âne en riant, c’est mignon, mais si tu voulais me
dire ce que tu as trouvé dans cette chanson allemande, je suis sûr
qu’il n’y a pas de limaçon.
En
effet, répond Marco Valdo M.I., il n’y est pas question de
limaçon. Cependant, elle semble faite elle aussi pour le temps
présent ; elle se modèle en une sorte de sermon destiné à
ceux que les événements déboussolent. Voilà tout. Elle commence
d’ailleurs en conseillant :
« Arrête
de te lamenter
Et
de m’emmerder.
Laisse
tomber le désespoir,
Cesse
de voir tout en noir »
Oh,
dit Lucien l’âne, elle a bien raison. De mon côté, j’ai comme
le souvenir que tu avais écrit une chanson qui portait un titre
assez semblable.
Juste,
Lucien l’âne mon ami, elle s’intitule exactement : « Holà,
nous vivons ! » et je ne saurais trop insister pour
qu’on la relise et comprenne qui pourra l’étrange humour du
refrain, qui me paraît lui également adapté à la situation
actuelle :
« Fuite
en avant
Hop ! Une bière dedans !
Progrès en arrière
Hop ! Une autre bière !
Chantons à l'unisson
Holà, nous vivons ! »
Hop ! Une bière dedans !
Progrès en arrière
Hop ! Une autre bière !
Chantons à l'unisson
Holà, nous vivons ! »
Ça
me rappelle ton antienne de bière, Marco
Valdo M.I. : « Une bière, une seule, la dernière ! »
En
toute honnêteté, reprend Marco Valdo
M.I., je voudrais quand même signaler qu’elle s’était – ma
chanson – elle-même inspirée d’une autre
chanson allemande Hoppla !
Wir Leben ! de
Walter Mehring, tirée
du spectacle théâtral d’Ernst Toller : « Hop là, wir
leben ! Ein Vorspiel
und fünf
Akte ».
Mais ce récapitulatif me fait penser que quand on les relit, on
s’aperçoit que dans la
Guerre de Cent Mille Ans que
les riches font à l’encontre les pauvres, tous les épisodes se
rejoignent pour attester cette évidente vérité. Celle-ci dit
notamment :
« La
vie en ce monde
Est
une guerre immonde :
Nous
jouons,
Nous
nous battons.
On
parie tout sur la victoire. »
Soit,
dit Lucien l’âne, alors tissons le linceul de ce vieux monde
inique, déboussolé, pestilentiel, belliqueux et cacochyme
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Arrête
de te lamenter
Et
de m’emmerder.
Laisse
tomber le désespoir,
Cesse
de voir tout en noir
Je
sais que ce n’est pas aisé,
Que
souvent, il n’y a pas assez,
Mais
pour tous les autres là,
C’est
pareil que pour toi.
Qui
crois-tu être vraiment ?
Que
crois-tu maintenant ?
Un
coup ça va, un coup ça va pas
Et
là, tu es déjà flagada.
Pousse-toi
sans crainte,
Libère-toi
de la contrainte !
Qui
te tient enchaîné
Et
paralyse tes pieds.
La
vie en ce monde
Est
une guerre immonde :
Nous
jouons,
Nous
nous battons.
On
parie tout sur la victoire.
Hourra
– on est encore vivants !
Quand
on y pense,
Nous
avons encore eu de la chance :
Hourra
– on est encore vivants !
Nous
sommes toujours là.
Hourra
– on est encore vivants !
On
s’en est tirés encore une fois.
Hourra
– on est encore vivants !
Plus
que jamais, maintenant,
Nous
vivons réellement.
Ce
que tu veux, tu ne le sais pas,
Tu
ne sais pas ce que tu as
Bientôt,
tu sauras ce que c’est
Quand
on rate le train du progrès
Tu
te montes le cou,
Tu
dis non à tout.
Ta
chance s’est enfuie
Tu
ne peux rattraper ta vie.
Qui
crois-tu être vraiment ?
Que
crois-tu maintenant ?
Qui
sait si cela vaut la peine
Que
le diable te mène.
Avoue
que c’est folie
Quand
tu aimes ta vie
De
chercher cette chose
Qui t'indispose.