mardi 24 septembre 2013

La Canzonisation d'Angelina

La Canzonisation d'Angelina

Canzone française – La Canzonisation d'Angelina – Marco Valdo M.I. – 2013
Histoires d'Allemagne 95
An de Grass 96

Au travers du kaléidoscope de Günter Grass : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary. 











Comme toutes les précédentes, cette Histoire d'Allemagne raconte une séquence au travers du soliloque d'un narrateur ; ici, il s'agit d'un journaliste ou d'un chroniqueur – en l'occurrence, Günter Grass lui-même. Au départ, il devait tirer d'un certain professeur Vonderbrügge, une sommité internationale dans la génétique appliquée, les plus scientifiques révélations concernant le clonage des brebis Megan et Morag. Sans doute, cette année-là, le Professeur Vonderbrügge était-il trop occupé, sautant d'un congrès à l’autre, d'un colloque à une conférence... La science n'attend pas, pas plus que la renommée. Comme les call-girls de Koestler, il courait après l'une en courtisant l'autre. En fait, le problème avec ces brebis clonées et les clones en général, c'est – bioéthique oblige – qu'on pourrait se passer de père. La procréation sans père... On était en 1996. Depuis...


Bien évidemment que ça fait problème, même chez nous, chez les ânes. On a beau être des ânes, on n'aimerait pas trop faire les clones.


Certes, Lucien l'âne mon ami, je te comprends, mais rassure-toi pour cette fois, du fait de la défection du professeur, et du fait aussi que notre narrateur n'y connaît pas vraiment grand chose aux clones, il va subitement changer de sujet et je dois te l'avouer, je ne l'ai pas suivi entièrement dans la canzone.


Quoi !? Tu racontes une autre histoire ?


En effet, c'est bien ça. Car notre narrateur dans son récit originel raconte surtout des péripéties familiales, vues et développées par le pater familias, qu'il est. Bref, une envolée patriarcale comme peut en faire notre grand écrivain moustachu et ardent fumeur de pipes. Faut dire qu'il a de quoi raconter avec ses trois femmes, ses multiples enfants... Sans compter les autres, les putatifs et les petits-enfants issus de sa propension à la procréation naturelle. Comme tu le comprends, les clones, ça le fait bondir...


Donc, si je comprends bien, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l'âne en grattant le sol devant lui d'un sabot exalté, tu as laissé le récit du narrateur dans le livre et tu nous en as concocté un autre... Et si je peux le savoir, es-tu disposé à me dire de quoi il s'agit et surtout, le pourquoi de cette trahison ?


Comme tu le sais, Lucien l'âne mon ami, il est une sorte de principe existentiel qui veut que l'occasion crée le larron. Et c'est précisément lui qui est tout à trac entré en action ici-même. Je m'explique. D'un côté, je l'avoue, j'avais du mal à mettre en canzone cette année 1996 dans la version de Günter Grass et comme je te l'ai déjà expliqué, une canzone, une chanson comme celles que je fais en partant de récits d'un auteur, demande un temps de maturation, parfois longue. Ici, je n'y arrivais pas. Il fallait que surgisse un déclencheur, une idée, un fil conducteur, un axe poétique en quelque sorte. Oh, il couvait sans doute depuis longtemps... Et il a surgit ce dimanche... Tu vas comprendre. D'abord : combien de fois, n'ai-je pas dit : REGARDEZ CE QU'ILS FONT AUX GRECS ou encore, combien de fois, n'ai-je pas parlé du « rêve d'Otto »... C'est une des clés.


Je commence à comprendre. Mais, Marco Valdo M.I. mon ami, tout cela est déjà abordé dans les précédentes histoires d'Allemagne ou dans d'autres de tes chansons... Mais, tu me dis, que c'est une des clés. Quelles sont les autres ?


Je dirais plutôt, « quelle est l'autre ? » Eh bien, Lucien l'âne mon ami, l'autre, c'est tout simplement le résultat des élections allemandes de ce dimanche et tout le tam-tam qui est fait autour d'Angela Dorothea Merkel, née Kasner, l'indéboulonnable chancelière allemande. Du moins, jusqu'à présent.


Mais tout a une fin...


D'ailleurs, en soi, elle importe peu. Comme d'autres avant elle, elle est le véhicule du « rêve d'Otto », qui comme tu l'as bien noté est le thème central de ces Histoires d'Allemagne. Restait quand même à trouver une autre clé, celle qui conduit à la canzonisation de notre héroïne. Et là, je dois bien avouer mon goût pour certain chanteur populaire de nos régions, tu l'as certainement déjà entendu, vu qu'il est un producteur de scies et de tubes, tout en poursuivant sa carrière de trente-six métiers. Bref, c'est en fredonnant son Angelina que m'est venue enfin cette canzone. J'ai d'ailleurs conservé – pour le rythme et le clin d'oeil une bonne citation de l'Angelina d'origine.


Marco Valdo M.I., mon ami, je vais te prouver ici, illico, sur le champ que je connais moi aussi cette Angelina du Grand Jojo et te la réciter du début à la fin :

« ANGELINA


Elle faisait des macaronis
Dans une fabrique de spaghettis
Angelina
Angelina
C'était la reine de la pizzeria

Elle avait de beaux cheveux longs
Et des yeux noirs comme du charbon
Angelina
Angelina
Et elle jouait bien de la mandolina

Ti voglio bene
(Ti voglio bene)
Angelina, c'est la plus belle
Amore mio
(Amore mio)
Y a des p'tites fleurs sur ses jarretelles
Ma qu'elle est belle
Dans sa chemisette en flanelle
O mama mia
(O mama mia)
Angelina, baccia mi

Elle m'a présenté son papa
Ses frères, ses sœurs et sa mama
Angelina
Angelina
C'était la reine de la pizzeria

Oui, mais ce que je n' savais pas
C'est qu'ils étaient de la Mafia
Angelina
Et le lendemain j'ai pris le train
Pour l'Italie, voir le parrain

O mama
Zouma zouma, j'étais là
O mama
Qu'elle était chouette, Angelina
O mama
En Italie, ça va comme ça
Allez, tout le monde en chœur et en avant la musica !

Et le parrain était d'accord
On s'est mariés, c'était du sport
Entourés de nos deux témoins
Des moustachus, des Siciliens

En voyant sa robe de dentelle
Ils ont crié "Ma qu'elle est belle !"
Pendant que moi, j' tenais sa main
Elle m'a dit oui en italien

O mama
Zouma zouma, j'étais là
O mama
J'aurais jamais dû faire ça
O mama
En Italie, ça va comme ça
Allez, tout le monde en chœur et en avant la musica ! »...


Bravo, Lucien l'âne mon ami. Ceci dit, c'est quand même une chanson sur l'immigration italienne en Belgique... Donc, j'avais trouvé mon personnage et un substrat musical, suffisamment dérisoire pour portraicturer ce personnage d'Angelina. Et c'est ainsi que la Chancelière, incarnant le « rêve d'Otto » est devenue Angelina la bergère menant les moutons européens droit dans le cauchemar d'Otto.


Mais que viennent faire ici le buffle et l'agnelle ? Si tu le sais, dis-le moi... Donne-moi, là-aussi, au moins une clé...


Lucien l'âne mon ami, je ne pourrais rien te refuser. Note que là, on change carrément de registre et de procédé de décapage du vernis de la bonne et vertueuse société allemande. Alors, la clé s'appelle Heinrich Böll, auteur des Deux sacrements...qu'il te faudra bien aller lire pour découvrir le sacrement du buffle et celui de l'agneau, qui au féminin devient l'agnelle.


Allons, finissons cette petite conversation et voyons ta chanson et tissons le linceul de ce vieux monde cauchemardesque, clonesque, angélique, moutonnier et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Cette année-là, le professeur
Vonderbrügge devait me parler
De Megan et Morag, deux sœurs
Parfaites brebis clonées
Cependant, il ne le fit pas.
Je ne connais pas les clones, moi
Alors, je parlerai d'Angelina
Déjà ministre cette année-là

Elle avait de beaux cheveux blonds
Et des yeux d'un bleu profond
Angelina
Angelina
Avec un tempérament de bufflon

Alliance du buffle et de l'agnelle
Parfaite Union
Marquée à l'aune immortelle
Des deux sacrements germains
Angelina, d'ex-voto en ex-voto
Accomplit son destin
Portée par le rêve d'Otto

Elle avait un pasteur pour papa
Sa maman, un frère et sa sœur Irena
Angelina
Angelina
C'est la reine de la Germania
Angelina
Céleste agnelle
Au sourire d'agneau
Au front de buffle
Portée par le rêve d'Otto

De loin, de plus près, des bruits de pieds
Un troupeau de moutons gris
Brebis suivant le bélier
Agneaux suivant les brebis
Avec l'insouciance moutonnière
Ignorant les clones sans père
Suivait Angelina la bergère.
Avec la même insouciance moutonnière
Des troupeaux qu'on mène à l'abattoir
Marche maintenant l'Europe entière

Accomplissant le rêve d'Otto ou plutôt, son cauchemar.

BRIGAND ON MEURT

BRIGAND ON MEURT

Version française – – Marco Valdo M.I. – 2011 (2013)
Chanson napolitaine – Brigante se more – Musicanova
De Carlo D'Angiò et Eugenio Bennato



Fin d'été au Sud




Oh, mais, Marco Valdo M.I. mon ami, tu l'avais déjà publiée cette version, cette version française de la chanson de Bennato... Ce BRIGAND ON MEURT.

Certainement. Et si je la republie aujourd'hui, c'est que je voulais la rafraîchir un peu pour l'envoyer à un mien ami d'origine napolitaine qui vit dans ces pays-ci et qui s'intéresse à ses racines et dès lors, au sud et aux brigands. Je ne démêlerai d'ailleurs pas tous les fils qui l'y conduisent. Il vit ici et y a passé toute sa vie (jusqu'à présent...), car c'est un enfant de l'émigration (au départ), de l'immigration (à l'arrivée). Pour le reste, il s'y reconnaîtra, tout comme tu l'as reconnu. J'en reviens au texte de départ...



Être sudiste en d’autres terres.
Voilà les pensées que me suscite cette remarquable chanson.


Quoi ? Tu es du Sud... ?, toi Marco Valdo M.I. mon ami. Je ne l'aurais jamais cru. Que je sois du Sud, moi, le somaro, l'âne, enfant d'Apulée de Madaure (Tunisie, actuellement), je le comprendrais, mais toi...


Quoi ? Tu es du Sud... ?, toi Lucien l'âne mon ami. Je ne l'aurais jamais cru. Comment peux-tu prétendre cela, toi qui viens, tu l'avoues à l'instant, du Nord, de l'Afrique du Nord... Tu vois, Lucien l'âne mon ami, tout est relatif pour un enfant ou un âne du Niger ou d'Angola, du Congo ou de la Tanzanie, tu es franchement du Nord. Pareillement, un Padanien (si tant est qu'il en existe...) peut sans doute se targuer d'être du Nord, mais il est franchement du Sud quand on le regarde avec mes yeux ou avec des yeux danois, suisses, autrichiens, luxembourgeois, hollandais, polonais, russes, finnois, suédois, norvégiens... Bref, on est toujours au Nord ou au Sud de quelqu'un ou de quelque part. Il faudrait camper sur le pôle pour échapper à cette dichotomie. Encore qu'au pôle Sud, on soit au Sud de tout le monde et au pôle Nord, au Nord de tout le monde. Ce qui n'est vrai que pour une personne... À ceci près toutefois, que ce sont des endroits inhabitables.


Marco Valdo M.I., tu es un personnage plein d'humour et j'aime beaucoup cette manière ironique de mettre à mal certaines prétentions fondées sur une boussole folle. Mais cependant que veux-tu dire, toi qui es très largement au Nord de toute l'Italie, quand tu me dis que tu es du Sud ?


Eh bien, tout remonte à la construction d'un État fantôme, imposé aux peuples par les puissances séculaires, dont certaines ont depuis disparu... L’Empire austro-hongrois, l'Empire russe, la Prusse et toutes les principautés germaniques... Mais l’État qu'ils avaient imposé par peur des Lumières est toujours là et opprime les populations qui y habitent. Cet État, que je me garderai bien de qualifier autrement en tant que tel, n'a – à proprement parler, comme tous les États d'ailleurs, rien fait, rien décidé, rien proposé, rien développé... Il fut et reste l'instrument de certaines personnes, castes, partis, groupes, holdings, gangs... qui ont tout intérêt à le maintenir en place, car en quelque sorte, c'est leur raison d'exister. Il est loisible à chacun de donner à ceux-là le nom qu'ils méritent à ses yeux.


C'est précisément ce que nous reprochons aux États en général, dit Lucien l'âne. Quand je dis nous, c'est moi, c'est toi, c'est le peuple, ce sont les « somari ». Je te le répète : les États sont les instruments de certaines coteries... C'est bien le sens du Christ s'est arrêté à Eboli, c'est bien le sens de la phrase des paysans sans terre de Lucanie (mais tout autant de ceux de Sicile, de Calabre, de Sardaigne, d'Afrique du Nord, du Sud, d’Amérique du Sud, d'Asie et d’ailleurs...). « Noi, non siamo cristiani, siamo somari ». Jusqu'à présent dans l'histoire des hommes, « L’État, c'est moi, l’État, c'est nous » est une parole de riches, de puissants, de gens du pouvoir. Leur seule légitimité, c'est d'avoir pris le pouvoir... De quelque façon que ce soit... D'ailleurs, crois-moi, on prend toujours le pouvoir par un tour de passe-passe, par force ou en se fondant sur la tromperie (ils appellent ça des promesses électorales)... Le pouvoir, c'est comme la richesse, on le prend toujours au détriment des autres, des plus faibles, des crédules... L’État est un instrument des riches dans la Guerre de Cent Mille Ans qu'ils mènent contre les pauvres pour prendre le pouvoir, pour garder le pouvoir, pour accroître leurs richesses, pour étendre leur domination, pour assurer leurs privilèges, pour exploiter le travail des pauvres, pour prendre la vie des gens et l'obliger à s'épuiser à leurs profits. Par corollaire, toute participation à la machinerie mise en place pour camoufler cette vérité implacable est une pure et simple abdication de sa propre qualité d’être humain, un ralliement au camp et à la société des riches dans la Guerre de Cent Mille Ans et une acceptation de la responsabilité que cette société (qui n'est pas la nôtre et à laquelle nous ne nous rallions pas) endure dans la destruction des espèces vivantes, toutes les espèces, y compris l'espèce humaine. La poursuite de la richesse est la pire ennemie de la vie elle-même.


D'accord, Lucien l'âne mon ami, mais ce n'était pas la question ici. Quoique... Pour en revenir à mon qualificatif de « sudiste » ou d'habitant du Sud... Il se réfère tout simplement à la Wallonie, qui est une région du Sud, située sur le territoire de l’État Belge... dont plus personne ne sait ce qu'il est, ni sa raison d’être, hormis celle évoquée ci-dessus. Tout ce que je peux en dire, c'est qu'ici aussi, le Sud est exploité par le Nord, que les régions du Sud sont écrasées par la domination du Nord, même si les gens du Nord prétendent à une autre vérité historique, même si leur propagande affirme le contraire. Notre région a subi et subit encore un destin similaire à celui des populations de l'autre côté du mur : chômage, destruction industrielle, misère croissante des services publics, sous-équipement, privatisation accélérée... Bref, un destin de Sud au sens où l'entend la chanson du jour. Il est temps que cela se sache et que la propagande venue de notre Nord ne soit plus prise au sérieux par personne, si tant est qu'il y ait eu un jour quelqu'un pour y croire...


C'est toujours ainsi avec la propagande, dit Lucien l'âne. Son but principal est de faire prendre le faux pour le vrai, le mensonge pour vérité, d'inverser offenseur et offensé... Et tant plus on en remet, tant plus le mensonge est énorme, tant plus on arrive à y faire croire... Mais nos amis italiens le savent bien eux qui ont subi le fascisme et qui subissent aujourd’hui le bunga-bungisme.


Pour éclairer ta lanterne, sache, mon ami Lucien l'âne, toi qui viens de si loin, que les gens d'ici (ceux du Sud, ceux de Wallonie) n'ont jamais, au grand jamais attaqué personne, n'ont jamais au grand jamais exploité une population, c'est-à-dire d'autres gens, n'ont jamais – comme tous les somari du monde ni envahi, ni conquis les pays et les régions voisines ; ils n'ont jamais fait que se défendre... Quant à la caste wallonne, cette couche de riches qui exploitait la population wallonne, elle était tellement nulle qu'elle n'aurait pu être conquérante ailleurs et par voie de conséquence, elle n'a jamais pu exploiter... les régions du Nord... Elle a d’ailleurs perdu son propre dominium dans le Sud... Quant à obliger les populations du Nord à parler la langue en usage chez nous (le français, qui est notre italien à nous), jamais au grand jamais, il n'en a été question, jamais au grand jamais, ce ne fut une volonté des populations du Sud – d’ailleurs leurs volontés n'ont jamais été prises en compte... Elles ont même été systématiquement étouffées, contrecarrées, écrasées... Mais l'inverse est vrai... Pour quelque obscure raison que nous n'arrivons pas à entrevoir, on nous impose contre notre volonté la langue des deux tiers de la population de ce pays fantôme, de cet ectoplasme, on l'impose dans l'enseignement, on gaspille des sommes folles à vouloir l'inculquer (enfoncez-vous bien ça dans la tête !) à nos enfants comme on nous l'a fait bouffer à nous-mêmes – sans trop de résultat, je te rassure. On l'impose en matière d'emploi, elle est cause de discrimination, y compris salariale. Comme disait Léo Ferré, Y en a marre !


Oui, tu as raison, Marco Valdo M.I. C'est là aussi un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour accroître leur richesse, renforcer leur domination, étendre leurs pouvoirs, multiplier leurs profits... Car vois-tu, il en va des régions ou des pays comme des hommes... les régions, les pays eux aussi sont acteurs dans cette terrible guerre. Et pour cela aussi, il nous faut avec « obstination et en sens contraire » tisser le linceul de ce vieux monde mensonger, paré de propagande et cacochyme.




Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.






Eugenio Bennato





Nous avons posé nos guitares et nos tambours
Car cette musique doit changer.
Nous sommes des brigands, nous faisons peur
Avec le fusil, nous voulons chanter.

Et maintenant, nous chantons cette chanson nouvelle
Tous les gens doivent l'apprendre
Nous nous foutons du roi Bourbon
Notre terre est nôtre et on n'y touche pas.
Notre terre est nôtre et on n'y touche pas.

Tous les villages de la Basilicate
Se sont réveillés et veulent lutter
Même la Calabre est en révolte
Et nous faisons trembler cet ennemi
Et nous faisons trembler cet ennemi

Celui qui a vu le loup et s'est épouvanté
Ne connaît pas encore la vérité.
Le vrai loup qui mange les enfants
C'est le Piémontais que nous devons chasser
C'est le Piémontais que nous devons chasser

Belles femmes qui donnez votre cœur,
Si vous voulez sauver le brigand
Ne le cherchez pas, oubliez jusqu'à son nom,
Qui nous fait la guerre est sans pitié
Qui nous fait la guerre est sans pitié.

Homme on naît, brigand on meurt
Mais jusqu'au dernier, nous devons tirer
Et si nous mourons, apportez une fleur
Et malédiction pour cette liberté.
Et malédiction pour cette liberté.