mercredi 25 octobre 2017

VIVE L’AMÉRIQUE !

VIVE L’AMÉRIQUE !

Version française – VIVE L’AMÉRIQUE ! – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienneViva l’America!Pino Masi – 1987




VIVE L’AMÉRIQUE ! 



Viva l’America ! Vive l’Amérique ! Quel titre ! Quel titre !, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l’âne un rien énervé. Quel titre encore une fois ! Un titre si plein enthousiasme et si je ne te connaissais pas comme je te connais, je pourrais penser que cette exclamation juvénile serait une innocente marque d’admiration pour une région lointaine. J’imagine que ce n’est nullement le cas et qu’il faut comprendre différemment ce sursaut d’ardeur patriotique à l’égard d’un continent étranger.

Figure-toi, Lucien l’âne mon ami, que j’ai eu la même réaction que toi quand j’ai lu pour a première fois cette chanson italienne pur déterminer si j’allais ou non en donner une version française, car comme tu peux le penser, je choisis ce que je traduis et il me faut souvent renoncer à cet exercice, qui est quand même assez laborieux et demande du temps. Donc, de prime abord, je me méfie toujours des dithyrambes, mais voyant le nom de l’auteur je me suis rassuré sans retard. Pino Masi ne pouvait être qu’un contempteur de pareille puissance : l’Amérique, bien entendu réduite aux seuls États-Unis, excluant ainsi les trois quarts (ou plus) de ce continent double ou triple. Voilà ce dont on parle : un morceau de continent, mais ce sont les Étazuniens eux-mêmes qui se gonflent le col. Et dans cette manière de voir et de se nommer, qu’en est-il de tous les autres Américains ? Considérés ainsi, ils n’existent pas. Cependant, le réel s’empresse de démentir cette vantardise.

Certainement et heureusement, dit Lucien l’âne. J’ai toujours ressenti une gêne, une sorte d’embarras devant cette exagération de soi, devant cette superbe et cette prétention. Mais dis-moi, Marco Valdo M.I. mon ami, la chanson.

Disons, Lucien l’âne mon ami, que c’est là une histoire américaine qui commence bien tard au moment où, venu d’Espagne, le Génois Christophe Colomb, alias Cristoforo Colombo, Christophorus Columbus, Cristóbal Colón, tteint une île des Caraïbes. Juste une petite incise pour faire remarque que ce personnage portait un nom prédestiné quand on le décortique un peu : Ce serait en quelque sorte le pigeon porteur du Christ, une sorte d’Esprit Saint en chair et en os.

À vrai dire, je n’y avais jamais pensé, dit Lucien l’âne en riant. Mais enfin, pourquoi pas ; ce serait une preuve de l’existence de la prédestination. Certains devraient y réfléchir.

Ensuite, je veux dire, car on a perdu le fil, dit Marco Valdo M.I., après l’arrivée du pigeon de Dieu, ensuite donc, rapidement, cet immense continent fut progressivement conquis, asservi et ravagé. Après avoir tracé un parcours historique légèrement elliptique, la chanson réduit son attention aux seuls Zétazunis, passe sur la liquidation des Amérindiens – à mon sens, elle ne fait que suivre son époque ; en 1987, date de sa composition, on ne parlait pas trop de cet aspect de la colonisation. À sa décharge, on ne s’est vraiment rendu compte que récemment que ce fut sans doute un des plus grands génocides de l’histoire humaine. Le décompte actuel estime que rien que sur le territoire des États-unis d’Amérique du Nord, il y avait à l’arrivée des envahisseurs venus d’Europe, environ 18 000 000 d’habitants amérindiens et que rapidement, 90 % ont été liquidés.
La chanson note qu’ils furent pour une part remplacés par des Africains transformés en esclaves. De tout cela, il reste des traces qui ne sont pas près d’être effacées. Toujours en chantant Vive l’Amérique !, la chanson célèbre la grande puissance surarmée actuelle et comment elle traite ses « alliés ». Comme on l’aura compris, ce titre est plein d’une virulente ironie.

Je m’en suis aperçu, répond Lucien l’âne en souriant. Et je suis, comme nombre de gens de ce côté de l’Océan atlantique, assez d’accord de dénoncer aujourd’hui ce qu’elle dénonçait, de dire mon dégoût de cette arrogance et de cette bêtise impériales. Je veux crier de la même façon : Viva l’America ! Cela dit, il nous faut continuer notre tâche et tisser encore et toujours le linceul de ce vieux monde esclavagiste, génocidaire, arrogant, ambitieux, stupide et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !
Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !

L’Histoire de l’Amérique est stupéfiante, véritablement !
Quand Christophe Colomb vit au milieu de l’océan
Cette terre splendide, il voulut en faire présent
À la reine pâle d’un royaume d’occident.

Qui était-ce encore ? Oui, Isabelle la catholique. Très bien !

L’Histoire nous raconte que notre Génois
Mourut dans la gêne et la misère loin de chez soi
Et que sa belle Amérique aussitôt on démembra
Pour la donner aux barons, aux princes et au roi.

Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !
Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !

Les siècles passèrent qui la dépouillaient
Et les peuples qui alors l’habitaient,
S’aperçurent qu’ils avaient un brin exagéré,
Mais ils ne pleurèrent pas sur le lait versé.
Alors, sur leurs frêles navires, les négriers
Volèrent l’Afrique et emplirent leurs voiliers
De tant d’esclaves agiles, de tant de corps sains
Et firent fortune en vendant de l’humain.

Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !
Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !

Ainsi naquit son industrie et naquit sa prospérité :
D’une main-d’œuvre fournie par des négriers !
Et naquirent les usines d’armes américaines,
Pour de nouvelles expéditions en terres lointaines.
Ainsi naquit le pouvoir de cette grande Nation
Qui a toujours peu de scrupules et trop de prétentions,
Qui veut dominer le monde et mettre les mains
Sur les biens de peuples qu’elle dit « souverains » !

Vive l’Amérique !
Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !
Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !

Elle est exceptionnelle cette Histoire des États-Unis ;
Elle nous fait même comprendre que si nous sommes mal ici,
C’est que nous faisons partie de leur grand empire,
Un peu trop à la périphérie, ici, près du cimetière !

Vraiment !

Ils nous donnent quatre sous pour montrer comme ils sont bons,
I
ls nous utilisent comme troupe et nous traitent de couillons,
Ils nous envoient par-delà les mers et les montagnes
À leur place, au feu et à la castagne !


Vive l’Amérique !
Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !
Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique !
Vive, Vive l’Amérique !