Les
Chimpanzés
Chanson
française – Les Chimpanzés – Marco Valdo M.I. – 2018
Dialogue
maïeutique
J’ai
trouvé, Lucien l’âne mon ami, l’anecdote qui a inspiré cette
chanson dans le roman Terre de David Brin ; une histoire que
j’ai retravaillée en vue de sa nouvelle présentation sous une
forme appropriée. Je l’ai faite en songeant à d’autres
souvenirs de lectures ; particulièrement, mais faut-il vraiment
le préciser, au Singe Nu de Desmond Morris et également, au
Troisième Chimpanzé de Jared Diamond.
D’abord,
Marco Valdo M.I. mon ami, je te savais grand lecteur de chansons,
mais voilà que tu me révèles d’autres champs où s’égare ta
curiosité. Maintenant, je suis heureux de savoir que certains
humains reconnaissent enfin leur familiarité avec les chimpanzés et
au-delà avec les animaux. Il n’aura échappé à personne que tu
es en train de discuter avec un âne.
Voilà
qui est dit. Cependant, Lucien l’âne mon ami, j’aimerais dire
deux trois choses concernant le Conte des trois Chimpanzés qu’avait
raconté Jared Diamond et dans lequel il établissait :
« il
n’y a pas une seule espèce du genre Homo
sur la Terre aujourd’hui, mais trois : le chimpanzé commun, Homo
troglodytes ;
le chimpanzé pygmée, Homo
paniscus
et le troisième chimpanzé ou chimpanzé humain, Homo
sapiens.
Puisque le gorille n’est que légèrement différent, il a
également le droit d’être considéré comme une quatrième espèce
d’Homo. »
Un
célèbre éditorialiste italien, proche du Vatican, aurait même
catalogué directement les athées comme des chimpanzés. Si tu as le
temps ou du goût pour la chose, tu peux toujours aller lire une
réponse athée aux élucubrations du Docteur Scalfari dans un
article de la Lettre de nouvelles de l’Association Belge des
Athées, intitulé Le
Cabinet du Docteur Scalfari.
Oui,
certainement, dit Lucien l’âne, j’imagine qu’il doit y avoir
une certaine dose d’humour ou de cocasserie dans cette réponse.
Mais au fait, que dit ta nouvelle chanson ?
Eh
bien, Lucien l’âne mon ami, elle raconte sous forme de parabole,
l’histoire d’un enfant qui interroge un ancien, un grand-père,
son grand-père à propos des chimpanzés qui viennent de s’installer
dans les arbres voisins du village et demande innocemment, en quelque
sorte, si ces singes sont bons à manger. La chanson relate la
réponse du grand-père et aussi celle des chimpanzés, que je te
laisse découvrir.
Avant
de conclure, je voudrais rappeler trois chansons qui traitent elles
aussi de singes : en premier, c’est évident, Le
Gorille de Tonton Georges, puis, Les
Singes de Brel et L’Homme
et le Singe de Gilles.
En
saluant tous les singes, les gorilles, les chimpanzés et autres
espèces animales, qu’on
ne saurait manger, reprenons
notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde raciste,
spéciste,
stupide,
cupide, abruti
et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Près
du village des singes nus,
Dans
les arbres vivaient
Les
chimpanzés.
Un
jour, ils étaient venus
Et
tranquillement, ils s’étaient
Installés.
J’ai
demandé à Grand-Père :
« Est-ce
qu’ils sont bons à manger ? ».
Papy a réfléchi,
Il
a déclaré d’un air sévère
En
regardant les chimpanzés
Qui,
dans les arbres, mangeaient des fruits,
Qu’un
aïeul de son Grand-Père en avait mangé,
Mais
c’était dans l’ancien temps.
Les
mangeait-on cuits ou crus ?
Peut-être
le goût a changé,
Il
y a tellement longtemps
Qu’on
ne s’en souvient plus.
Enfant, Papy avait vu des hommes
Tuer
des chimpanzés.
Il
frémit et il dit :
Écoute
bien ceci :
« Les
chimpanzés sont nos aînés,
Leur
esprit est comme celui des hommes.
Il
ne faut pas les manger,
Ni
les chasser, ni les tuer.
Car,
vois-tu,
À
bien y songer,
Les
hommes sont des singes nus,
Et
les chimpanzés des hommes velus. »
Dans
les arbres, les chimpanzés
Qui
nous écoutaient,
Soudain
pensifs, se sont tus.
Au
matin suivant, on les a vus
Devant
notre porte, qui déposaient
Un
monceau de fruits parfumés.