CHANSON DE LA PAIX
Version française — CHANSON DE LA PAIX — Marco Valdo M.I. — 2023
D’après la traduction italienne CANZONE DI PACE — Riccardo Venturi — 2006
d’une chanson féroïenne — Friðarsangur — Frændur — 1986
Texte : Steintór Rasmussen — Rani Nolsøe
Musique : Rani Nolsøe
Album : Frændur II
LUMIÈRE D’HIROSHIMA
Notice préalable :
Ci-après le commentaire « historique » de Riccardo Venturi, qui décrit assez bien déjà la manière dont fonctionne ce site bourré de traductions de langues les plus diverses (187 au moment où je rédige cette notice) langues en prenant parfois des chemins tortueux, mais d’une formidable perspicacité.
CANZONE DI PACE — Riccardo Venturi — 2006
Bienvenue à la langue féroïenne avec cette " Chanson de paix " (Friðar-sangur) tirée de l’album historique de Frændur de 1986, " Frændur II ".
C’est, je crois, la première fois de ma vie que je me suis aventuré à faire une traduction de la langue féroïenne, en mettant en pratique le « Føroysk-donsk orðabók » (un dictionnaire féroïen-danois, par M.A. Jacobsen et l’un des plus grands poètes des îles Féroé, Christian Matras), que j’avais acheté il y a des années à un prix exorbitant. C’est donc une traduction italienne qui passe d’abord par le danois. Le féroïen, heureusement, ressemble beaucoup à l’islandais, une langue avec laquelle je suis plus à l’aise ; voyons ce que cela donnera.
Une dernière note personnelle : l’auteur de la première grammaire de la langue féroïenne que j’ai pu trouver (« A Grammar of Modern Faroese »), l’Anglais John B. Lockwood, a dédié son ouvrage à son frère, qui avait disparu dans les eaux de l’Atlantique Nord près des îles Féroé pendant la guerre. C’est pour avoir des nouvelles de lui que l’auteur s’est rendu dans ces îles lointaines et a appris leur langue. Idéalement, j’aimerais moi aussi dédier ma traduction à ce garçon. [RV]
Dans le feu, les larmes ont coulé,
Quand Hiroshima a pleuré.
Sur les tombes errent les questions
Auxquelles personne ne répond.
On entend les battements
D’ailes des cendres dans les vents
En attente du souvenir, elles fourmillent
Sur notre terre fatiguée et sans vie.
Tombent les bombes encore,
Les armées continuent les guerres.
Les champs de bataille sont bondés,
On entend les cris du monde entier.
Pour notre forte requête de paix -
Car nous devons vivre -
Les vents frais
Cherchent les terres accueillantes
Où vivent la vie et les plantes.
De vos larmes, des fleurs éclosent ;
De la folie, des jardins croissent ;
Autour de l’humanité, bondissent les semis
Et toute la terre refleurit.
Dans les ruines fumantes, les bruits
D’ailes fondent la vérité dans mon esprit :
Des terres lointaines, fraternelle, une main
Cherche la paume de ma main.
Même le soleil sait
Où se terre la gigantesque absurdité.
Je sais aussi que demain
Au monde viendra un matin.
Des terres lointaines, fraternelle, une main
Cherche la paume de votre main.
Tant que sur notre Terre, la paix régnera
L’humanité continuera.