AU NOUVEAU SOLEIL DORÉ
Version française — AU NOUVEAU SOLEIL DORÉ — Marco Valdo M.I. — 2022
d’après la version italienne — DORATA DI NUOVO DAL SOLE — de Stanislava — 2022
d’une chanson tchèque — Zas v slunci zlatém — Lenka Lichtenberg — 2022
Chanson — Texte : Anna Hanna Friesová — 1942-45 / Musique : Milli Janatková
Thieves
of Dreams/ Zloději snů. Songs of Theresienstadt’s Secret Poetess
— Voleurs de Rêves.
Chansons d’une poétesse secrète de Theresienstadt.
LE PRINTEMPS
Alfons
Mucha — 1898
Pour son album " Thieves of Dreams " — « VOLEURS DE RÊVES », enregistré très soigneusement avec dix-huit musiciens, Lenka Lichtenberg (voix, piano, synthé) s’est plongée dans la Tchécoslovaquie et l’histoire de sa famille en déportation : « Lorsque ma mère Jana Renée e Friesova est décédée en 2016, je rangeais son bureau à Prague et j’ai découvert deux petits carnets. Ils étaient remplis de poèmes que ma grand-mère, Anna Hana Friesova (1901-1987), avait écrits dans le camp de concentration de Theresienstadt. […] Devant mes yeux, il y avait les pages déchirées avec les rêves écrits à la main par ma grand-mère et ses cauchemars dans le camp, des histoires qu’elle ne m’a jamais racontées. Je me suis donc embarquée dans une recherche visant à partager ses écrits de « l’enfer sur terre », pour citer Primo Levi, et à faire revivre sa voix de la meilleure façon qui soit : en musique, dans un projet couvrant huit décennies et trois générations ». Les seize titres témoignent d’une sensibilité mélodique particulière et ont été composés et arrangés par Lenka Lichtenberg elle-même, parfois en collaboration avec d’autres musiciens, et sont en mesure de restituer à l’auditeur une texture affective dense qui invite à se plonger dans le livret bien édité, qui contient à la fois la copie des pages écrites à la main par Anna Hana Friesova et la traduction des textes en anglais, précédée d’une introduction autobiographique touchante et documentée écrite par Lenka Lichtenberg et intitulée Thieves of Dreams — « VOLEURS DE RÊVES ».
Au nouveau soleil doré,
Avec la boue, revient le printemps
Tout en beauté.
Le cœur qui dormait tant,
Guéri de la douleur,
Se prépare à quelqu’heur.
Tout sera comme avant,
Rien n’a changé ; pourtant,
Au lieu de la neige, une fleur.
Elle est jeune, d’une nouvelle senteur ;
De l’année dernière, elle ne sait rien ;
Elle ne dira rien.
Là de loin, l’eau se précipitait,
Les violettes coloraient la forêt,
L’amour, le cœur cherchait ;
Plus petit quand l’an passait,
À chaque printemps, il se réduisait
Comme dans le fleuve, les galets.