dimanche 12 janvier 2014

IMOLÉSINE

IMOLÉSINE


Version française – IMOLÉSINE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – Imolesina – Anonyme – 1945
Chanson partisane d'un auteur bolognais anonyme.


Le « Moro » cité dans l'avant-dernière strophe est presque sûrement Duilio Gnudi, né à Molinella, à Bologne, classe 1912, partisan garibaldien de la 36ième Brigade « Bianconcini ». « Moro » était le nom de guerre de Duilio Gnudi et, s'il en était bien ainsi, Rino, le beau partisan pleuré par son Imolésine, se trouverait parmi les morts appartenant à la Brigade…


Giuseppe Massarenti
Je suis né au pays de Massarenti





Souvenirs de Duilio Gnudi, il “Moro”:



Je suis né au pays de Massarenti [http://it.wikipedia.org/wiki/Giuseppe_Massarenti et http://www.cooperazione.net/pagina.asp?pid=45&uid=122], dans la maison Belpoggio, et j'ai toujours vécu à Molinella. Depuis l'âge de 14 ans, j'ai toujours été journalier, métier que je fais toujours. À la maison Belpoggio, se réunissaient toujours les antifascistes et, quoique enfant, je me rappelle encore Massarenti, Bentivogli, Calzolari, Bains et de beaucoup d'autres dirigeants socialistes du temps.

Quand les bandes fascistes commencèrent leurs violences contre les coopératives et les syndicats, alors que j'avais à peine une dizaine d'années, je fus envoyé plusieurs fois au centre pour raconter ce qu'il arrivait. Dans les heurts avec la population, les fascistes frappaient les vieux socialistes pour semer la terreur dans la zone et pour préparer le terrain à de nouvelles violences. Souvent les travailleurs socialistes réagissaient et la tension croissait dans le pays. Ensuite, je me rappelle que les fascistes arrivèrent avec un camion, descendirent avec la mitrailleuse et pillèrent les coopératives de Marmorta et de Molinella.

Dans mon village, même pendant le fascisme, la lutte populaire n'a jamais cessé.
Je me rappelle que quand le fascisme imposa les travailleurs de s'inscrire dans leurs syndicats, une grande partie des Molinellais ne s'y inscrivit pas, même si ceci signifiait la misère noire.
Je me souviens que gamin, j'allais ramasser des herbes médicinales dans les vallons pour gagner quelques sous pour vivre. Je me rappelle même quand les fascistes, guidés par le hiérarque Augusto Regazzi, vinrent à Boira et matraquèrent beaucoup d'antifascistes ; ensuite, ils allèrent à la ferme Bosco, d'Ornar Talon, et là, ils tuèrent le jeune colon Pietro Marani, qui était antifasciste. En outre, de Molinella n'a jamais fait défaut la solidarité envers Massarenti, qui avait été enfermé par les fascistes dans un asile à Rome ; on rassemblait des petites sommes d'argent, malgré qu'il y avait une grande misère dans toutes les familles de travailleurs.

Le 25 Juillet 1943, quand le fascisme tomba, j'étais soldat à Bologne, à l'Autocentro. Je revins immédiatement chez moi et lorsque j'y arrivai à Marmorta, il y avait une manifestation populaire avec camion et drapeaux rouges. Je m'unis aux manifestants. C'est alors que j'ai commencé mon activité dans la Résistance.

Je commençai en participant à l'organisation des premières bases de partisans dans la zone de Marmorta, de Fontana e d'outre-Reno. Il était très difficile d'organiser la Résistance à Molinella car la zone était en plaine et car aussi les vieux socialistes étaient trop connus et très surveillés. Toutefois, nous réussîmes à organiser un premier groupe d'une vingtaine de partisans, grâce à l'aide des femmes et des rares familles qui avaient le courage de nous recevoir. À la fin juin, en une seule nuit, les partisans détruisirent les batteuses pour éviter que les Allemands n'emportent le grain à peine récolté, qui devait servir pour l'alimentation de la population. Une autre fois, ils endommagèrent le chemin de fer, toujours pour éviter le pillage de denrées alimentaires.
Le 11 Juillet 1944, les Allemands et les brigades noires firent un ratissage dans la zone, car ils savaient que nous avions appuyé et dirigé la grève des mondines du mois d'août. Ils ratissèrent la zone mètre par mètre et nous eûmes un mort et un blessé. Nous réussîmes toutefois à ne pas nous faire prendre et le jour après, nous passâmes au travers des Allemands qui ne nous virent pas et ensuite, nous nous sommes transférés, après quelques jours d'arrêt à Medicina, à la 36ième brigade Garibaldi, opérant dans le haut Appennin Toscoemilien.

J'entrai à la compagnie de Guerrino, qui était basée à Le Spiaggie et avec cette compagnie, je participai à la bataille de Capanna Marcone, où nous mîmes en fuite les Allemands. Je participai également à la bataille de Ca'de Guzzo où moururent en tout 31 partisans ; ce fut un vrai miracle d'en sortir vivants, mais on y arriva. Avec un groupe de seize de Ca'de Guzzo, nous nous partîmes vers Monterenzio, on s'arrêta à Bolzino, et puis, on traversa la ligne minée le long du fleuve Idice et on rejoignit, après huit jours sans manger, la ligne américaine à Monterenzio.

Après un jour de repos, nous participâmes à la libération de la commune et à la reconstruction de la vie démocratique de la zone entièrement détruite par la guerre. À Molinella, je rentrai peu de jours après la libération du village et ce fut une chance de retrouver mes proches encore vivants. »


Vivait à Imola, pays de l'amour
Une fille jolie et pure
Elle avait des yeux profonds et azurs
Rino, le beau partisan, était son amour

Mais un triste jour, en route il se mit
Pour l'habituelle chasse au traître
Elle l'accompagna pleurant de tout son être
Et dans la montagne, on entendit chanter ceci :

« Imolésine, fille divine
Imolésine, tu appartiens à mon cœur
Tu seras toujours la douce enfant
De ce coeur, Imolésine »

Quand à Imola, la brigade arriva
Avec le drapeau et un bandeau noir autour
Parmi les partisans qui firent retour
Rino n'était, hélas, n'était plus là.

Moro lui dit de déposer son malheur
« Au sommet de cette montagne, Rino est endormi »
Et pleurant, elle sentit se briser son cœur
Perdue dans sa douleur, elle s'entendit chanter ainsi :


« Imolésine, fille divine
Imolésine, tu appartiens à mon coeur
Tu seras toujours la douce enfant
De ce cœur, Imolésine » 

Képicon

Képicon


Chanson française – Maurice Fanon – 1982
Musique : Gérard Jouannest



Mort aux cons
Mon capitaine
J'étais un de ces garçons
Dont l'armée républicaine
Fait de la chair à canon



Comme on ne trouve nulle part le texte de ce Képicon, il m'a bien fallu le transcrire à l'oreille... Il peut dès lors y avoir l'une ou l'autre erreur...

Mais, dit Lucien l'âne, il vaut mieux avoir ce texte de Fanon et peut-être une ou l'autre erreur que de le laisser pourrir dans le vide.

Ainsi Parlaient Marco valdo M.I. et Lucien Lane









Mort aux cons
Disait cet homme
Qui n'était que capitaine
D'une centaine
De garçons
Matricules sans prénom
Qu'on solde dans les casernes
Capitaine Capiton
Capitaine et képicon


Mort aux cons
Mon capitaine
Si j'étais dans vos chaussons
De retraité méga-longs
Ou viré d'une certaine
Partie de chasse aux ratons
Capitaine Capiton
Capitaine et képicon


Mort aux cons
Mon capitaine
Est-ce l'amour de trois galons
Ou la peur de cinq ficelles
Qui vous fait mal au colon
Devant un comité de troufions
Capitaine Capiton
Capitaine et képicon


Mort aux cons
Mon capitaine
L'appelé de la chanson
Dynamo, coups d'électrode
De la graine
Pour la gégène
Et c'est toujours à la mode
Capitaine Capiton
Capitaine et képicon


Mort aux cons
Mon capitaine
Pinochet est au balcon
Il vous regarde astiquer
Vos galons
Déshonorés
Vous avez tué Allende
Capitaine Capiton
Capitaine et képicon


Mort aux cons
Mon capitaine
J'étais un de ces garçons
Dont l'armée républicaine
Fait de la chair à canon
Je m'appelle toujours Fanon
Capitaine Capiton
Capitaine et képicon
Capitaine Capiton


Je m'appelle toujours Fanon