lundi 31 janvier 2022

La Gastronomie des Étoiles

 


La Gastronomie des Étoiles



Chanson française – La Gastronomie des Étoiles Marco Valdo M.I. – 2022




LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.




LA ZINOVIE

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ;


Épisode 20







BANQUET DE MARIAGE DE CUPIDON ET PSYCHÉ


Raphaël – 1517










Dialogue Maïeutique




Pour ce qu’on en apprend dans cette chanson, Lucien l’âne mon ami, la Zinovie est la pionnière porteuse d’une conception particulière de science révolutionnaire, axée sur l’espace intersidéral, une science dont, comme il se doit, les premiers pas se font sur terre. Pour mener à bien ces recherches spatiales, il lui faut – faisons court – expérimenter sur l’homme. L’homme au sens large qui inclut la femme et toute autre forme. Cependant, on n’en est encore qu’aux débuts.


« On n’est que trois

Deux étranges créatures –

Cet homme, cette femme – et moi.

Tous semblables, tous rasés,

Tous pareils dans cet habit banal. »


En fait, et c’est tout aussi fantastique, la Zinovie invente ainsi l’humanisme intégral :

 

« Une société d’êtres asexués,

C’est de l’humanisme intégral. »


Oh, dit Lucien l’âne, voilà un concept appelé à un grand avenir et qui me semble un grand progrès au regard des divisions actuelles de l’espèce humaine et de l’égalité à laquelle elle aspire.


Oui, certes, répond Marco Valdo M.I. ; cependant, ce bel engagement dans la science progressiste cache une terrible réalité. Pour développer ses recherches, il faut amener des êtres humains à participer aux expériences et en Zinovie, on en chipote pas, on n’y va pas par quatre chemins. On désigne les volontaires – ce sont les volontaires zinoviens, qui ont, en outre, une série de caractéristiques utiles : celle d’être secrets et anonymes et celle d’être interchangeables et remplaçables ; de surcroît, c’est une ressource quasiment inépuisable. Leur recrutement est aisé : on les arrête et on les enferme dans un lieu que – « ni prison, ni hôpital » – j’appellerai faute de mieux, un expérimentorium.


« Ni en prison, ni à l’hôpital,

Cobayes involontaires

Du laboratoire sidéral

D’une science révolutionnaire. »


Par parenthèse, c’est le sort qu’on réserve aux animaux de laboratoire, dit Lucien l’âne, et je me demande, comment ça se passe dans cet « expérimentorium » ?


Justement, dit Marco Valdo M.I., la dernière partie de la chanson donne quelques précisions triviales, mais intéressantes à propos de l’hygiène et de l’alimentation.


« L’avenir radieux nous dévoile

L’hygiène et la gastronomie des étoiles. »


Ce sont évidemment des choses essentielles, dit Lucien l’âne, et comme toujours, la Zinovie nous met en perspective l’avenir radieux. Il y a là un je ne sais quoi de prodigieux qui m’intrigue. En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde trivial, banal, bancal, quotidien et cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



En Zinovie, on a un laboratoire

D’expériences spéciales particulières

Aux visées un peu aléatoires

Un lieu d’études peu ordinaires.

On fait entrer devant la commission spéciale

Un homme accusé de maladie mentale.

C’est un cas peu banal à étudier,

Tête glabre, visage émacié, air égaré,

Un nain entre ses deux infirmiers.

Il dit : Je suis ici contre mon gré.

Gardez-votre calme, asseyez-vous

À votre aise, faites comme chez vous.


Je n’ai pas de chez moi.

Et puis, pourquoi je suis là ?

On va soigner votre hystérie.

Je ne comprends rien à vos âneries.

On le pousse dans une grande salle,

L’homme trébuche, tombe à terre,

Se redresse tant bien que mal.

Il regarde dans le local ;

Pas de fenêtre, d’où vient la lumière ?

Et d’où vient ce fracas infernal ?

Une radio hurle à pleins micros

De vieux bulletins d’infos.


Dix lits nichent dans les murs,

Pourtant, on n’est que trois,

Deux étranges créatures –

Cet homme, cette femme – et moi.

Tous semblables, tous rasés,

Tous pareils dans cet habit banal ;

Une société d’êtres asexués,

C’est de l’humanisme intégral.

Ni en prison, ni à l’hôpital,

Cobayes involontaires

Du laboratoire sidéral

D’une science révolutionnaire.


Soudain, silence, la sonnerie claironne.

Oh, miracle de la grande technique,

Des toilettes sortent des briques.

Pendant une minute, ça sonne

Et c’est fini, les cuvettes se retirent.

Une nouvelle sonnerie s’étire,

Les tubes sortent des parois.

C’est l’heure du repas.

On prend chacun en bouche un tuyau,

On déglutit l’aliment du cosmonaute chaud.

L’avenir radieux nous dévoile

L’hygiène et la gastronomie des étoiles.

vendredi 28 janvier 2022

L’inaccessible Rêve

 


L’inaccessible Rêve



Chanson française – L’inaccessible Rêve Marco Valdo M.I. – 2022




LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.




LA ZINOVIE

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire


Épisode 19




LA VIE MÉLANGÉE


Vassili Kandinsky – 1907





Dialogue Maïeutique




Et voilà, Lucien l’âne mon ami, on continue notre voyage en Zinovie ; on écoute ce qui se dit là-bas, ce que veulent dire les gens. Pour nous, il ne s’agit pas vraiment de réaliser une notice touristique ; il s’agit, comme on aura déjà pu le constater lors des épisodes précédents, d’une sorte de reportage des profondeurs.


En effet, Marco Valdo M.I., comme tu le dis, on a déjà pu se rendre compte de la manière particulière, du prisme original au travers duquel on appréhende la Zinovie et ses habitants et sa façon d’être et de fonctionner. Qu’en est-il cette fois de cette chanson dont je perçois – au travers de son titre – qu’elle a une parenté avec l’inaccessible étoile que Jacques Brel célébrait dans La Quête ?


Avant de décortiquer un peu ce nouvel épisode, Lucien l’âne mon ami, je vais retracer ceux qu’on a précédemment parcourus :


Épisode 1 : où on rencontre les guides – l’actuel étant un certain Foutine.

Épisode 2 : où on pressent la guerre ; épisode que j’avais dans un premier temps intitulé : « Chanson pour la prochaine », où on croise le destin et la mort.

Épisode 3 : où on découvre qu’on est les mouches de l’éternité.

Épisode 4 : où on envisage la Zinovie comme paradis.

Épisode 5 : où on aperçoit les héros du faux front arrière.

Épisode 6 : où on s’interroge sur le mystère de la disparition des dissidents.

Épisode 7 : où on décèle de pouvoir réel en Zinovie.

Épisode 8 : où la carrière du directeur ressemble à la carrière du dirigeant.

Épisode 9 : où on parcourt les chemins de la réussite dans la vie en Zinovie.

Épisode 10 : où la culture s’avère un moyen d’atteindre le but final.

Épisode 11 : où on apprend la création de l’homme nouveau – le novhom.

Épisode 12 : où une jeune fille ne passe pas ses examens.

Épisode 13 : où il est question d’amour.

Épisode 14 : où on dévoile le suicide organisé.

Épisode 15 : où on parle des gens de Zinovie.

Épisode 16 : où on compare la Zinovie d’aujourd’hui à celle d’hier.

Épisode 17 : où on visite la Zinovie cachée.

Épisode 18 : où on confesse le Rat soldat.

Et pour ce qui est de la proximité avec l’inaccessible étoile, je confirme tout à fait ton impression ; la Zinovie s’était fixé un rêve grandiose et c’est bien là son malheur : plus elle affirme vouloir le réaliser, plus elle s’en éloigne.


Ainsi, dit Lucien l’âne, je vois tout notre parcours et où il en était arrivé. Mais ensuite ?


Ensuite, dit Marco Valdo M.I., comme tout le monde le sait ou en tout cas, devrait le savoir, l’humanité (et peut-être aussi les autres espèces vivantes) vit deux vies en même temps ; plus exactement, elle vit sur deux plans, dans deux mondes parallèles ou superposés, je ne sais comment dire. Enfin, le monde concret où elle s’affronte aux choses matériellement, d’une part et d’autre part, le monde idéal et intangible où elle vit en rêvant. C’est dans ce dernier qu’elle dessine sa gloire, qu’elle atteint son état de grâce, qu’elle trouve libre parcours pour ses ambitions et pour ses envies les plus secrètes ; là, elle se révèle à elle-même. Et c’est aussi son lieu de ressourcement ; là-bas, elle peut développer ses élucubrations et ses espérances ; elle peut y mitonner ses plans à l’ombre de la liberté. C’est le domaine qui échappe aux autorités et c’est précisément ce qui les tracasse, surtout en Zinovie où rien ne peut échapper au Guide et à ses subalternes. C’est pourquoi, sur instructions aussi confidentielles qu’impératives, on a mis au point le « morpho », un instrument qui explore les mondes intimes des rêves. À peine inventé et à peine expérimenté, le « morpho » a été débranché, mis au secret car s’il révélait les pensées secrètes de chacun, il révélait aussi les ruminations cachées du guide.


Oups, dit Lucien l’âne, c’est confondant ce morpho et je vois très bien pourquoi on l’a immédiatement détruit et mis au rebut. Comme quoi, la vérité n’est pas toujours bienvenue. Enfin, voyons ce qu’en dit la chanson et tissons le linceul de ce vieux monde menteur, dissimulateur, dictateur et cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane





D’où viennent tous ces gens ?

Y en avait-il avant ?

Il n’est pas bon en Zinovie

D’être un différent.

On peut bien vivre sa vie

Sans être un différent.

Pourtant des gens de chez nous

Amis, fils, filles, pépés, nounous,

Content des anecdotes anti,

Lisent la nuit des livres anti.

Chacun à n’importe quel moment

Peut devenir un différent.


Les gens dorment un tiers de leur temps.

Que font-ils, que pensent-ils en somnolant ?

Pensées vagabondes, songes inventifs ?

Sans contrôle, sans surveillance.

Jeux interdits, discours subversifs ?

Il faut conquérir les consciences :

Ordre du guide et du gouvernement.

On a mis le paquet et un tas d’argent,

Ainsi, on a inventé en Zinovie

Une nouvelle grande science :

L’étude du rêve, la morphométrie,

Et la machine à explorer les consciences.


Voilà le morpho, le révélateur de rêves :

Sur son grand écran tourne la Terre,

La boule bleue sans trêve ;

Elle grandit, partout, c’est la guerre 

Et l’Amérique, l’Afrique, les océans,

Les forêts, les fleuves, les villes,

Les foules ; en grand cortège, les gens

Par milliers vont en une infinie file

Portant magique relique, un seul portrait,

Les femmes nues tendent les mains.

Et crient « Génie des génies », tu nous plais !

Le Guide rêve des lendemains.


L’alcoolo rêve de bistrots,

De bouis-bouis, de gargotes impeccables,

Flanqués de désintoxariums confortables,

Chauffés, avec des salles d’eau

Où sévissent des filles empathiques

En tablier blanc et gestes précis.

Des médecins comme à la clinique

Auscultent les ivrognes ahuris

Et ordonnent des traitements appropriés :

Vodka, cognac, bière, vin pour commencer.

Sur le toit, la réclame en couleurs clique :

Vive l’avenir radieux des alcooliques !





mercredi 26 janvier 2022

LES CYCLISTES

 

LES CYCLISTES


Version française – LES CYCLISTES – Marco Valdo M.I. – 2022

Chanson italienne – Pedala pedalaFiumanò Domenico Violi – 2008


Paroles et musique :
Fiumanò Domenico Violi
Album :
Il Biciclettista


LES CYCLISTES

Fernand Léger – 1943-48



Dialogue Maïeutique


Ah, la métaphore, la métaphore !, s’exclame Marco Valdo M.I.


Quoi, la métaphore, la métaphore ?, demande Lucien l’âne.


Oh, à vrai dire, rien, répond Marco Valdo M.I. ; rien de vraiment particulier, sauf qu’il m’est soudain venu à l’idée de pousser cette bluette, assez sommaire, je l’admets. Pourtant, en vérité, c’est le fond de ma réflexion. Donc, d’abord, la métaphore est le procédé qui, en gros, parle de quelque chose pour ne pas parler d’une autre, tout en en disant des choses. Ainsi, ce qui est dit, est dit.


Définition rigoureusement exacte, dit Lucien l’âne. Mais qu’en est-il cette fois ?


Eh bien, cette fois, Lucien l’âne mon ami, on donne dans la métaphore cycliste.


Si je me souviens, Marco Valdo M.I. mon ami, on a déjà parlé du vélocipède dans l’un ou l’autre de nos dialogues ; par exemple, quand on devisait de « La bicicletta », que tu avais fort logiquement traduit par « La Bicyclette ».


Oui, dit Marco Valdo M.I., et on trouvera la métaphore cycliste évoquée aussi précédemment dans « L’uomo è una machina che va a calci in culo » – « L’Homme est une Machine qui avance à coups de pied dans le cul », où dans notre dialogue, on évoquait « La Passion considérée comme une course de côte », œuvre du cyclomaniaque Alfred Jarry et maintenant, on pourrait dire – pour paraphraser le ci-devant – voici « la vie considérée comme une course de côte » du cyclotouriste Fiumanò Domenico Violi.


Si je me souviens encore, reprend Lucien l’âne, j’ai en mémoire qu’on en conversa aussi lorsqu’on présenta ta chanson « L’Aviateur ».


Ah oui, l’aviateur, dit Marco Valdo M.I., c’est mon tour d’avoir une remembrance émue en me remémorant ce texte biblique, prophétique, moderne et orné de citations cachées. Par exemple, celle-ci, double, que je ne résiste pas à citer et je te laisse le plaisir de chercher l’origine:


« Dans la montée, Jésus revient
Dans la poussière et les bras en croix »


Références, révérences, dit Lucien l’âne. En tout cas, cet Aviateur était une bonne chanson, mais qu’en est-il vraiment, j’insiste, de cette ode aux cyclistes.


Oh, répond Marco Valdo M.I., c’est l’histoire de l’homme, l’histoire toute simple d’un homme simple, un parmi tous ces gens qu’on croise et qui ont bien besoin d’être supportés, d’être de vive voix encouragés. Jarry avait raison, il faut considérer l’existence comme une course de côte, où chacun et tous sont individuellement engagés, tous en route vers le même sommet où tout, y compris le champion, s’arrête.


« Dans ce pays de feu et de clous

Où la vie ne vaut pas un clou,

Où la route de l’homme est en montée,

Arrête-toi champion, ta course est terminée. »


Décidément, conclut Lucien l’âne, ces métaphores cycloïdes, dignes du professeur, contiennent la grande vérité de la réalité, celle que poursuivit à travers le cosmos tout entier, le philosophe athée Giordano Bruno qu’on fit décoller – sous mes yeux, si, si, j’y étais au campo dei Fiori – dans un grand bouquet de flammes romaines. Oui, tous en route pour le même sommet ! En attendant de rencontrer Mort – dont Terry Pratchett affirme qu’il est du genre masculin, un grand-père même, et qu’il nous indique le but final, tissons le linceul de ce vieux monde pentu, rond, raide, rude et cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


Pédale, pédale

Et plie la route,

Dompteur de courbes !

Entre les montées et les combes,

Ton visage fin,

Creusé par la soif et la faim,

Esquisse un demi-sourire

Entre fiel et sucre.

Pédale, pédale,

Graine de champion

Et forge l’asphalte,

Et fait sauter le goudron.


Dans ce pays d’épines et de roses

Où la vie ne vaut rien,

La route de l’homme est toute en côtes

Et l’omnipotence est une histoire sans fin.


Pédale, pédale,

Pédale d’amour,

Pédale toujours,

Sel de sueur et de larmes,

Pédale, pédale !

Où que tu sois,

J’espère que tu seras

Moins seul qu’avant,

Quand un diable blanc

Avec une queue et un trident

Te piquera les fesses

Pour maintenir ta vitesse.


Le sort t’attend

À chaque tournant,

Les gens en faction

Hurlent ton nom ;

Des yeux, tu les salues

Avec le cœur dans la gorge.

Un enfant rêve de son mythe

Et t’effleure et t’enflamme.


Pédale, pédale

Sans arrêter

Et laisse tomber

Les pensées létales,

Car il est un ange elfe

Qui assure tes arrières.

Pédale, pédale

Et ne regarde pas derrière

Pédale, pédale,

Graine de champion

Et forge l’asphalte,

Et fait sauter le goudron.


Dans ce pays de feu et de clous

Où la vie ne vaut pas un clou,

Où la route de l’homme est en montée ;

Omnipotence, l’histoire est fatiguée.


Pédale, pédale

Où que tu cavales,

Et laisse tomber

Les mauvais pensers.


Dans ce pays de feu et de clous

Où la vie ne vaut pas un clou,

Où la route de l’homme est en montée,

Arrête-toi champion, ta course est terminée.