mercredi 4 octobre 2017

NOUS ATTEINDRONS L’HORIZON

NOUS ATTEINDRONS L’HORIZON

Version française – NOUS ATTEINDRONS L’HORIZON – Marco Valdo M.I. – 2017
d’après la version italienne AFFERANDO L’ORIZZONTE de Lorenzo Masetti
d’une chanson catalane « Agafant l’horitzó » de Txarango 2017




NOUS ATTEINDRONS L’HORIZON

Version française – NOUS ATTEINDRONS L’HORIZON – Marco Valdo M.I. – 2017
d’après la version italienne AFFERANDO L’ORIZZONTE de Lorenzo Masetti
d’une chanson catalane « Agafant l’horitzó » de Txarango 2017


Agafant l’horitzó’ (NOUS ATTEINDRONS L’HORIZON) est un morceau que Txarango a composé pour soutenir le oui au référendum en Catalogne, pour un oui de changement. La chanson a reçu la collaboration de Gemma Humet, d’Aspencat, de Cesk Freixas, de Les Kol·lontai (Montse Castellà, Sílvia Comes, Meritxell Gené et Ivette Nadal) et Ascensa Fureur.
Le texte est inspiré au refrain final du thème ’Article 1,1’ de Cesk Freixas et à de vers d’Ovidi Montllor. Du monde de la musique, nous ne resterons pas avec les mains inertes. Parce que recommencer de zéro , c’est une opportunité pour reconstruire tous les aspects de notre société. Parce que nous rêvons qu’un autre monde est possible, nous savons qu’il est nécessaire de changer tout.

Ce site est par nature contre les nationalismes, et nous ne voulons pas prendre le parti du nationalisme catalan contre le nationalisme espagnol. Cependant, nous voulons réaffirmer notre soutien au droit de tout peuple de décider de son propre futur, s’il le désire même à travers une indépendance qui – comme dit cette chanson – soit un premier pas pour changer le système entier. Et surtout nous condamnons les mesquines tentatives du gouvernement réactionnaire de Rajoy d’arrêter à travers les intimidations judiciaires et la répression policière un légitime processus démocratique d’autodétermination.



Commençons mon cher Lucien l’âne par une conversation contre la guerre entre deux membres des Canzoni contro la Guerra ; dialogue que j’ai pris la peine de traduire, car il intéresse toute l’Europe d’aujourd’hui et plus encore, de demain. Ensuite, nous irons de notre petit dialogue maïeutique.


On a donc : B.B. et Lorenzo qui confrontent leurs opinions sur ce qui se passe en Catalogne et à Barcelone que chantait Boris Vian.


Conversation contre la Guerre

La Catalogne est déjà une communauté autonome, comme toutes les autres régions d’Espagne.

Je pense que cette revendication de l’indépendance est une volonté nationaliste et égoïste, stérile et porteuse seulement de nouvelles frontières et de difficultés, au fond « léghiste » (comme la Ligue du Nord, en Italie), pour nous comprendre.

Toutefois, ensemble à toutes les autres communautés autonomes, la Catalogne aurait pu forcer l’État à une révision constitutionnelle dans un sens plus fédéral, surtout sous le profil fiscal. En démocratie certains objectifs, s’ils se veulent légitimes et consolidés, s’atteignent à travers des négociations et des accords et pas par des épreuves de force.

Cela dit, la réaction violente du gouvernement espagnol est honteuse, mais dans la droite ligne où ce gouvernement a toujours été même après le franquisme : un gendarme autoritaire toujours concentré rabattre les différentes poussées centrifuges.(B.B. – 1/10/2017 – 14:16)


Je ne suis absolument pas d’accord avec l’assimilation de l’indépendantisme catalan au « léghisme » (italien). Historiquement l’indépendantisme catalan, comme le basque, le breton, le corse et dans une certaine mesure même, le sarde ont été et sont des mouvements de gauche, inclusifs et pas xénophobes. Ensuite, il y a aussi certainement des motivations moins idéalistes, vu que la Catalogne est une des régions les plus riches de l’Espagne, même si depuis quelques années, elle a été frappée comme le reste de l’Europe du Sud par une crise économique très grave. Il suffit de penser que le front des partis catalans en faveur du oui inclut un parti bourgeois de centre droit comme l’ex-Convergència Unió et la gauche d’Esquerra Republicana. Mais en dehors des partis, je pense que c’est un mouvement populaire que nous ne pouvons pas taxer de racisme. Au fond, Barcelone a été l’unique parmi les grandes villes européennes à organiser une manifestation en faveur de l’accueil des roms au lieu de défilés aux flambeaux contre les roms. Et les gens qui participaient à cette manifestation étaient dans une large mesure les mêmes qui manifestent pour l’indépendance ; donc, les accuser de léghisme me semble vraiment déplacé.
Il convient de dire que si nous sommes arrivés à ce point c’est à cause du refus absolu du gouvernement espagnol de traiter et de dialoguer. Probablement avec un gouvernement moins autoritaire et moins centraliste, on serait arrivé à un accord dans un sens plus fédéraliste ou à un référendum concerté qui dans une situation plus conciliante aurait vu sans doute les Catalans choisir de rester à l’intérieur de l’Espagne.
Par ailleurs, la question n’était pas pour ou contre l’indépendance, mais celle de la possibilité de pouvoir voter. Je voudrais voir ce qu’aurait écrit El País, si au Venezuela, la « dictature chaviste » avait envoyé la police séquestrer les urnes pour empêcher le référendum de l’opposition. (Lorenzo – 1/10/2017 – 18:23)


Je n’ai certainement pas taxé les indépendantistes catalans de xénophobie et de racisme, c’est ton interprétation personnelle de ce que j’ai dit. J’ai utilisé « léghiste » une seule fois et entre des guillemets.
Je réaffirme cependant que, à mon avis, les indépendantistes catalans (qui ne représentent pas la majorité de cette communauté) sont des nationalistes et des populistes. Et moi personnellement j’abhorre les deux choses, avec les frontières et les référendums qui en sont l’expression.

Il n’y a pas un nationalisme et un populisme mauvais – celui de droite – et un nationalisme et un populisme bon – celui de gauche.

Et ensuite, au bout du compte, cette indépendance catalane, c’est une velléité que même ceux qui la soutiennent ne savent comment elle pourra jamais fonctionner. Seulement l’énième multiplication de règles, de lois, de taxes et de centres décisionnels.
Salutations (B.B. – 1/10/2017 – 20:19)


Mille excuses B.B, mais l’indépendance catalane fonctionnerait exactement comme tous les autres États, comme ont fonctionné dans les vingt-cinq dernières années par exemple la Slovénie, la Slovaquie, la République Tchèque, la Lettonia, le Montenegro, etc. Il est clair que ce ne serait pas la solution à tous les problèmes, mais elle fonctionnerait plus ou moins, avec sa dose d’injustices, de répression, de lois, de taxes, de corruption, peut-être un tantinet moins, parce que pour arriver au niveau de la monarchie borbonica gouvernée par les post-franquistes de Rajoy, il en faudrait ! (Lorenzo – 1/10/2017 – 21:13)


Ça ne fonctionnera pas, car ensuite arriveront les Basques et tous les autres pour demander la même chose. Ce serait un grand foutoir qui aurait pu être géré en renforçant une organisation fédérale.

Mais ensuite, je me demande, de gauche quel sens y a-t-il à aspirer à un énième petit État quand l’Ennemi de toujours, le Capital, fonctionne au niveau global, en se foutant des frontières qui sont réservées seulement aux hommes et, en particulier, aux derniers et plus désespérés et sans défense ?

Excuse-moi, mais j’ai vraiment des difficultés à choisir entre le nationalisme de gauche du Puigdemont et celui post-fasciste de Rajoy… (B.B. – 1/10/2017 – 21:58)


Eh bien, Puigdemont n’est même pas de gauche, c’est plus ou moins un démocrate-chrétien. Mais parmi ceux qui chantent « Cara al sol » en défendant l’intouchabilité de l’Espagne sacrée et les gens qui pacifiquement font la queue pour voter et sont matraqués, je sais bien de quel côté je suis. (lorenzo – 1/10/2017 – 22:21)


Lorenzo, t’es-tu aperçu qu’aujourd’hui, on est le 1 octobre 2017 et pas le 26 janvier 1939 ? (B.B. – 1/10/2017 – 22:36)


Eh bien moi, oui, je m’en suis aperçu. Il faudrait aussi que s’en aperçoivent ces gens-là ces gens ici… (les partisans de Rajoy qui font le salut fasciste en chantant « Cara al sol »). (Lorenzo – 1/10/2017 – 22:52)



Dialogue Maïeutique


Souviens-toi, Lucien l’âne mon ami, les Espagnols ne voulaient pas nous laisser notre indépendance et nous, nous avons réussi à nous débarrasser de ces Grands d’Espagne et leurs sbires qu’envoyait le Roi Philippe (en espagnol Felipe), disait Till Uylenspiegel. Ce même Philippe de la chanson Till et Philippe :

« Inerte, sec, revêche, sans émotion,
Philippe, fils de Carolus Quintus
Confit en dévotions.
Philippe se signe à l'Angélus. »

Auparavant, ces Espagnols avaient fait de grands massacres et de grands bûchers ; ils avaient ravagé toutes nos régions.

J’entends des voix d’Indiens d’Amérique, ajoute Lamme Goedzack.

Moi, j’entends les voix des réfugiés de 1936-39 et tous ceux qui en payèrent le prix dans les années suivantes, dit Marco Valdo M.I.

Et moi, dit Lucien l’âne, j’ai souvenir de l’écrasement de Barcelone par les Bourbons d’Espagne vers 1700, le roi d’Espagne s’appelait Philippe (en espagnol : Felipe). Encore un Felipe – Philippe ; ces rois Philippe sont des calamités.

Cet asservissement de la Catalogne à l’Espagne est une longue histoire qu’on tente de passer sous silence et qui qu’on le veuille ou non, ressort toujours. Et je me demande bien ce qui justifie la domination de tel ou tel État sur telle ou telle population, sauf peut-être l’éternelle revendication des riches et des puissants de conserver leurs privilèges, leurs pouvoirs et leurs possessions. Et puis, je comprends les gens de Catalogne qui veulent – comme bien des Basques, des Galiciens… – se débarrasser du centralisme madrilène, qui fleure encore toujours la vieille Espagne, celle des Bourbons, du Royaume et de Franco.

Pour l’instant, dans le cas d’une indépendance nouvelle ou retrouvée – dans n’importe quelle région d’Europe, on aura un pouvoir à la place d’un autre, mais il n’est sans doute pas nécessaire et surtout sous les formes que l’on connaît actuellement, lesquelles résultant principalement de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres. Donc, dans l’immédiat, la vraie question, dit Lucien l'âne, pour nous qui voyons les choses d’ici et maintenant, du fond d’une des réserves indiennes de Wallonie, est d’articuler les bons niveaux de décision.

Exactement, dit Marco Valdo M.I. On aurait nettement tendance à imaginer une Europe (niveau assez général en attendant de n’avoir plus qu’une humaine nation), des régions (niveau suffisant) et une solide réduction de l’emprise des États nationaux, ou carrément, la disparition de ces vieilles structures héritées du XIXe siècle, qui ne semblent plus du tout adaptées au réel, comme des costumes surannés et usés aux entournures.

Oh, dit Lucien l’âne, quel mal y aurait-il à laisser les gens vivre comme ils l’entendent et quel mal y aurait-il à démantibuler ces vieilles structures issues d’ambitions anciennes pour les remplacer par des dispositions nouvelles, plus conformes au réel contemporain et sans doute aussi, libératoires de vieilles turpitudes et génératrices de pestilences et de rancœurs. Il s’agirait de combiner des entités plus petites, plus cohérentes dans un système (sans aucun doute plus) complexe au niveau le plus général (possible, comme disait Candide).

Il est évident que (et je survole à peine à titre exemplatif ; chacun complétera dans son aire habituelle) à première vue : les Bretons, les Basques, les Occitans, les Catalans, les Wallons, les Flamands, les Bruxellois… ont exprimé des souhaits d’autonomie et il serait bien d’y donner suite avant qu’on en vienne à plus d’ébullition. Il y faut de la souplesse.

En somme, aménager les pouvoirs pour permettre aux hommes d’organiser leur vie. Cela évitera aux voisins de se comporter en ennemis et incitera – bien au contraire – à des rapprochements de bonne entente, fondées cette fois sur la liberté. Les relations de bon voisinage sont incontournables si l’on veut que les routes conduisent encore quelque part et ces relations ne peuvent exister que dans une entente pacifique fondée sur l’autonomie de tout qui la réclame. Dans les temps qui viennent, les vieux pays, héritages de forfaitures passées, n’arriveront plus à régenter les gens de force et de plus, leur utilité s’évapore à vue d’œil, tout comme leur pertinence.

Il s’agit de donner de l’air à l’ensemble d’autant plus que le dit-ensemble (Europe ?) risque bien de ne pas se ressembler d’ici quelque temps et deux ou trois migrations plus loin.

Pour le reste, Lucien l’âne mon ami, toi, moi et les autres, on continuerait notre vie de grain de sable. Vamos a la playa… et tissons le linceul de ce vieux monde oppresseur, envahisseur, dominateur et cacochyme.

Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Nous avons le futur, nous avons la mémoire,
Du feu dans les mains pour tisser l’histoire.
Nous avons fait un long chemin jusqu’ici :
Vivre veut dire prendre parti.

Nous ne voulons pas de flou, nous ne voulons pas reculer
Nous ne venons pas ici agiter des drapeaux
Nous comptons sur toi, à présent il ne faut pas se tromper
Un jour pour recommencer à nouveau

Gens de la mer, des fleuves et des montagnes,
Nous aurons tout et nous parlerons de la vie.
Gens de mer, de fleuves et de montagnes,
Nous aurons tout et nous parlerons de la vie.

Allons loin, nous serons nombreux à pousser ;
Qui sème la rébellion, récolte la liberté !
La peur ne nous fait pas peur. Demain, aujourd’hui sera nôtre,
Toi et moi, nous atteindrons l’horizon.

Ici et maintenant, c’est le moment du peuple !
Il ne sera pas à nous, si on n’y est pas tous aujourd’hui
Pour toi, pour moi, pour notre peuple.
Vivre veut dire prendre parti.

Nous ne résoudrons pas tous les problèmes du monde,
Nous n’avons pas toutes les solutions,
Mais nous venons avec notre courage et nos rêves
Et de nos mains, nous referons notre monde.

Rien pour nous, tout pour les autres.
Nous incendierons la peur et le racisme.
Qui travaille la terre, la mérite !
Le gouvernement obéit, le peuple commande !

Nos mains sont notre richesse,
Qui connaît la machine doit conduire.
Créer, construire une conscience populaire,
Notre devise : vivre libres ou mourir.

Gens de la mer, des fleuves et des montagnes,
Nous aurons tout et nous parlerons de la vie.
Gens de mer, de fleuves et de montagnes,
Nous aurons tout et nous parlerons de la vie.

Nous serons la lumière, nous serons nombreux à l’unisson.
Nous sommes le futur et la joie,
La peur ne vaincra pas.
Toi et moi, on atteindra l’horizon !

Gens de la mer, des fleuves et des montagnes,
Nous aurons tout et nous parlerons de la vie.
Gens de mer, de fleuves et de montagnes,
Nous aurons tout et nous parlerons de la vie.