NOUS
ATTEINDRONS L’HORIZON
Version
française – NOUS ATTEINDRONS L’HORIZON – Marco Valdo M.I. –
2017
d’après
la version italienne AFFERANDO L’ORIZZONTE de
Lorenzo Masetti
d’une
chanson catalane « Agafant
l’horitzó » de Txarango
– 2017
NOUS
ATTEINDRONS L’HORIZON
Version
française – NOUS ATTEINDRONS L’HORIZON – Marco Valdo M.I. –
2017
d’après
la version italienne AFFERANDO L’ORIZZONTE de
Lorenzo Masetti
d’une
chanson catalane « Agafant
l’horitzó » de Txarango
– 2017
’Agafant
l’horitzó’ (NOUS ATTEINDRONS L’HORIZON) est un morceau que
Txarango a composé pour soutenir le oui au référendum en
Catalogne, pour un oui de changement. La chanson a reçu la
collaboration de Gemma Humet, d’Aspencat, de Cesk Freixas, de Les
Kol·lontai (Montse Castellà, Sílvia Comes, Meritxell Gené et
Ivette Nadal) et Ascensa Fureur.
Le
texte est inspiré au refrain final du thème ’Article 1,1’ de
Cesk Freixas et à de vers d’Ovidi Montllor. Du monde de la
musique, nous ne resterons pas avec les mains inertes. Parce que
recommencer de zéro , c’est une opportunité pour reconstruire
tous les aspects de notre société. Parce que nous rêvons qu’un
autre monde est possible, nous savons qu’il est nécessaire de
changer tout.
Ce
site est par nature contre les nationalismes, et nous ne voulons pas
prendre le parti du nationalisme catalan contre le nationalisme
espagnol. Cependant, nous voulons réaffirmer notre soutien au droit
de tout peuple de décider de son propre futur, s’il le désire
même à travers une indépendance qui – comme dit cette chanson –
soit un premier pas pour changer le système entier. Et surtout nous
condamnons les mesquines tentatives du gouvernement réactionnaire de
Rajoy d’arrêter à travers les intimidations judiciaires et la
répression policière un légitime processus démocratique
d’autodétermination.
Commençons
mon cher Lucien l’âne par une conversation contre la guerre entre
deux membres des Canzoni contro la Guerra ; dialogue que j’ai
pris la peine de traduire, car il intéresse toute l’Europe
d’aujourd’hui et plus encore, de demain. Ensuite, nous irons de
notre petit dialogue maïeutique.
On
a donc : B.B. et Lorenzo qui confrontent leurs opinions sur ce
qui se passe en Catalogne et à Barcelone
que
chantait Boris Vian.
Conversation
contre la Guerre
Je
pense que cette revendication de l’indépendance est une volonté
nationaliste et égoïste, stérile et porteuse seulement de
nouvelles frontières et de difficultés, au fond « léghiste »
(comme la Ligue du Nord, en Italie), pour nous comprendre.
Toutefois,
ensemble à toutes les autres communautés autonomes, la Catalogne
aurait pu forcer l’État à une révision constitutionnelle dans un
sens plus fédéral, surtout sous le profil fiscal. En démocratie
certains objectifs, s’ils se veulent légitimes et consolidés,
s’atteignent à travers des négociations et des accords et pas par
des épreuves de force.
Cela
dit, la réaction violente du gouvernement espagnol est honteuse,
mais dans la droite ligne où ce gouvernement a toujours été même
après le franquisme : un gendarme autoritaire toujours
concentré rabattre les différentes poussées centrifuges.(B.B. –
1/10/2017 – 14:16)
Je
ne suis absolument pas d’accord avec l’assimilation de
l’indépendantisme catalan au « léghisme » (italien).
Historiquement l’indépendantisme catalan, comme le basque, le
breton, le corse et dans une certaine mesure même, le sarde ont été
et sont des mouvements de gauche, inclusifs et pas xénophobes.
Ensuite, il y a aussi certainement des motivations moins idéalistes,
vu que la Catalogne est une des régions les plus riches de
l’Espagne, même si depuis quelques années, elle a été frappée
comme le reste de l’Europe du Sud par une crise économique très
grave. Il suffit de penser que le front des partis catalans en faveur
du oui inclut un parti bourgeois de centre droit comme
l’ex-Convergència Unió et la gauche d’Esquerra Republicana.
Mais en dehors des partis, je pense que c’est un mouvement
populaire que nous ne pouvons pas taxer de racisme. Au fond,
Barcelone a été l’unique parmi les grandes villes européennes à
organiser une manifestation en faveur de l’accueil des roms au lieu
de défilés aux flambeaux contre les roms. Et les gens qui
participaient à cette manifestation étaient dans une large mesure
les mêmes qui manifestent pour l’indépendance ; donc, les
accuser de léghisme me semble vraiment déplacé.
Il
convient de dire que si nous sommes arrivés à ce point c’est à
cause du refus absolu du gouvernement espagnol de traiter et de
dialoguer. Probablement avec un gouvernement moins autoritaire et
moins centraliste, on serait arrivé à un accord dans un sens plus
fédéraliste ou à un référendum concerté qui dans une situation
plus conciliante aurait vu sans doute les Catalans choisir de rester
à l’intérieur de l’Espagne.
Par
ailleurs, la
question n’était pas pour
ou contre l’indépendance, mais celle
de
la possibilité de pouvoir voter. Je voudrais voir ce
qu’aurait
écrit El País, si au
Venezuela,
la « dictature chaviste »
avait envoyé la police séquestrer les urnes pour empêcher le
référendum de l’opposition. (Lorenzo
– 1/10/2017
– 18:23)
Je
n’ai certainement pas taxé les indépendantistes catalans de
xénophobie et de racisme, c’est ton interprétation personnelle de
ce que j’ai dit. J’ai utilisé « léghiste » une
seule fois et entre des guillemets.
Je
réaffirme cependant que, à mon avis, les indépendantistes catalans
(qui ne représentent pas la majorité de cette communauté) sont des
nationalistes et des populistes. Et moi personnellement j’abhorre
les deux choses, avec les frontières et les référendums qui en
sont l’expression.
Il
n’y a pas un nationalisme et un populisme mauvais – celui de
droite – et un nationalisme et un populisme bon – celui de
gauche.
Et
ensuite, au bout du compte, cette indépendance catalane, c’est une
velléité que même ceux qui la soutiennent ne savent comment elle
pourra jamais fonctionner. Seulement l’énième multiplication de
règles, de lois, de taxes et de centres décisionnels.
Mille
excuses B.B, mais l’indépendance catalane fonctionnerait
exactement comme tous les autres États, comme ont fonctionné dans
les vingt-cinq dernières années par exemple la Slovénie, la
Slovaquie, la République Tchèque, la Lettonia, le Montenegro, etc.
Il est clair que ce ne serait pas la solution à tous les problèmes,
mais elle fonctionnerait plus ou moins, avec sa dose d’injustices,
de répression, de lois, de taxes, de corruption, peut-être un
tantinet moins, parce que pour arriver au niveau de la monarchie
borbonica gouvernée par les post-franquistes de Rajoy, il en
faudrait ! (Lorenzo
– 1/10/2017
– 21:13)
Ça
ne fonctionnera pas, car ensuite arriveront les Basques et tous les
autres pour demander la même chose. Ce serait un grand foutoir qui
aurait pu être géré en renforçant une organisation fédérale.
Mais
ensuite, je me demande, de gauche quel sens y a-t-il à aspirer à un
énième petit État quand l’Ennemi de toujours, le Capital,
fonctionne au niveau global, en se foutant des frontières qui sont
réservées seulement aux hommes et, en particulier, aux derniers et
plus désespérés et sans défense ?
Excuse-moi,
mais j’ai vraiment des
difficultés
à choisir entre
le nationalisme de gauche du Puigdemont et celui
post-fasciste
de
Rajoy… (B.B.
– 1/10/2017
– 21:58)
Eh
bien, Puigdemont n’est même pas de gauche, c’est
plus ou moins un démocrate-chrétien. Mais parmi ceux
qui
chantent « Cara
al
sol » en défendant l’intouchabilité de
l’Espagne sacrée
et
les gens qui pacifiquement font
la
queue pour voter et sont matraqués,
je sais
bien de quel côté
je suis.
(lorenzo
– 1/10/2017
– 22:21)
Lorenzo,
t’es-tu
aperçu qu’aujourd’hui, on
est
le 1 octobre 2017 et pas le 26 janvier 1939 ? (B.B.
– 1/10/2017
– 22:36)
Eh
bien moi, oui,
je
m’en suis aperçu. Il faudrait aussi
que
s’en aperçoivent ces gens-là ces
gens ici… (les
partisans de Rajoy qui font le salut fasciste en chantant « Cara
al sol »). (Lorenzo
– 1/10/2017
– 22:52)
Dialogue
Maïeutique
Souviens-toi,
Lucien l’âne mon ami, les Espagnols ne voulaient pas nous laisser
notre indépendance et nous,
nous avons réussi à nous débarrasser de ces
Grands d’Espagne et
leurs sbires qu’envoyait
le Roi Philippe (en espagnol Felipe), disait Till Uylenspiegel. Ce
même Philippe de la chanson Till
et Philippe :
« Inerte,
sec, revêche, sans émotion,
Philippe, fils de Carolus Quintus
Confit en dévotions.
Philippe se signe à l'Angélus. »
Philippe, fils de Carolus Quintus
Confit en dévotions.
Philippe se signe à l'Angélus. »
Auparavant,
ces Espagnols avaient fait de grands massacres et de grands bûchers ;
ils avaient ravagé toutes nos régions.
J’entends
des voix d’Indiens d’Amérique, ajoute Lamme Goedzack.
Moi,
j’entends les voix des réfugiés de 1936-39 et tous ceux qui en
payèrent le prix dans les années suivantes, dit Marco Valdo M.I.
Et
moi, dit Lucien l’âne, j’ai souvenir de l’écrasement de
Barcelone par les Bourbons d’Espagne vers 1700, le roi d’Espagne
s’appelait Philippe (en espagnol : Felipe). Encore un Felipe –
Philippe ; ces rois Philippe sont des calamités.
Cet
asservissement de la Catalogne à l’Espagne est une longue histoire
qu’on tente de passer sous silence et qui qu’on le veuille ou
non, ressort toujours. Et je me demande bien ce qui justifie la
domination de tel ou tel État sur telle ou telle population, sauf
peut-être l’éternelle revendication des riches et des puissants
de conserver leurs privilèges, leurs pouvoirs et leurs possessions.
Et puis, je comprends les gens de Catalogne qui veulent – comme
bien des Basques, des Galiciens… – se débarrasser du centralisme
madrilène, qui fleure encore toujours la vieille Espagne, celle des
Bourbons, du Royaume et de Franco.
Pour
l’instant, dans le cas d’une indépendance nouvelle ou retrouvée
– dans n’importe quelle région d’Europe, on aura un pouvoir à
la place d’un autre, mais il n’est sans doute pas nécessaire et
surtout sous les formes que l’on connaît actuellement, lesquelles
résultant principalement de la Guerre de Cent Mille Ans que les
riches et les puissants font aux pauvres. Donc, dans l’immédiat,
la vraie question, dit Lucien l'âne, pour nous qui voyons les choses
d’ici et maintenant, du fond d’une des réserves indiennes de
Wallonie, est d’articuler les bons niveaux de décision.
Exactement,
dit Marco Valdo M.I. On aurait nettement tendance à imaginer une
Europe (niveau assez général en attendant de n’avoir plus qu’une
humaine nation), des régions (niveau suffisant) et une solide
réduction de l’emprise des États nationaux, ou carrément, la
disparition de ces vieilles structures héritées du XIXe siècle,
qui ne semblent plus du tout adaptées au réel, comme des costumes
surannés et usés aux entournures.
Oh,
dit Lucien l’âne, quel mal y aurait-il à laisser les gens vivre
comme ils l’entendent et quel mal y aurait-il à démantibuler ces
vieilles structures issues d’ambitions anciennes pour les remplacer
par des dispositions nouvelles, plus conformes au réel contemporain
et sans doute aussi, libératoires de vieilles turpitudes et
génératrices de pestilences et de rancœurs. Il s’agirait de
combiner des entités plus petites, plus cohérentes dans un système
(sans aucun doute plus) complexe au niveau le plus général
(possible, comme disait Candide).
Il
est évident que (et je survole à peine à titre exemplatif ;
chacun complétera dans son aire habituelle) à première vue :
les Bretons, les Basques, les Occitans, les Catalans, les Wallons,
les Flamands, les Bruxellois… ont exprimé des souhaits d’autonomie
et il serait bien d’y donner suite avant qu’on en vienne à plus
d’ébullition. Il y faut de la souplesse.
En
somme, aménager les pouvoirs pour permettre aux hommes d’organiser
leur vie. Cela évitera aux voisins de se comporter en ennemis et
incitera – bien au contraire – à des rapprochements de bonne
entente, fondées cette fois sur la liberté. Les relations de bon
voisinage sont incontournables si l’on veut que les routes
conduisent encore quelque part et ces relations ne peuvent exister
que dans une entente pacifique fondée sur l’autonomie de tout qui
la réclame. Dans les temps qui viennent, les vieux pays, héritages
de forfaitures passées, n’arriveront plus à régenter les gens de
force et de plus, leur utilité s’évapore à vue d’œil, tout
comme leur pertinence.
Il
s’agit de donner de l’air à l’ensemble d’autant plus que le
dit-ensemble (Europe ?) risque bien de ne pas se ressembler
d’ici quelque temps et deux ou trois migrations plus loin.
Pour
le reste, Lucien
l’âne mon ami, toi,
moi et les autres, on continuerait notre vie de grain de sable. Vamos
a la playa… et tissons le linceul de ce vieux monde oppresseur, envahisseur,
dominateur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Nous
avons le futur, nous avons la mémoire,
Du
feu dans les mains pour tisser l’histoire.
Nous
avons fait un long chemin jusqu’ici :
Vivre
veut dire prendre parti.
Nous
ne résoudrons pas tous les problèmes du monde,
Nous
n’avons pas toutes les solutions,
Mais
nous venons avec notre courage et nos rêves
Et
de nos mains,
nous referons notre monde.
Rien
pour nous, tout pour les autres.
Nous
incendierons la peur et le racisme.
Qui
travaille la terre, la mérite !
Le
gouvernement obéit, le peuple commande !
Nous
sommes le futur et la joie,
La
peur ne vaincra pas.
Toi
et moi, on atteindra
l’horizon !
Nous
aurons tout et
nous parlerons de
la vie.