mardi 26 mai 2020

Vivent les Vacances ! (2)


Vivent les Vacances ! (2)


Chanson française – Vivent les Vacances ! (2) – Marco Valdo M.I. – (26 mai) 2020













Dialogue Maïeutique

Lucien l’âne mon ami, cette chanson Vivent les vacances !(2) vient deux mois après la première version « Vive les Vacances ! » (1).

Quoi ?, dit Lucien l’âne, serait-ce un doublon ?

D’une certaine façon, oui, dit Marco Valdo M.I., on pourrait le penser au vu du titre et même de la structure de la chanson, qui est exactement pareille, mais voyons voir plus en détail la cause de ce pseudo-doublon ; les deux chansons s’intitulent : « Vive(nt) les Vacances ! » et elles ont été conçues à deux moments différents et les dates ont de l’importance. La première version date du 19 mars 2020 – c’est-à-dire au début du printemps et au début du confinement et la seconde, d’aujourd’hui, le 26 mai 2020 où lentement, le printemps se termine et où on déconfine. Entre les deux, deux mois ont passé. La première version fut écrite au temps des jonquilles ; la seconde quand les oiseaux s’en donnent à cœur joie dans les bois et les jardins ; quand dans les champs, les alouettes tout en haut trillent. Chacune de ces chansons fait le portrait du moment où elle est conçue. Cependant, pour les distinguer, j’ai volontairement fait appel à une de ces subtilités de la langue française contemporaine où Vive et Vivent les vacances, se dit ou se disent ; bref, les deux formes sont admises dans le même sens.

Oui, j’ai compris ces subtilités utiles, répond Lucien l’âne. Dans la première, l’hiver s’en allait ; dans la seconde, le printemps s’en va. Mais encore ?

Mais encore ?, dit Marco Valdo M.I. ; si la version primaire était comme pétrifiée devant la catastrophe qui s’amorçait et si la société ne savait pas encore exactement (le sait-elle aujourd’hui ?) ce qui l’attendait, ce qu’il fallait faire ou en penser. Depuis elle a eu le temps de s’habituer à cette situation, de s’accoutumer à vivre avec la peur, le masque et la mort, elle a pu en prendre la mesure et doucement se dépêtrer de cette embrouille.

Oui, dit Lucien l’âne, et finalement, comme on dit par ici : « En avant, y a pas d’avance ! »

Dès lors, reprend Marco Valdo M.I., cette seconde version fait une sorte de bilan et trace une esquisse d’avenir immédiat : celui des « vraies » vacances, celles de l’été qui vient, le retour à un antérieur qui n’existe plus. Pour le reste, c’est à elle de parler et de dire dans son mode poétique.

Je pense que c’est une très bonne idée, Marco Valdo M.I. mon ami, de ne pas vouloir nous substituer à la chanson ; sinon, à quoi elle rime ?, elle qui est la voix d’un autre niveau de notre monde, l’écho d’une autre conscience des choses : par moment, la voix de Cassandre ; par moment, la voix de la fée des contes ; à d’autres, la voix de la raison, la voix de la justice, la voix de la liberté – toutes personnes considérablement insaisissables. Bien entendu, ces voix ne s’expriment que si la chanson n’est pas de celles qui vendent, qui se prosternent, qui servent, qui se couchent ou qui exaltent le pouvoir et toutes les entités qui assujettissent. Maintenant, tissons le linceul de ce vieux monde malade, hypocondriaque, pusillanime et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Le printemps s’en va à grands pas.
Où sont partis les suaves lilas ?.
Au petit jour déjà, l’horizon est bleu :
C’est le printemps amoureux.
Ce matin, les roses sourient ;
Dans le jardin, les oiseaux babillent.
Le monde sort de pénitence.
Vivent les vacances.

Tout comme les mésanges et les fleurs,
Les femmes se pavanent au-dehors ;
Elles poulottent leurs corps :
C’est le printemps en couleurs.
Au moindre rayon, elles s’abandonnent.
Les rues, les magasins sont assiégés,
Toutes les cloches s’époumonent,
Enchanteuses, elles pressentent l’été.

Pressés, à bout de patience,
Certains croyants en confiance
Sont partis très en avance
Pour de grandes vacances
Au Paradis, au grand pays
De la divine abondance
Du soleil et des houris.
Vivent les vacances !


C’est le temps des trilles !
Primates en quête de primates,
On quitte les jours tranquilles,
Dressés sur deux pattes.
Le Paradis, on s’en fout
Notre Paradis, c’est le mois d’août.
En avant, il n’y a pas d’avance,
Vivent les vacances !