mardi 16 septembre 2014

UN MONDE EN ESCALIER


UN MONDE EN ESCALIER

Version française – UN MONDE EN ESCALIER – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – Il mondo è fatto a scale – Claudio Lolli – 2000

Paroles de Claudio Lolli
Musique de Claudio Lolli et Paolo Capodacqua
Album: Dalla parte del torto






On dit comme tu le sais
Que le monde est un escalier
Qu'il y a des gens qui descendent
Qu'il y a des gens qui montent
Si au-dessus de nous tu veux monter
Tu trouveras celui qui te renverra en bas.

Sur la première marche, il y a les désespérés
Qui ont eu en don le pire sort
Derrière eux le vide, le puits de la mort
Qui a l'odeur du pain pour les trop affamés
Et pour un qui choisit l'odeur et l'illusion
Et un autre qui s'élève vers la rédemption
Dix, vingt, cent ont déjà pris leur place
En dette de fumée, en crédit de rôti.

Sur la seconde marche, respirent les poitrinaires
Avec ce peu de poumons qu'ils ont conservé
Sans le dire à personne pour ne pas être débusqués
Et condamnés comme voleurs de leur propre air
Ils respirent pourtant par ailleurs, ils ne font pas beaucoup
Ils ne réussissent même pas à lever la tête
Parfois, l'un tombe raide mort sur les genoux
Mais c'est seulement par hygiène qu'ensuite, on l'enterre.

Et sur la troisième marche, les travailleurs
Se bousculent car nul ne veut rester à l'extérieur
De leur grand voyage qui a pour but final
La fin de l'outrage, la destruction de l'escalier
Sans les trois cents autres, personne ne veut monter ;
Celui qui osera déroger sera mis à mal.
Un pari stupide, car après la victoire,
On l'appellera le tricheur, le traître de l'histoire.

On dit comme tu le sais
Que le monde est un escalier

Qu'il y a des gens qui descendent 
Qu'il y a des gens qui montent
Si tu regardes le visage de ceux qui montent
Tu verras qu'ils ont quelque chose qui t'échappe.

Sur la quatrième marche, il y a les négociants
Les boutiquiers, les huissiers et les représentants
Avec tous leurs enfants à pousser en avant
Vers des positions un peu plus considérables
Ils se regardent de travers, ils ont des yeux de diable
Et aux lamentations d'autrui sont imperméables
Ils cèdent au plus rusé, au plus fort, à celui qui pousse
Tant qu'il en fait tomber chaque jour encore.

Sur la cinquième marche, il y a les employés
Les petits bureaucrates, à peine diplômés
Les curés de campagnes, les sbires et les soldats
Les intellectuels sans ombre d’intelligence.
Convaincus tous ô combien de leur importance
En uniforme, en civil, avec ou sans mandat
convaincus tous d'être si appréciés
Qu'ils pourront conserver leurs facilités.

Sur la sixième marche, se tiennent les bien titrés
Les fils des puissants, bâtards ou abandonnés,
Nobles déshérités et déchus,
Princes, rois et sultans maintenant détrônés.
Ils ne sont pas très différents de mal nés.
Ils ont seulement de l'argent en moins et l'orgueil en plus
Et un seul désir, un gradin tout entier
Qui ne soit pas le fruit d'un travail roturier.

On dit comme tu le sais
Que le monde est un escalier
Qu'il y a des gens qui descendent
Qu'il y a des gens qui montent
Si tu regardes le visage de ceux qui tombent
Tu verras qu'ils ont quelque chose qui te ressemble.
Après la sixième marche, on a mis des barreaux
« Bravo crétin », dit un écriteau
« Bravo idiot, tu y es arrivé,
Tu as fait un bel usage de ta liberté »
Après la sixième marche, dans un grande hilarité
Ils ouvrent un égout, te donnent un coup de pied
Et en une seconde, têtu comme un mule,
Tu te retrouves au fond avec ton football dans ton cul…

On dit comme tu le sais
Que le monde est un escalier
Qu'il y a des gens qui descendent
Qu'il y a des gens qui montent
Si tu acceptes le jeu et tu te mets de la partie
Rappelle-toi que tu renonces à donner à un sens ta vie.