LA FAUTE DU DIABLE
Version
française – LA FAUTE DU DIABLE – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson
italienne – La
colpa è del Diavolo – Collettivo
Víctor Jara – 1974
Dialogue
Maïeutique
Mon
cher ami Lucien l’âne, je m’en vas te conter une histoire
diabolique, celle de cette canzone qui accuse le Diable de tous les
péchés du monde – au moins, de l’Italie, ce qui n’est
assurément pas peu.
En
somme, dit Lucien l’âne, elle se situe dans la tradition
obscurantiste dont la religion infecte la société humaine depuis si
longtemps. Un
peu comme court dans les cours et les quartiers populaires l’idée
qu’il y a grand profit à tirer sur la queue du Diable. Le pauvre
Diable, crois-moi, dit Lucien l’âne en pouffant, à force de tirer
dessus sa queue, elle fera bientôt le tour du monde. Mais j’imagine
que ce n’est pas là le thème principal de la chanson. Je me
demande d’ailleurs ce qu’il peut être.
Ah,
Lucien l’âne mon ami, je m’en vas éclairer ta lanterne. La
canzone détaille le chaos qui frappe l’Italie ; – remarque
cependant que bien qu’elle date de 1974, elle vaut autant pour
l’Italie d’aujourd’hui qui s’enfonce dans la mélasse un peu
plus chaque jour. « Il faut que tout change pour que rien ne
change », faisait dire au
garibaldien
Tancredi – si ma mémoire est bonne –
Lampedusa.
Et
le chaos, énonce cette fable, c’est toujours la faute du Diable ;
en d’autres termes, il n’y a pas de responsable. Tout comme sa
queue, cette réputation exécrable, cette accusation imbécile,
cette calomnie honteuse est extensible à l’infini. Un tel Diable
est fort pratique, c’est une sorte de paratonnerre, un véritable
parafoudre qui préserve les vrais responsables de cet immense
foutoir qui, à mon sens, sont ceux-là même qui l’accusent.
À
mon sens aussi, dit Lucien l’âne, et comme je viens de lire la
chanson, il m’est clair que cette vilaine notoriété fait au
Diable est pure invention, parce que le Diable n’existe tout
simplement pas.
En
fait, sir Marco Valdo M.I., Lucien l’âne mon ami, tu dis vrai. Ce
Méphisto est une pure métaphore. Pour le reste, tout en en
rappelant le caractère ironique, je renvoie chacun à la canzone
pour les détails.
Bonne
idée, Marco Valdo M.I., car il nous faut conclure. Reprenons notre
tâche et tissons le linceul de ce vieux monde ironique, onirique,
mensonger, calomnieux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Lancée
contre nos institutions pour les
discréditer,