Oh…
INTERNET !
Chanson de langue française – Oh… INTERNET ! – Marco Valdo M.I. – 2019
Dialogue
Maïeutique
Je
dois, Lucien l’âne mon ami, à la vérité de dire que ceci est
une chanson un peu parodique, qui m’a été inspirée par une
chanson étazunienne
– il
s’agit de « Ohmerica »,
qui
à son tour,
parodie l’hymne national de ce grand pays. Grand par la taille,
s’entend. 2 500 kilomètres du nord au sud et 4 500 kilomètres
d’est en ouest. Comme
tout le monde – je veux dire tout le monde dans tout le monde, tout
le monde dans le monde entier – tout le monde sait que ce grand
pays est actuellement trumpé par un trumpeur,
qui
proclame à coups de trompes qu’il va lui redonner sa
grandeur : 2 500
kilomètres du nord au sud et 4 500 kilomètres d’est en
ouest, que
ce grand pays, etc. n’avait jamais perdue.
Voilà
bien un tour de passe-passe de bonimenteur, dit Lucien l’âne. Mais
encore ?
Eh
bien, Lucien l’âne mon ami,
il m’est venu l’idée que la grande
surveillance mondial et par conséquent, la tentative de domination
sur tout le monde et sur chacun en particulier en vue d’établir le
règne de la richesse et de la prospérité, passe à présent par le
réseau d’espionnage et de propagande le plus sophistiqué qui
soit : INTERNET (I). C’est le sens la chanson. C’est
Orwell (O) multiplié par Bradbury (B), le tout au carré, soit dans une
formule einsteinienne :
I = (O.B)2.
Oh,
dit Lucien l’âne, ça risque d’être chaud ; il y a de quoi
avoir des sueurs froides. Mais un peu de détails ne ferait pas de
mal à l’affaire.
Soit,
répond Marco Valdo M.I. ; il suffit de s’informer un peu pour
savoir que nous sommes entourés de caméras qui scrutent nos
déplacements, nos visages et ce jusque dans les villages et même,
c’est plus nouveau, dans nos maisons, dans nos autos. Enfin,
partout. Cela porte mille noms : caméras de sécurité,
smartphones, téléviseurs interactifs, GSM, GPS, montres connectées,
etc. Et comme dans Farenheit 451, les écrans atteignent une taille
gigantesque et il ne faudra plus longtemps, pour qu’ils occupent
des murs entiers, bientôt – si ce n’est fait, ils vous
parleront, ils vous interpelleront par votre nom et vous demanderont
ce que vous faites, ils vous conseilleront quoi boire ou manger, où
aller manger, quel spectacle aller voir, quelle route suivre… Et en
fait, c’est déjà très largement le cas, chez les plus avancés
de nos contemporains. Et tout ça se passe sous la houlette
d’INTERNET.
C’est
affolant, dit Lucien l’âne. Heureusement, je n’ai aucun de ces
engins.
Certes,
Lucien l’âne mon ami, mais cependant, tu n’échappes pas à leur
regard perçant, à leur oreille vigilante. Mais, vois, notre petit
entretien, nos petits dialogues maïeutiques, nos chansons, les
livres qu’on publie, les articles qu’on écrit, tout ça est sou
contrôle.
Alors
que faire ?, dit Lucien l’âne un peu effaré.
Oh,
pas grand-chose, rétorque Marco Valdo M.I. ; juste avancer dans
sa vie comme avant. En fait, il n’y a
rien à faire, justement ne rien faire, si ce n’est vivre sa vie en
évitant autant que faire se peut de se laisser entraîner dans cette
ronde folle. En fait, toi, tu peux imaginer de fuir dans la
cambrousse pour le restant de ta vie d’âne ; moi, je
m’ermitifie déjà depuis un certain temps ; j’évite toute
malencontreuse possession. Je vis du bonheur de mes petites créations
d’artisan du mot et voilà tout. Je suis devenu, car je l’ai
voulu : un cénobite tranquille. À deux et à tous ceux qui
voudront faire pareil, sans jamais nous réunir ou manifester, nous
serons et
nous le dirons à tout qui voudra le savoir et à ceux qui nous
surveilleront quand même : « les cénobites
tranquilles ».
Ah !
Ah !, s’exclame Lucien l’âne, à toutes ces gardiennes de
la moralité publique et du commerce privé et à tous ces
surveillants qui voudront savoir qui nous sommes, nous affirmerons
tranquillement : « Les cénobites tranquilles ».
Pour
le reste, conclut Marco Valdo M.I.,
je laisse courir la réflexion chez ceux qui réfléchiront ;
quant aux autres, nous ne pouvons strictement rien pour eux. Qu’ils
commencent par se connaître eux-mêmes et examiner le monde qui les
entoure et la Guerre de Cent Mille Ans que
les riches font aux pauvres pour garder leurs privilèges, accroître
leurs richesses, renforcer leur domination, étendre leur pouvoir,
maximiser leurs profits et contrôler la vie-même.
Et que tous ceux qui veulent se tenir à
l’écart de cette emprise mondiale, aient toujours à l’esprit
cette petite maxime, qui est notre antienne : « Ora e
sempre : Resistenza ! ».
Enfin,
soupire Lucien l’âne, tissons
le linceul de ce vieux monde bleu, exalté,
excité, consommable, consomptible et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Nous
savons quand vous dormez et quand vous êtes éveillés.
Si
vous êtes
conformes,
vous ne devez pas
vous inquiéter.
Il
vaut mieux ne pas remettre en question ce monde,
Car
nous contrôlons
tout, nous surveillons tout le monde.
Relax,
relaxez-vous, il
n’y a pas de raison.
Il
n’y a aucune preuve que nous vous
espionnons
Et
si ça ne vous
plaît pas, vous pouvez porter
plainte.
Cependant,
en vérité, soyez sans crainte,
Vous
resterez sous contrôle, de toute façon.
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Nous
prospérons, le
monde est au bord de l’effondrement.
C’est
le diable qui raconte de tels boniments.
Ne
cessez jamais de
voyager, jamais n’arrêtez
d’acheter,
Car
si on arrête de consommer, le monde
va s’écrouler.
Nous
savons quand vous dormez et quand vous êtes éveillés.
Si
vous êtes dans
les normes, vous
ne devez pas vous
inquiéter.
Il
vaut mieux ne pas remettre en question ce monde.
Car
nous contrôlons
tout, nous surveillons tout le monde.
Nous
interceptons vos
paroles, nous
lisons votre courrier
Et
si ça ne nous
plaît pas, on peut toujours vous couper.
Voyez-vous
à la dernière
lueur du crépuscule,
Sur
la terre des hommes libres, les
écrans des
crédules.
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !
Oh…
INTERNET !