samedi 14 septembre 2013

LA PENDUE

LA PENDUE


Version française – LA PENDUE – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson italienne – L'impiccata – Cesare Basile – 2011


Stigma Diaboli - Clovis Trouille





Folles, pendues, brûlées [[8853]], âmes simples, hérétiques en tous genres... Toutes au gibet, toutes au bûcher, car ce sont des possédées, des filles de Satan...


Mais que racontes-tu comme imbécillités , Marco Valdo M.I. mon ami ?


Des imbécillités ? Mais ce sont des imbécillités assassines et massacrantes prêchées par les moines, les missionnaires, les prêtres et bien des représentants des autorités constituées séculières ou célestes. Leurs inquisiteurs et leurs tribunaux allaient jusqu'à chercher sur le corps de ces dames la « marque » de Satan... M'est avis que tout cela se faisait car ils craignaient grandement la popularité et les réels pouvoirs de ces femmes – connaissance des simples et dans les deux sens du mot: hommes ou plantes. Et puis, elles étaient les filles de Cro-Magnon... les filles et les porteuses d'une civilisation ancienne et à éradiquer, elles maintenaient les valeurs d'un autre monde, d'un monde où femmes libres, elles vivaient parmi les hommes libres... Un monde où le Dieu des puissants, leur Dieu, leurs prêchi-prêchas, leur Pontifex maximus, leurs croisades et leur puissance temporelle n'existait pas. Bref, elles venaient tout droit du monde qu'ils avaient mis tant de temps et tant d'efforts à détruire... Sans jamais y arriver. Elles en viennent encore aujourd'hui.


Aujourd'hui encore, c'est leur ambition à ces dominateurs d'asservir tout le monde. Ce sont des impérialistes, des catholiques comme ils se nomment ; ils veulent dominer ( Domine?) le monde. Au nom de Dieu, qu'ils disent... Mais personne n'a jamais pu le vérifier... Et pour cause.


Bien, je te rappelle quand même qu'ils ont fait école et qu'ils ont de redoutables concurrents en ce domaine. Mais pour en revenir plus précisément à la chanson, la pendue (le pendu...) a souvent été une victime expiatoire, un bouc émissaire, en quelque sorte. Une rassurance... Holà, j'aime bien ce mot, même s'il ne figure dans aucun de nos dictionnaires contemporains … Sauf le DVLF (Dictionnaire vivant de la langue française, publié sur Internet par l'Université de …. Chicago), qui l'a repris de Littré, lequel avait trouvé ce mot de « rassurance » chez Mirabeau.


Belle référence !, dit l'âne Lucien en pliant le genou.


Certes, mais revenons à notre rassurance... Pendre cette femme libre d'esprit, c'est pendre la liberté de pensée, la liberté d'être. Car si la liberté fait peur aux puissants et aux riches (j'entends bien la liberté des autres, celle des pauvres...), il importe que tout le monde ait peur de la liberté. Paura della libertà est le fondement de tout pouvoir [[11043]]. Pour instiller cette peur, les dieux, leurs histoires à dormir debout et leurs laudateurs [[7796]] sont les marionnettes qui projettent des ombres sur les murs... Pendre cette femme, c'est montrer à tous où mène la liberté, du moins, quand les puissants n'en veulent pas, quand ils la répriment... Par tous les moyens... Essayez un peu de critiquer, de mettre en cause, de dénoncer, de ridiculiser... mettons un roi, un président de République ou quelque chose d'approchant... Ou le Pape aux grandes heures de la chrétienté ou que sais-je Allah en Iran ou en Arabie... Tout cela se tient.


Raison, raison, raison... Raison de plus pour reprendre notre tâche et tisser sans relâche le linceul de ce vieux monde de religions, de dieux, de fantômes, d'oppresseurs, de bûchers, de lapidations, d'assassinats, de pendaisons et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



L'hiver est arrivé, la glace est venue
La nuit m'a faite horreur
Les fleurs ont pris mes odeurs
Je suis celle qui reste, je suis la pendue
Pendue par les pieds et les seins
Car j'étais la pire des chiennes
Qui se moquait de la joie
Montrant mon visage, me frottant à tous, me mariant à tous les coins.
Sans vous déranger.
Exposée par les pieds et pour la sagesse
De sorte que je rende à la loi ce que je n'ai pas donné à ma race
Je suis la pendue, je suis celle que vous regardez.

Vous crachez à présent sur mon ventre renversé
Sur ce sacré cœur en émoi
Car je suis la dérision, pas la joie
Montrant mon visage, me frottant à tous, me mariant à tous les coins sans vous déranger