LA PYRAMIDE DE KHÉOPS
Version
française – LA PYRAMIDE DE KHÉOPS – Marco Valdo M.I. – 2018
d’après
la traduction italienne – LA PIRAMIDE DI CHEOPE
– Riccardo Venturi – 2018
d’une
chanson suédoise – Keops
pyramid – Hoola
Bandoola Band – 1972
Écrite
et composée par Mikael
Wiehe
Comment
définir Keops
pyramid – LA
PYRAMIDE
DE KHÉOPS ?
Une chanson épique, biblique et brechtienne.
C’est
l’épopée
de la construction de la pyramide de Khéops,
la tombe du
pharaon
Khnum-Khufu
(« Khnum me protège », IV Dynastie, mort en
-2566),
une
épopée
faite
– naturellement
par
des esclaves ;
c’est
l’histoire
originelle
de la Tour
de Babel
; et c’est
Brecht, naturellement. Tout, dans cette chanson, exsude le
Fragen
eines lesenden Arbeiters .
(Voir
aussi La Chanson du Pharaon – La
Canzone del faraone de Dario FO)
Le
tout en une chanson « progg » de 1972 de ce groupe, Hoola
Bandoola Band, dont faisaient partie Mikael Wiehe, qui est l’auteur
« in toto » de la chanson, et Björn Afzelius. Deux
monstres sacrés de la chanson d’auteur suédoise, et qui – comme
on a l’habitude de le dire toujours dans ces cas auraient même été
de la chanson d’auteur mondiale, si cette dernière n’avait pas
l’éternel problème de n’être exclusivement qu’en anglais, et
le vice d’être parfois en langues comme, disons, l’italien, le
suédois, le français, le russe ou le finlandais. La Tour de Babel,
justement ; ou bien ce qu’on appelle « la
biodiversité linguistique ». Ainsi, tout en réalisant ce
qui est la tâche principale de ce site, voilà finalement cette
Pyramide de Khéops, qui est restée une chanson très célèbre là
où on parle et on comprend le suédois. Très célèbre toujours, en
un temps où « le vent a changé » : « La
Thèbes des Sept Portes, qui la construisit… ? » Et la
Pyramide de Khéops, qui l’aura construit ? Seulement qu’il
y a des époques où le « lecteur ouvrier », ou l’esclave
tout court, au lieu de se poser certaines questions cède à l’envie
(d’autre part ancienne !) de servir le patron, lequel lui
propose toute une série de palliatifs, de mensonges et, surtout, de
boucs émissaires (invariablement d’autres esclaves).
Ici,
par contre, il semblait encore que les esclaves se posaient certaines
questions, et que même ils menaçaient les patrons, enfermés et
calfeutrés dans leurs palais, de transformer en tombes leurs
pyramides. Ce qui, après tout, devrait être assez évident et
naturel, vu que les pyramides sont des tombes. Mikael Wiehe a
« hoolato et bandoolato » il y a 46 ans et le problème
est qu’il semble depuis être passé autant de temps que depuis les
pharaons égyptiens. [RV]
Esclave,
je travaille à
la pyramide du roi Khéops,
C’est nous qui trimons aux fondations.
Et pour ne pas perdre de temps, nous peinons et nous suons
Et c’est pire encore pour qui ne fait pas son quota de travail.
Qui est venu ici pour vivre
Ne sera plus jamais libre,
Qui finit ici, finit dans la fosse,
Le Roi, dit-on, est fils du soleil.
C’est nous qui trimons aux fondations.
Et pour ne pas perdre de temps, nous peinons et nous suons
Et c’est pire encore pour qui ne fait pas son quota de travail.
Qui est venu ici pour vivre
Ne sera plus jamais libre,
Qui finit ici, finit dans la fosse,
Le Roi, dit-on, est fils du soleil.
Protégés
par quinze doubles cadenas et quinze doubles fermoirs,
Les riches ont leur cour dans les salles du pouvoir.
Là rien n’est une menace, là rien ne les dérange,
Là les pensées sont aussi froides que les chambres.
Et si quelqu’un est condamné
Ou bien finit écrasé
Il y en a d’autres qui peuvent exécuter les décisions,
Là, on n’entend jamais de cris d’angoisse et de lamentations.
Les riches ont leur cour dans les salles du pouvoir.
Là rien n’est une menace, là rien ne les dérange,
Là les pensées sont aussi froides que les chambres.
Et si quelqu’un est condamné
Ou bien finit écrasé
Il y en a d’autres qui peuvent exécuter les décisions,
Là, on n’entend jamais de cris d’angoisse et de lamentations.
Mais
quand la nuit se fait longue,
Souvent nous chantons une chanson
Que ceux qui nous contrôlent, entendent dans le vent.
Elle parle d’un peuple qui vécut un temps,
Qui voulait construire une tour
Pour atteindre le ciel.
Mais plus haute était-elle
Et plus se multipliaient les divisions
Entre ceux du haut et les autres.
Et à la fin, si haute fut la tour
Que ceux-là d’en haut et ceux d’en bas
Ne se comprirent plus les uns les autres.
Et alors, la tour croula.
Souvent nous chantons une chanson
Que ceux qui nous contrôlent, entendent dans le vent.
Elle parle d’un peuple qui vécut un temps,
Qui voulait construire une tour
Pour atteindre le ciel.
Mais plus haute était-elle
Et plus se multipliaient les divisions
Entre ceux du haut et les autres.
Et à la fin, si haute fut la tour
Que ceux-là d’en haut et ceux d’en bas
Ne se comprirent plus les uns les autres.
Et alors, la tour croula.
On
dirait qu’à chaque époque, en chaque peuple,
Il y a quelqu’un qui veut construire des pyramides,
Où ceux qui sont au sommet dominent
Pendant que ceux qui sont en bas souffrent.
Mais si ceux qui sont là-haut
Ne veulent pas comprendre nos mots,
Et méprisent ceux qui leur donnent à manger,
Alors à la fin, les pyramides seront leurs tombes.
Il y a quelqu’un qui veut construire des pyramides,
Où ceux qui sont au sommet dominent
Pendant que ceux qui sont en bas souffrent.
Mais si ceux qui sont là-haut
Ne veulent pas comprendre nos mots,
Et méprisent ceux qui leur donnent à manger,
Alors à la fin, les pyramides seront leurs tombes.