UNE
RÉELLE HISTOIRE ROYALE
Version
française – UNE RÉELLE HISTOIRE ROYALE
– Marco Valdo M.I. – 2017
d’après
la version italienne anonyme UNA STORIA REALE
Transition de Franco à Juan Carlos |
Nous
saluons ici
Juan
Carlos I
de
Bourbon, le roi élevé par Franco pour en faire son successeur et
qui a dit aujourd’hui vouloir abdiquer et laisser la place à son
fils.
Les
trois membres du groupe punk espagnol « Ardor Destómago »
se sont pris 900
Euros d’amende
pour
« outrage à la couronne », alors même qu’il est
difficile de nier la véracité des faits racontés dans la chanson,
qui retrace la vie du monarque, depuis qu’à 18 ans, en un
« mystérieux incident », il tua son frère.
Dialogue
maïeutique
Mon
ami Lucien l’âne, je m’en vais, une fois encore, et en quelque
sorte sur demande, nous informer – via une chanson venue de là-bas
– de la Vie et des pompes de la monarchie des Bourbons, qui est –
comme tu le sais sûrement – la démocratique descendance du Régent
d’Ispagna, le « Generalísimo
Francisco Franco, Caudillo de España por la Gracia de Dios ».
Houlala,
dit Lucien l’âne en sautillant, quels cadavres va-t-on encore voir
surgir des placards ibériques ? Je sens là comme une odeur de
mort, de trahison, de menteries et de corruption. Est-ce que je me
trompe ?
Pas
vraiment, rétorque Marco Valdo M.I., ton flair est étonnant. Mais
avant d’entrer dans le vif du sujet (façon de parler), je vais
devoir te faire une réflexion générale sur la vénérable
institution monarchie en général (c’est d’ailleurs souvent le
cas de le dire). La monarchie est ce type d’organisation d’un
État, fortement hiérarchisé, où le pouvoir est incarné par une
personne et une seule. Tu connais le grec aussi bien que quiconque et
tu peux aisément décomposer le monarque en : monos : un,
unique ; archos : pouvoir.
D’accord,
reprend Lucien l’âne. Un seul au pouvoir ? C’est la
définition de la dictature ; le monarque est un dictateur.
Exactement,
sauf quand on le réduit à un rôle protocolaire, mais c’est une
manœuvre risquée ; les débordements sont toujours possibles,
répond Marco Valdo M.I. Donc, je reprends, le monarque est un
dictateur, mais un dictateur sanctifié soit par un procédé magique
ou religieux (ce qui est la même chose), soit par un procédé plus
rationnel et vaguement démocratique (en finale, c’est du pareil au
même, ou presque).
Pour
ce que j’en sais, dit Lucien l’âne en souriant, le monarque est
sacré et quand on le met en cause, quand on le prend à partie de
façon nette et déterminée, on risque fort d’être accusé de
« crime de lèse-majesté ». Ce qui empêche et punit par
avance toute critique un tant soit peu sérieuse. C’est tout dire.
En
effet, Lucien l’âne mon ami, le monarque dispose d’une immunité
infinie, illimitée et éternelle. Comme le pape, mais sans le dire
ouvertement, il est infaillible et il garde le pouvoir jusqu’à ce
que mort s’ensuive. C’est pourquoi il faut les assassiner, ont
pensé bien des gens dans l’Histoire. L’acte qui consiste à
assassiner un monarque s’appelle un régicide. Concrètement, dans
le réel, il s’agit d’un geste politique et souvent, louable à
bien des égards.
Oh,
dit Lucien l’âne toujours souriant, tout ça est bel et bon ;
mais si tu parlais un peu de la chanson, tu m’en verrais ravi.
Un
instant encore, Lucien l’âne mon ami, juste un instant encore pour
te dire que, comme tu le sais, mais c’est encore mieux en le
redisant : on est monarque de père en fils, de mère en fille,
de mère en fils, de frère à sœur, d’oncle à neveu et même,
parfois, c’est le cas ici, de famille adoptive.
Cependant,
dit Lucien l’âne en riant, si je résume, le monarque génétique
est fort prisé dans les hautes sphères de la société. J’ai
entendu dire qu’il existe des monarques d’entreprise ou des
monarques-présidents. En fait, comme le capitaine sur son navire, il
convient d’être le seul maître à bord ; souvent, ils
ajoutent, mais c’est pour la forme : seul maître, après
Dieu. C’est de la foutaise destinée à abuser et à rallier les
croyants et le plus curieux, c’est que ça marche.
Pour
notre chanson qui relate des affaires royales de l’Hispanie,
continue Marco Valdo M.I., la filiation est simple : Francisco
Franco Bahamondo, général, usurpateur, traître, assassin de la
République, dictateur s’était instauré « Régent
d’Espagne », et bien des années plus tard, sentant venir sa
fin, il décida sans témoin de céder le pouvoir à une sorte de
fils adopté, un bâtard en quelque sorte : Jean-Charles Ier,
alias Juan Carlos Ier, lequel a cédé à son fils
fratricide Philippe (alias Felipe VII). Garde bien ça à l’esprit,
car la chanson révèle leurs secrets cachés, leurs manœuvres
sourdes et dévoile leurs crimes fondateurs et annonce sans doute,
ceux qui vont venir encore. Quant à celui qui est visé par la
chanson, il s’agit, tu l’auras deviné de Juan Carlos, le père
de l’actuel figure de proue de l’Hispanie, dont l'avenir nous réserve
probablement des surprises.
J’imagine,
dit Lucien l’âne. Il a de l’hérédité. En attendant la suite,
reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde
réactionnaire, conservateur, dictatorial, monarchiste et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Qui
a tué son propre frère
Avec
un pistolet chargé ?
Qui
a tiré
Dans
ces circonstances obscures ?
Qui
fut désigné successeur
Par
un détestable dictateur ?
Qui
était l’Elefante Blanco ?
Qui
était toujours de l’avis de Franco ?
Ce
fils de pute, c’est le Roi !
Ce
fils de pute, c’est le Roi !
Ce
bâtard de Roi !
À
qui banquiers et entrepreneurs
Offrent
des barcasses en bois ?
Qui
est au-dessus de
la loi
Et
joue le jovial et l’enjôleur ?
Qui
trafique des affaires scabreuses ?
Qui
fréquente les maisons mafieuses ?
Qui
a mal parlé du premier ministre
démissionné
Face
aux officiers rassemblés ?
Ce
fils de pute, c’est le Roi !
Ce
fils de pute, c’est le Roi !
Ce
bâtard de Roi !
Qui
fomenta le putsch de ces militaires armés
Pour
les abandonner quand ça a mal tourné ?
Qui
a fait un discours à la télévision
Comme
guide de la Transition ?
Qui
donc on protège comme ça
Avec
les secrets d’État ?
Qui
traîne des lèche-tout
Qui
le suivent partout ?
Ce
fils de pute, c’est le Roi !
Ce
fils de pute, c’est le Roi !
Ce
bâtard de Roi !