samedi 17 mai 2014

Le Grand Bond Au Plafond

Le Grand Bond Au Plafond

Canzone française – Le Grand Bond Au Plafond – Marco Valdo M.I. – 2014

Le Livre Blanc 1

Opéra-récit contemporain en multiples épisodes, tiré du roman de Pavel KOHOUT « WEISSBUCH » publié en langue allemande – Verlag C.J. Bucher, Lucerne-Frankfurt – en 1970 et particulièrement de l'édition française de « L'HOMME QUI MARCHAIT AU PLAFOND », traduction de Dagmar et Georges Daillant, publiée chez Juillard à Paris en 1972.


« dans normalisation, il y a normes. Et les normes de notre société, malgré les apparentes différences des systèmes sociaux, sont-elles si éloignées de celles que visent les structures néo-staliniennes ? »



Me voici, Lucien l'âne mon ami, et par ricochet, toi aussi, finalement à l'aube d'une nouvelle aventure, d'une nouvelle série de chansons écrites spécialement pour les Chansons contre la Guerre. Je ne sais d'ailleurs si cette attention leur plaira...


Et comme à l'ordinaire, dit l'âne Lucien en souriant, nous attendrons les musiciens... Je me demande d'ailleurs où ils restent. Peut-être se sont-ils égarés dans l'espace... Tout est possible à partir du moment où un homme peut marcher au plafond...


Cher ami Lucien l'âne, tu es un âne qui comprend très vite les choses et parfois, je me demande s'il me faut encore t'expliquer mes intentions et mes chansons. Enfin, comme je te le disais, ici, commence une nouvelle série, un nouveau cycle, une nouvelle histoire.


C'est la chanson à épisodes, voilà le truc, dit Lucien l'âne hilare. Je me demande parfois si on trouvera jamais un ou plusieurs chanteurs ou chanteuses, un groupe ou une bande pour chanter, musiquer de telles séries. Enfin, sans les musiciens, on peut toujours dire que c'est de la chanson à lire – il y a bien la chanson à boire. Dans le fond, quand on y réfléchit, c'était déjà le cas de « La Chanson de Roland », par exemple et Homère lui-même en bon aède égrenait son chant.


Évidemment, Lucien l'âne mon ami, dit Marco Valdo M.I., on nous dira – à toi, à moi – qu'il faudrait se refréner, qu'il faudrait faire court, que personne ne voudra de tels monstres... Une série de deux ou trois chansons, peut-être. Mais a-t-on idée : pour Joseph et son « Dachau Express » : 24 chansons ; pour le « Cahier Ligné », 104 chansons ; pour les Histoires d'Allemagne, 100 chansons, plus deux Vialatteries introductives. Pour ce « Livre Blanc », je ne sais pas encore le dire... J'ai à tout hasard mis un numéro « 1 » à la première ; je mettrai le numéro « 2 » à la deuxième et ainsi de suite. À la fin, on saura combien il y en a. Et puis, faire court, faire court … C'est bien une norme de nos temps hantés par l'économie et le rentable. Mais est-ce que le pommier se soucie de la rentabilité de la pomme ou de son utilisation en compote ou en tarte ? Telle est la question. De plus, ce qui complique encore la donne, je ne sais pas si je parviendrai à faire ce que je me propose, à savoir rapporter ici l'ensemble de l'histoire d'Adam Juracek, le premier homme qui marcha au plafond.


J'admets l’importance de la chose, mais pour les Chansons Contre la Guerre, quel serait l'intérêt de cette parabole ?


Très simplement, je te cite le titre de la préface de la version française : « Un traité de la nouvelle résistance », étant entendu que un : Pavel Kohout est Tchèque ; deux : que 1972 suit de près 1968, qui fut à Prague en Tchécoslovaquie, année de la « normalisation », façon soviétique ; trois : je cite la préface de Pierre Daix : « dans normalisation, il y a normes. Et les normes de notre société, malgré les apparentes différences des systèmes sociaux, sont-elles si éloignées de celles que visent les structures néo-staliniennes ? ». En somme, ce que raconte cet « homme qui marchait au plafond », ce « Livre Blanc », c'est que le pouvoir est le pouvoir et que le pouvoir est le moteur de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants (potentats, dit-on autrement et peu importe finalement, le costume dont ils s'affublent) mènent contre les pauvres et les désarmés afin de maintenir et d'accroître leur pouvoir, leurs richesses...


Ho hé halte, Marco Valdo M.I. mon ami, tu l'as très bien dit plus haut (si j'ose ainsi dire), il te faut faire court. Ou, à tout le moins, saucissonner ton propos. Bref, tu auras encore l'occasion et même la nécessité de dire ton commentaire... D'autant plus, si tu réalises ton souhait. Venons-en donc à ce premier épisode... et puis, reprenons notre tâche qui consiste à tisser le linceul de ce vieux monde normal, trop normal pour être vivable, noyé sous les normes et cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane






Adam, Adam, mon fils, où es-tu ?
Je t'apporte le pain et le thé.
Je t'apporte les œufs du petit déjeuner.
Adam, Adam, mon fils, où es-tu ?

Maman, Maman, je suis là.
Lève la tête, regarde-moi !
Là-haut, là-haut, ne me vois-tu pas ?
Maman, Maman, je suis là.

Adam, Adam, mon fils, que fais-tu là ?
Descends tout de suite, tu vas tomber !
Descends, descends, tu vas te tuer !
Adam, Adam, mon fils, que fais-tu là ?

Maman, Maman, n'aie pas peur !
Ramasse ce que tu as laissé tomber !
Tu vois bien que je ne cours aucun danger.
Maman, Maman, n'aie pas peur !

Adam, Adam, mon fils, que fais-tu au plafond ?
Ne dis pas le contraire, je te vois
Et j'ai peur, j'ai si peur pour toi.
Adam, Adam, mon fils, que fais-tu au plafond ?

Maman, Maman, je fais une révolution.
Une nouvelle loi de la nature est née
Qui renverse la gravitation de Newton.
Maman, Maman, ton fils est un nouveau Galilée.

Adam, Adam mon fils, tu es un génie !
Je n'ai plus peur, je suis fière de toi.
S'il te plaît, recommence encore une fois !

Adam, Adam mon fils, tu es un génie !

ANARCHISTE

ANARCHISTE


Version française – ANARCHISTE – Marco Valdo M.I. – 2014
d'après la version italienne de Krzysiek Wrona
d'une
Chanson polonaise – Anarchista – Dezerter – 2001




« Peut-être devrait-on se faire ermite... »








Peut-être devrait-on tuer le président
Faire tomber le gouvernement, mettre le feu au parlement
Ou peut-être serait-ce mieux, déchaîner une nouvelle guerre
Faire sauter le monde, foutre un bordel immense...

Chaque matin devant le miroir
On se pose ces questions
Chaque matin devant le miroir
On se donne les réponses

Chaque matin devant le miroir
On se pose ces questions
Chaque matin devant le miroir
On se donne les réponses

Peut-être devrait-on se faire ermite
Se consacrer au travail sur soi-même
Ou peut-être mieux encore, martyr
Se réjouir de souffrir et d'être malade

Chaque matin devant le miroir
On se pose ces questions
Chaque matin devant le miroir
On se donne les réponses

Chaque matin devant le miroir
On se pose ces questions
Chaque matin devant le miroir
On se donne les réponses

Chaque matin, on fait la guerre à ses obsessions
Il faut choisir entre le bien et le mal
Pourtant, si grosso modo tout est tracé
Souvent, on a souvent des doutes énormes

Chaque matin devant le miroir
On se pose ces questions
Chaque matin devant le miroir
On se donne les réponses

Chaque matin devant le miroir
On se pose ces questions
Chaque matin devant le miroir
On se donne les réponses