vendredi 1 mars 2019

DON QUICHOTTE


DON QUICHOTTE

 
Version françaiseDON QUICHOTTE – Marco Valdo M.I.2019
Chanson italienneDon Chisciotte Gian Pieretti - 1989





Don Quichotte sur les collines du Liban




Encore une chanson sur Don Quichotte, dit Lucien l’âne qui relève le crâne en riant. C’est décidément un personnage fort remuant. Enfin, moi qui l’accompagne généralement dans ses périples, je m’y retrouve aussi nécessairement.


Ainsi donc, Lucien l’âne mon ami, portant le brave Sancho, tu suis le Chevalier tourmenté au travers des monts et des temps. Et cette fois, je vous retrouve sur les collines du Liban descendant vers les rues des ruines des villes en flammes, trottinant sur la route de Beyrouth en plein cœur d’une de ces guerres modernes qui s’effiloche au fil des siècles et de siècle en siècle, le vent du large à la côte enracine le Liban. M’est avis que sans ça, il serait au bout du monde depuis longtemps. En fait, depuis le temps où le Liban était un havre de paix qui se prélassait au soleil de l’Orient, les gens du Liban ont essaimé à travers le monde. Mais ici, la chanson s’inquiète de ceux qui restent là-bas à présent.


Certes, je m’en souviens de cet âge tranquille, dit Lucien l’âne, où le seul or qui valait était le soleil levant. Ainsi, c’était ; vraiment ! Et il faisait bon de passer avril au pied d’un cèdre bienveillant. Mais depuis, tout ce coin du monde est retombé dans ses errements. Cependant, toi comme moi, nous le savons la guerre est là-bas depuis très, très longtemps : celle de Troie a eu lieu sur ces rivages et comme celles qui rugissent aujourd’hui, entre deux paix, aux confins de l’Orient, elles sont les épisodes d’une seule et même guerre, la Guerre de Cent Mille Ans.


L’ennui, Lucien l’âne mon ami, avec cette Guerre de Cent Mille Ans, c’est que personne ne sait quand elle a commencé ; ce qui complique légèrement les choses pour savoir quand elle finira.


Certes, dit Lucien l’âne, personne ne peut dire quand elle finira. Peut-être quand l’humanité disparaîtra ? Qui sait ?


Ce serait évidemment une solution, répond Marco Valdo M.I., mais ce serait une manière radicale de l’éradiquer. Moi, j’aime faire le pari de l’intelligence naturelle qui ne laisse subsister que ce qui a l’art et la manière de perpétuer la vie et le pari qu’à la fin, suivant ce processus ordinaire de sélection, le vivant l’emportera.


En somme, conclut Lucien l’âne, si je comprends bien ton pari, que je trouve plus sûr et sensé que celui du philosophe de Clermont, la paix survivra à la guerre du fait qu’à force, les guerriers eux-mêmes se seront éteints. Fameux pari !, mais le seul qui me paraisse valider la vie dans le long terme. En attendant ces jours heureux, tissons le linceul de ce vieux monde idiot, agressif, oppresseur et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane






Moi, j’en ai vu des enfants dans le désert
Regarder de leurs yeux épouvantés le ciel ouvert,
Mais dans le ciel, ce n’étaient pas des cerfs-volants,
Mais des nuages de fumée provenant des bombardements.

Je les ai vues les femmes désespérées
À genoux devant les chars des armées
Prier sur les corps des soldats
La tête en bas.

Et Don Quichotte se battait dans les rues de Beyrouth
Dans une guerre de cent ans qui toujours poursuit sa route.
Parmi les ruines des maisons, un jour une fleur naîtra ;
Et le parfum de la guerre son parfum couvrira.

Cette chanson ne sera pas de premier rang,
Mais j’espère que quelqu’un écoutera son chant.
Caché, je regarde le monde, depuis trop de temps,
Mais à présent, je veux chanter librement.

J’ai entendu les enfants du Liban
Parler de la mort devant les feux ardents ;
Je les ai entendus parler de la peur,
Cherchant le courage de fuir dans leur cœur.

J’ai vu les avions tomber en mer
Comme des étoiles et des comètes sur terre.
Et à chaque fois, le désir m’a pris
De fuir loin d’ici.

Et Don Quichotte se battait dans les rues de Beyrouth
Dans une guerre de cent ans qui toujours poursuit sa route.
Et tôt ou tard, le prix de la terre deviendra
Toujours plus cher à proportion du sang qu’elle boira.

Cette chanson ne sera pas de premier rang,
J’espère que quelqu’un écoutera son chant.
Caché, je regarde le monde, depuis trop de temps
Mais à présent, je veux chanter librement.

Et Don Quichotte se battait dans les rues de Beyrouth
Dans une guerre de cent ans qui toujours poursuit sa route.
Et tôt ou tard, le prix de la terre deviendra
Toujours plus cher à proportion du sang qu’elle boira.

Cette chanson ne sera pas de premier rang,
J’espère que quelqu’un écoutera son chant.
Caché, je regarde le monde, depuis trop de temps
Mais maintenant, je veux chanter librement.