DON
QUICHOTTE
Version
française – DON
QUICHOTTE – Marco Valdo M.I.
– 2019
Don Quichotte sur les collines du Liban |
Encore
une chanson sur Don Quichotte, dit Lucien l’âne qui relève le
crâne en riant. C’est décidément un personnage fort remuant.
Enfin, moi qui l’accompagne généralement dans ses périples, je
m’y retrouve aussi nécessairement.
Ainsi
donc, Lucien l’âne mon ami, portant le brave Sancho, tu suis le
Chevalier tourmenté au travers des monts et des temps. Et cette
fois, je vous retrouve sur les collines du Liban descendant vers les
rues des ruines des villes en flammes, trottinant sur la route de
Beyrouth en plein cœur d’une de ces guerres modernes qui
s’effiloche au fil des siècles et de siècle en siècle, le vent
du large à la côte enracine le Liban. M’est avis que sans ça, il
serait au bout du monde depuis longtemps. En fait, depuis le temps où
le Liban était un havre de paix qui se prélassait au soleil de
l’Orient, les gens du Liban ont essaimé à travers le monde. Mais
ici, la chanson s’inquiète de ceux qui restent là-bas à présent.
Certes,
je m’en souviens de cet âge tranquille, dit Lucien l’âne, où
le seul or qui valait était le soleil levant. Ainsi, c’était ;
vraiment ! Et il faisait bon de passer avril au pied d’un
cèdre bienveillant. Mais depuis, tout ce coin du monde est retombé
dans ses errements. Cependant, toi comme moi, nous le savons la
guerre est là-bas depuis très, très longtemps : celle de
Troie a eu lieu sur ces rivages et comme celles qui rugissent
aujourd’hui, entre deux paix, aux confins de l’Orient, elles sont
les épisodes d’une seule et même guerre, la Guerre de Cent Mille
Ans.
L’ennui, Lucien l’âne mon ami, avec cette Guerre de Cent Mille Ans, c’est
que personne ne sait quand elle a commencé ; ce qui complique
légèrement les choses pour savoir quand elle finira.
Certes,
dit Lucien l’âne, personne ne peut dire quand elle finira.
Peut-être quand l’humanité disparaîtra ? Qui sait ?
Ce
serait évidemment une solution, répond Marco Valdo M.I., mais ce
serait une manière radicale de l’éradiquer. Moi, j’aime faire
le pari de l’intelligence naturelle qui ne laisse subsister que ce
qui a l’art et la manière de perpétuer la vie et le pari qu’à
la fin, suivant ce processus ordinaire de sélection, le vivant
l’emportera.
En
somme, conclut Lucien l’âne, si je comprends bien ton pari, que je
trouve plus sûr et sensé que celui du philosophe de Clermont, la
paix survivra à la guerre du fait qu’à force, les guerriers
eux-mêmes se seront éteints. Fameux pari !, mais le seul qui
me paraisse valider la vie dans le long terme. En attendant ces jours
heureux, tissons le linceul de ce vieux monde idiot, agressif,
oppresseur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Moi,
j’en ai vu des enfants dans le désert
Regarder
de leurs yeux épouvantés le ciel ouvert,
Mais
dans le ciel, ce n’étaient pas des cerfs-volants,
Mais
des nuages de fumée provenant des bombardements.
La
tête en bas.
Et
Don Quichotte se battait dans les rues de Beyrouth
Dans
une guerre de cent ans qui toujours poursuit sa route.
Parmi
les ruines des maisons, un jour une fleur naîtra ;
Et
le parfum de la guerre son parfum couvrira.
Cette
chanson ne sera pas de premier rang,
Mais
j’espère que quelqu’un écoutera son chant.
Caché,
je regarde le monde, depuis trop de temps,
Mais
à présent, je veux chanter librement.
J’ai
entendu les enfants du Liban
Parler
de la mort devant les feux ardents ;
Je
les ai entendus parler de la peur,
Cherchant
le courage de fuir dans leur cœur.
J’ai
vu les avions tomber en mer
Comme
des étoiles et des comètes sur terre.
Et
à chaque fois, le désir m’a pris
De
fuir loin d’ici.
Et
Don Quichotte se battait dans les rues de Beyrouth
Dans
une guerre de cent ans qui toujours poursuit sa route.
Et
tôt ou tard, le prix de la terre deviendra
Toujours
plus cher à proportion du sang qu’elle boira.
Cette
chanson ne sera pas de premier rang,
J’espère
que quelqu’un écoutera son chant.
Caché,
je regarde le monde, depuis trop de temps
Mais
à présent, je veux chanter librement.
Et
Don Quichotte se battait dans les rues de Beyrouth
Dans
une guerre de cent ans qui toujours poursuit sa route.
Et
tôt ou tard, le prix de la terre deviendra
Toujours
plus cher à proportion du sang qu’elle boira.
Cette
chanson ne sera pas de premier rang,
J’espère
que quelqu’un écoutera son chant.
Caché,
je regarde le monde, depuis trop de temps
Mais
maintenant, je veux chanter librement.