dimanche 23 février 2020

VIVE QUI COMPTE POUR RIEN


VIVE QUI COMPTE POUR RIEN


Version française – VIVE QUI COMPTE POUR RIEN – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson italienne – W chi non conta niente – Eugenio Bennato – 2020





Les migrants débarquent au milieu des touristes 




Des frontières, des migrants et une humanité à raconter. Au milieu des mers, des déserts, des montagnes et de tout le poids de la musique du Sud. C’est l’histoire vraie de l’homme et de son environnement qui prend vie dans le nouveau clip vidéo « W chi non conta niente », dans lequel Eugenio Bennato et les vies racontées se fondent en un conte choral.

« W chi non conta niente » parle d’émigration – dit Eugenio Bennato – et vient d’une étincelle inconsciente qui veut mettre en évidence la capacité des derniers à se faire entendre. Et c’est précisément à qui ne compte pour rien, à qui ne monte pas dans le train des gagnants, des affaires, de l’univers nord-occidental, à qui se trouve de l’autre côté, est dédiée la chanson qui continue à naviguer, car étant une mélodie rien ne peut l’arrêter ». 

« W chi non conta niente » affronte le voyage, le refus, l’hostilité. « L’histoire – poursuit Eugenio Bennato – nous apprend qu’un mélange d’expériences différentes est toujours favorable pour l’humanité. Un exemple nous vient de notre migration vers l’Amérique ; je pense aussi aux esclaves africains qui ont produit de la grande musique comme le jazz, le blues, le gospel aux États-Unis. Dans ce cas, les États-Unis devraient remercier dans leur bilan ces pauvres hommes enchaînés pour avoir revitalisé leur culture ».

« La marée réactionnaire actuelle provient de conclusions simplistes et, surtout, du manque d’expérience. Car – conclut Eugenio Bennato – seul celui qui voyage en touriste et non en être humain ne peut pas remarquer que l’humanité est présente partout et doit être respectée partout ».


source : Voce di Napoli (Voix de Naples)






Vive qui compte pour rien
Et qui continue à compter pour rien
Avec sa musique d’autrefois,
Sa musique qui ne compte pas.


Vive qui embrasse la terre
D’où il est contraint de fuir,
Même s’il compte pour rien,
Vive sa nostalgie !


Vive l’art qui se rebelle,
L’art encore à faire,
Et n’admet aucun maître,
Et n’arrête pas de naviguer.


Vive la chanson
Qui traverse les frontières,
Qui par son humanité,
Ne peut être étrangère.


Vive la voile
Qui se meut lentement
Et peut aller où elle veut,
Car elle va contre le vent.


Vive qui compte pour rien
Avec son désert à franchir,
Avec son voyage vers l’espoir lointain,
Qui parfois peut mal finir.


Vive l’ingénuité de qui avance
Avec son laissez-passer rêvé
Vers la petite grande Europe
Dont il a tant fantasmé.


Vive le sens de la beauté
Qui va dans le monde et peut le changer
Et ne peut admettre qu’une race
Soit moins libre et moins égale.


Vive la chanson
Qui continue à naviguer,
Que mélodie et son,
Rien ne peut l’arrêter.


Vive son anarchie
Même si elle compte pour rien,
Mais peut dire des choses neuves,
Car elle va à contre-courant.


Vive les damnés de la terre
Migrant vers on ne sait où,
Vive le voyage de l’espoir,
Vive le désespoir !


Vive qui survit
Et qui nous dit
Le courage nécessaire
Là, seul au milieu de la mer.


Vive la chanson
Qui aborde le continent
Avec ses paroles neuves !
Vive qui compte pour rien !


Vive qui s’oppose
Avec son histoire éternelle,
Avec ses paroles nouvelles,
Vive qui compte pour rien !