La
Ballade des
Assassins
Chanson
française – La Ballade des Assassins – Marco Valdo M.I. – 2015
Voici
encore une parodie, mon ami Lucien l'âne. Encore une fois, j'ai pris
pour point de départ une chanson de Gilbert Bécaud. Une chanson de
divertissement, sautillante à souhait et quand même, comme toujours
chez cet artisan de la chanson, du travail bien fait, très à la
mode de son temps. De la confection, mais de la bonne, disait-on chez
les tailleurs. C'est comme ça dans la chanson commerciale, quand on
veut en faire un « succès » et tenir commerce. À
l'origine, cette chanson racontait une gentille histoire de baladins,
une histoire perdue au fond des âges, qui ne risquait pas de choquer
les oreilles et déjà, qui pratiquait – comme presque toujours
dans la chanson médiatisée – ce qu'on nomme de nos jours le
« politiquement correct ». Autrement dit, elle était
lénifiante à souhait. Une jolie chanson qu'on serinait à tour de
bras dans les radios grand public. Ah, combien de fois l'a-t-on
entendue ? C'est incalculable. Le monde de la radio ne jurait
que par Bécaud.
Encore
un tube, si je comprends bien, dit Lucien l'âne.
Oui,
un tube. Un peu oublié, mais il fit fureur. Donc, comme je t'ai dit,
à l'origine, dans la version si bien chantée par Gilbert Bécaud –
une « immense vedette en son temps », nos grands-mères
s'en souviennent encore dans leurs maisons de retraite, où il est
mis à contribution pour distraire les après-midis pluvieux. En ce
temps-là, ces dames – alors au printemps de leur vie, en voulaient
beaucoup à sa cravate à pois. Bref, j'en ai fait une parodie, qui
parle de notre temps et de délirants personnages et de ceux qui les
inspirent, glabres, barbus ou moustachus, peu importe. Elle raconte
une histoire d'assassins comme il en court de nos jours un peu
partout dans le monde. La chanson d'origine s'intitulait « La
Ballade des Baladins » ; elle devient ici : « La
Ballade des Assassins ». Vu que notre monde en est plein, il
convenait de leur consacrer une ballade. Comme on avait déjà celle
des pendus, ils trouveront à qui parler. Sauf que dans la ballade
de Villon [[5843]], ce sont les pendus qui se lamentent, qui
s'expriment. Dans celle-ci, ce sont les assassins qui sont racontés
par un narrateur.
Oh,
Marco Valdo M.I., tu ne penses pas si bien dire… On tire dans nos
rues… Ici, à une encablure de chez toi. À Verviers, dans une
ville où on ne s'attendait pas à de telles péripéties. Encore une
fois, la chanson dévoile le réel… C'est son rôle. Que racontait
d'autre l'Iliade ?
Oui,
j'ai entendu ce qu'il se passe. Justement pendant qu'on écrivait
notre conversation à propos de cette chanson qui décrivait des
Assassins et l'ambiance dans laquelle ils se meuvent. Mais comme tu
le verras, elle en tire une parabole et replace tout ce vacarme
absurde à son niveau dérisoire. Car telle est sa conclusion :
le destin des assassins est triste, leurs crimes ne servent à rien.
Cela
étant, dit Lucien l'âne en souriant, elle tisse le linceul de ce
vieux monde malade de la foi, perclus de terreur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Dansez
donc, gentils
assassins,
C'est
la ballade…
Dansez
donc, gentils
assassins,
C'est
la ballade des assassins.
Où
vont-ils
donc assassiner
encore
?
D'où
viennent-ils ces
tueurs
en déroute ?
Pendant
que leurs victimes
pourrissent sous
la lune
Emplissant
de tristesse toute l'humanité.
Qui
sèment
partout leurs
atrocités.
Dansez
donc, gentils
assassins,
C'est
la ballade…
Dansez
donc, gentils
assassins,
C'est
la ballade des assassins.
Sous
le vent de la foi et de dieux souverains
L'homme
reste
tout seul face
à ses
lendemains.
Dansez
donc, gentils
assassins,
C'est
la ballade…
Dansez
donc, gentils
assassins,
C'est
la ballade des assassins.
Ohé
les assassins,
Vos
crimes ne servent à rien…
Quel
triste
destin !
Dansez donc, gentils assassins,
Dansez donc, gentils assassins,
C'est
la ballade,
C'est
la ballade…