mercredi 11 septembre 2019

NÉOS NÉONS


NÉOS NÉONS

Version française - NÉOS NÉONS – Marco Valdo M.I. - 2019
d’après la version italienne de Krzysiek Wrona
d’une
Chanson polonaise – Neony – Bardziej – 2019 (Texte transcrit à l’oreille par Krzysiek Wrona)
Paroles et musique : Bardziej , qui est devenu Bardziej Plus ou, plus brièvement, Bardziej pl, devenant pour l’occasion un quintette :
Grzegorz Dąbrowskivoix, guitare
Paweł Korkuś –
voix, guitare
plus:
Michał Jezierski -
basse
Andrzej Leżoń -
saxophone
Tobiasz Wawrzyniak - batteri
e





Dialogue maïeutique

Comme je l’ai souvent souligné, Lucien l’âne mon ami, l’univers de la traduction est complexe et il n’y a pas une bonne manière de traduire ; le mieux, comme on le sait est de s’en tenir à une version et de laisser la porte ouverte à d’autres versions. C’est à cette circonstance que notre ami polonais a été confronté. Voici ce qu’il en dit :
« Comme vous pouvez le voir, j’ai fait un truc "métis". Ce n’est pas vraiment la traduction littérale, mais ce n’est même pas une version chantable, avec le bon rythme. J’ai été entraîné par les rimes faites un peu au hasard. C’est comme ça que ça m’est venu ;-)
Cette chanson est très belle. On pourrait peut-être faire quelque chose d’un peu plus décent en italien ? ».
Quant à moi, comme il est dit, j’ai repris la version italienne pour en faire une version française.

Soit, répond Lucien l’âne, mais si tu me disais de quoi elle cause cette chanson et si dans la foulée, tu m’expliquais cet étrange titre.

Je comptais bien faire tout ça, Lucien l’âne mon ami. D’abord, ce titre de Néos Néons est une sorte d’écho, de prolongement de la discussion sur le titre en polonais « Neony » où, semble-t-il, par licence poétique, le traducteur en italien aurait usé du mot « neon » et aussi, une sorte de condensé de la chanson elle-même, où les nouveaux néons viendraient éclairer la civilisation moderne. Cependant, je ne puis vraiment tenter une exégèse que de la version en langue française et dès lors, mon explication, ma perception de ce que dit la chanson et de ce que ça signifie est sujette à cette caution. Pour caractériser cette chanson, je dirais qu’il s’agit d’une sorte de chronique de notre temps, qui est celui des villes tentaculaires, de la télévision et des néons. Il est peuplé de foules qui se pressent à leurs activités multiples, multiformes et mystérieuses. On ne sait où vont tous ces gens. Et puis, pour le reste du monde, il y a la misère et la guerre, une guerre sans doute interminable. Une guerre dont le moteur est à deux temps : foi ancienne contre croyance à la Babel moderne et télévisuelle.

Oh, Marco Valdo M.I., on dirait une sorte de bulletin en provenance de la Guerre de Cent Mille Ans et ne te chagrine pas trop de ta glose, car ce que tu en dis me paraît fort intéressant. J’apprécie particulièrement cette confrontation de la foi – disons le mot, religieuse, des superstitions et de la croyance à la modernité, c’est-à-dire à tout le clinquant de cette civilisation post-industrielle qui a édifié son monde sur la croyance à sa propre transcendance. On nage dans l’absurdité, on dirait qu’Ubu s’est emparé du monde et on a l’impression qu’on ne peut que compter les coups ; on dirait qu’on vit avec en toile de fond un combat douteux de guignols incohérents. En somme, le monde a perdu la boussole ou selon Courteline et le fou de son commissaire, le monde « a une araignée dans le plafond, une punaise dans le bois de lit, et un rat dans la contrebasse. »

Ainsi, répond Marco Valdo M.I., la chose n’est pas nouvelle et citation pour citation, ceux-là qui prétendent mener le monde selon leur Livre, à tous ces vanteurs de médecine universelle à base de foi et de croyance, le genre humain tout entier demandera : « En somme, docteur, je meurs guéri. »

Pour ce que nous y pouvons, Marco Valdo M.I., tissons le linceul de ce vieux monde crédule, croyant, criminel et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.



Je longe la rue
D’une ville fourmillante,
Grouillant d’hommes
À l’orée de ce millénaire
Neuf, meilleur,
Qu’une lueur éclaire ;
L’ignorance et les horreurs
Sont restées dans l’autre.
Je regarde de la hauteur
De mon humaine grandeur,
La Terre entière
Et même au-delà, partout
En bas, là, dessus, dessous,
Il y a la faim et les préjugés.
Je regarde les gens 
Et j’entends
Un bruit : je suis réveillé.

J’allume la télé,
Car que peut allumer
Un homme prudent et avisé
Au milieu de la nuit ?
Avec sa voix mécanisée,
Dans cette luminescence glacée,
L’écran qui luit
Donne des nouvelles du monde :
Un souverain absolu, immonde,
Affame une nation ;
Des hommes sont morts pour la foi ;
D’autres tuent en son nom
Et cette sainte guerre durera.
En provenance du front,
On entend les derniers rapports :
Il n’y a aucun accord.

Ce n’est pas la Lumière,
Ce sont les néos néons
Qui éclairent
Les superstitions.
Mais je suis fier et content,
Moi, l’homme du présent,
Que l’idole face à laquelle je me prosterne
Soit si magnifiquement moderne.

Ce n’est pas la Lumière,
Ce sont les néos néons
Qui éclairent
Les superstitions.
Mais je suis fier et content,
Moi, l’homme du présent
Que l’idole face à laquelle je me prosterne
Soit si magnifiquement moderne.

Ce n’est pas la Lumière,
Ce sont les néos néons
Qui éclairent
Les superstitions.
Mais je suis fier et content,
Moi, l’homme du présent
Que l’idole face à laquelle je me prosterne
Soit si magnifiquement moderne.

Ad libitum