mardi 10 octobre 2017

LES PAUVRES N’ONT PAS DE PATRIE

LES PAUVRES N’ONT PAS DE PATRIE



Version française – LES PAUVRES N’ONT PAS DE PATRIE – Marco Valdo M.I. – 2017
d’après la version italienne « I POVERI NON HANNO PATRIA » de Kiocciolina – 2008
Chanson espagnole – Los pobres no tienen patriaLos Muertos de Cristo – 1999






Mon ami Lucien l’âne, voici une chanson au titre très lourd de signification qu’il s’agit de bien interpréter. C’est d’ailleurs ce que fait la chanson. Elle s’intitule « Les Pauvres n’ont pas de Patrie » et c’est tout à fait exact. Les pauvres vivent toujours dans la patrie des riches et cela se comprend dès qu’on élucide le sens de ce mot étrange de « patrie », c’est-à-dire « domaine du père » et là, on découvre de quoi il est exactement question. Car, si les pauvres n’ont pas de patrie, c’est tout simplement que pour avoir une patrie, encore faut-il que le père eût un domaine, une propriété foncière, un fief, une terre qu’il domine, possède et entend bien conserver (et même étendre) au besoin par la force. Et comme on le devine, les seuls qui possèdent, conservent et veulent étendre leurs possessions, ce sont les riches. Dès lors, les seuls à avoir une patrie sont les riches ; pour les pauvres, il n’y a pas de patrie ou alors, c’est la patrie des autres, celle des riches.

Alors, dit Lucien l’âne, on en revient à la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour conquérir, tenir, maintenir, étendre, développer leur domination et leurs biens (les pauvres n’ont pas de biens, ils n’ont que des maux). Les paléontologues datent la chose d’environ dix mille ans ; ils disent que c’est en ces temps-là que sont apparus la propriété, les chefs et les dieux. Raisons pour lesquelles nous les ânes nous nous revendiquons sans patrie et cela va de soi, athées. Quoi qu’il en soit, Marco Valdo M.I. mon ami, il nous faut poursuivre notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde propriétaire, hiérarchisé, religieux, nationaliste, patriotique et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Après des siècles et des siècles de haine et de persécution,
La lutte brise le cœur blessé
Des hommes et des femmes qui doivent émigrer,
Âmes
en peine, qui cherchent une maison.

Étrangers à la terre,
Ils travaillent de l’aube au crépuscule,
Esclaves d’un paradis merveilleux,
Aussi illusoire que Dieu.

La misère étouffe,
La faim tue,
Où qu’ils fuient,
Les pauvres n’ont pas patrie.

Et les guerres, qui doit les nourrir?
Et qui va
dans les tombes ?
Ce sont pas les riches,
Ceux pour qui il nous faut mourir.

Je ne crois pas aux bannières
Qui défendent la nation,
Je ne crois pas
aux frontières
Qui divisent la raison.

Je veux être libre
Comme les vagues,
Mêler mon sang rouge
À celui de tous les autres.

La misère étouffe,
La faim tue,
Où qu’ils fuient,
Les pauvres n’ont pas patrie.