dimanche 22 décembre 2013

PAIN, JUSTICE ET LIBERTÉ

PAIN, JUSTICE ET LIBERTÉ
Version française – PAIN, JUSTICE ET LIBERTÉ – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson italienne – Pane, giustizia e libertà – Massimo Priviero – 2006


Nuto Revelli 1944




Le garçon marchait dans la neige et le vent
La route était ce brouillard sombre et à cent à l'heure, tombaient  les soldats
Lieutenant des Alpins, chef de mulets et de paysans,
De cent fous invétérés, en janvier 1943

Le garçon respirait, avec la neige au coeur
Avec la neige aux yeux et le vent enfonçait sa douleur
Il disait, si je retourne jamais chez moi, si je rentre entier
Maintenant j'ai compris sur qui je devrai tirer, vraiment tirer

Annina, Annina, si tu penses encore à moi
Annina, Annina, si tu peux m'entendre
Je voudrais jeter ces loques
Et sur l'herbe du courtil, faire l'amour avec toi
Tu le sais, chaque jour je pense à qui vivra
Qui de nous nous se sauvera
Qui de nous demain combattra
Pour pain, justice et liberté,
Pour pain, justice et liberté.

Le garçon revint, sans cadeaux accrochés à la poitrine
Ils lui dirent : « N'en parle pas, ils ne vous croiront pas »
Nuto prit son fusil, le sentier le long du fleuve
Et avec lui les emporta, à la fin de l'été 1943

Annina, Annina, je suis dans la montagne
Et mon Piémont devra m'écouter
Tu sais, maintenant je mène ma bande
Je tire à la face de celui qui nous envoya crever
Je le fais pour ces enfants,
Pour ces mulets et les paysans
Et tant qu'il sera là, je le ferai
Pain, justice et liberté,
Pain, justice et liberté.

Et vint encore avril, quand les Langhe sont une fleur
Nuto retourna chez lui et enterra dans le bois son fusil
Maintenant les routes étaient pleines et les sourires étaient clairs
Le garçon but à sa vie et dit « maintenant la guerre est vraiment finie »

Annina, Annina, un jour j'écrirai
Pour ne pas fermer les yeux, pour ne pas oublier
Annina, Annina, je serai la voix
De celui qui n'a rien, même pas une croix
Et je tournerai dans mes vallées
Tant que ma force se maintiendra
Et je le ferai tant qu'il y sera
Pain, justice et liberté,
Pain, justice et liberté.


Le garçon marchait, où les Langhe sont une fleur
Le soleil se couchait doucement pour le soldat et l'écrivain,
Pour le soldat et l'écrivain.