Il
est né le divin Enfant
Chanson
française – Il
est né le divin Enfant – Jean Yanne – 1982
Il est né le divin enfant |
Ah !
Lucien l’âne mon ami, aujourd’hui, je m’en vais te rapporter
une fable. Non pas une fable d’Ésope ou de La Fontaine, emplie
d’animaux et de proverbes, mais une fable en quelque sorte humaine.
Une fable dont les personnages sont des êtres humains et bien
évidemment, comme dans toutes les fables, des personnages inventés.
Voilà
qui est intéressant et somme toute, qui nous rendra justice à nous
les animaux. Mais, dis-moi, Marco Valdo M.I. mon ami, n’appelle-t-on
pas habituellement ce genre de récits des contes.
Bien
évidemment. Les contes sont des fables où les personnages sont des
humains. Ainsi en va-t-il des célèbres contes des mille une et une
nuits. Donc, je précise : une fable du genre particulier appelé
généralement « conte ».
En
fait, fables ou contes, ce sont des histoires où il faudrait
indiquer en préambule : « Toute ressemblance avec des
personnes existantes ou ayant existé… » Tu connais le texte
habituel.
Certes,
mais ce n’est pas exactement ça. Contes ou fables, il est
essentiel de bien indiquer qu’il s’agit de pures inventions, de
pures créations, même si comme c’est le cas ici, l’auteur est
anonyme ou inconnu. Les contes ont toujours servi à mille choses et
particulièrement, à dire ce qui ne peut être dit ouvertement. En
clair : quand placé sous une chape de plomb ou face à une
dictature avouée ou insidieuse (ici, pour Jean Yanne, il s’agit de
mettre en cause le conformisme religieux de la bonne société, dont
on sait qu’il est une dictature du genre insidieux et de plus
sournoise) le poète, l’auteur, l’écrivain, l’artiste, le
penseur, le philosophe, l’homme engagé ne peut dire la vérité,
connaissant par avance le sort qui l’attend :
La
Vérité ;
il suffit de voir ce qu’il advient des mécréants quand les
religieux sont au pouvoir ou même simplement, en majorité ; ce
qui se vérifie partout dans le monde et dans l’histoire. Le conte
est un message crypté. Donc pour en revenir à notre chanson et plus
précisément, à notre cantique – un cantique du 18 ou 19ième
siècle, on ne sait trop – réinterprété par Jean Yanne. Ce
cantique fort populaire au demeurant est resservi d’année en année
au repas de Noël
à la sauce Tino Rossi, sur les radios bien-pensantes; pour la
clarté des choses, je te rappelle le texte intégral :
« Il
est né le divin enfant
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement.
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement.
Depuis
plus de quatre mille ans
Nous le promettaient les prophètes,
Depuis plus de quatre mille ans
Nous attendions cet heureux temps.
Nous le promettaient les prophètes,
Depuis plus de quatre mille ans
Nous attendions cet heureux temps.
Il
est né le divin enfant
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement.
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement.
Ah!
qu’il est beau, qu’il est charmant,
Ah! que ses grâces sont parfaites,
Ah! qu’il est beau, qu’il est charmant,
Qu’il est doux, ce divin enfant.
Ah! que ses grâces sont parfaites,
Ah! qu’il est beau, qu’il est charmant,
Qu’il est doux, ce divin enfant.
Il
est né le divin enfant
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement.
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement.
Une
étable est son logement,
Un peu de paille est sa couchette,
Une étable est son logement,
Pour un Dieu quel abaissement!
Un peu de paille est sa couchette,
Une étable est son logement,
Pour un Dieu quel abaissement!
Il
est né le divin enfant
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement.
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement.
O
Jésus, ô roi tout puissant,
Tout petit enfant que vous êtes,
O Jésus, ô roi tout puissant,
Régnez sur nous entièrement.
Tout petit enfant que vous êtes,
O Jésus, ô roi tout puissant,
Régnez sur nous entièrement.
Il
est né le divin enfant
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement. »
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement. »
Ce
cantique, je le connais, tu parles, mon ami Marco Valdo M.I. Déjà
qu’il est lui-même une parodie de cantique, le texte est aussi
délirant que l’ironique interprétation qu’en fera un siècle
après Jean Yanne. D’ailleurs, n’était son existence ancienne,
on pourrait croire que lui aussi a été écrit par Jean Yanne. J’ai
d’ailleurs longtemps cru que c’était une blague, mais j’ai
bien dû déchanter : c’était réellement un cantique. Le
pire, c’est que j’ai dû le subir un nombre considérable de fois
quand ils me réquisitionnaient pour jouer l’âne dans leurs
crèches ; c’est un sommet du kitsch cathoromain. Ce n’est
pas un hasard, si « Noi, non siamo cristiani, siamo somari ».
Tu
remarqueras que dans la chanson, Jean Yanne prend le parti de l’âne
et dénonce le sort qu’on lui fait subir. Et puis, Jean Yanne
devait lui aussi en avoir par-dessus
la tête de cette siroperie ecclésiastique et il l’a passée au
moulinet du reggae ; cette fois, il a encore eu recours à la
parodie, à un « à la manière de… ».
Ici à la manière du Gainsbourg de Aux
armes ;
choristes y comprises. Avant d’aller plus loin, il faut quand même
signaler que comme beaucoup de chansons de Jean Yanne, celle-ci avait
été composée pour le film Deux Heures moins le Quart avant Jésus-Christ,
dont elle était la conclusion .Le résultat est détonant et
rebondit dans notre temps contemporain : la télé est là et
surgit au dernier couplet le conflit absurde qui se déroule dans le
pays où se déroula la
vie de Brian, film des Monty Python (1979) avec lequel il a une
certaine parenté, c’est-à-dire en Galilée-Palestine-Israël-Judée,
etc.
J’aime
beaucoup cette canzone, ce cantique qui est finalement un beau conte
et les beaux contes sont mes bons amis. Quant à nous, reprenons
notre tâche, dans cette Guerre de Cent Mille Ans – réelle
celle-là, et tissons le linceul de ce vieux monde engoncé dans ses
crédulités, malade de ses croyances, bigot, infantile et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Il
est né le divin enfant,
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
Le père vivait bien tranquille,
Bon ouvrier, bon artisan, (Choristes : Il est né le divin enfant)
C’était le meilleur de la ville
Pour faire les tables et les bancs. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Tôt le matin dans son échoppe,
Avec le bois de l’olivier, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Par le rabot, par la varlope,
Il ennoblissait son métier. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Il est né le divin enfant,
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
L’histoire est simple et plutôt belle ;
Un jour, il rencontre Marie, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Jeune et jolie, douce et fidèle,
Il veut lui consacrer sa vie. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Le voilà déjà qui installe
Meubles et tapis dans sa maison, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Il repeint les murs de sa salle
Et met des plumes aux édredons. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Il est né le divin enfant,
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
Dans leur bonheur, un ange passe
Et dit à Marie étonnée : (Choristes : Il est né le divin enfant)
Je vous salue pleine de grâce
Et vous annonce un héritier (Choristes : Il est né le divin enfant)
Qui va naître sans toit, sans âtre,
Sans draps, sans berceau, presque nu, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Près d’un bœuf que l’on va abattre,
Et d’un âne qu’on a battu. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Il est né le divin enfant,
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
C’est bien ainsi qu’en Palestine,
La face du monde a changé ; (Choristes : Il est né le divin enfant)
Qu’on prévienne les magazines
Et le journal télévisé. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Sur la paille d’une cabane
Et sous le ciel de Galilée, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Ce jour entre le bœuf et l’âne,
Un petit enfant juif est né. (Un petit enfant juif est né)
Il est né le divin enfant,
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
Le père vivait bien tranquille,
Bon ouvrier, bon artisan, (Choristes : Il est né le divin enfant)
C’était le meilleur de la ville
Pour faire les tables et les bancs. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Tôt le matin dans son échoppe,
Avec le bois de l’olivier, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Par le rabot, par la varlope,
Il ennoblissait son métier. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Il est né le divin enfant,
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
L’histoire est simple et plutôt belle ;
Un jour, il rencontre Marie, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Jeune et jolie, douce et fidèle,
Il veut lui consacrer sa vie. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Le voilà déjà qui installe
Meubles et tapis dans sa maison, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Il repeint les murs de sa salle
Et met des plumes aux édredons. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Il est né le divin enfant,
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
Dans leur bonheur, un ange passe
Et dit à Marie étonnée : (Choristes : Il est né le divin enfant)
Je vous salue pleine de grâce
Et vous annonce un héritier (Choristes : Il est né le divin enfant)
Qui va naître sans toit, sans âtre,
Sans draps, sans berceau, presque nu, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Près d’un bœuf que l’on va abattre,
Et d’un âne qu’on a battu. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Il est né le divin enfant,
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
C’est bien ainsi qu’en Palestine,
La face du monde a changé ; (Choristes : Il est né le divin enfant)
Qu’on prévienne les magazines
Et le journal télévisé. (Choristes : Il est né le divin enfant)
Sur la paille d’une cabane
Et sous le ciel de Galilée, (Choristes : Il est né le divin enfant)
Ce jour entre le bœuf et l’âne,
Un petit enfant juif est né. (Un petit enfant juif est né)
Il est né le divin enfant,
Jouez transistors, résonnez cassettes !
Il est né le divin enfant,
Magnétoscopons cet événement !
(Choristes : Il est né le divin enfant)
(Choristes :
Il est né le divin enfant)
(Choristes : Il est né le divin enfant)
(Choristes : Il est né le divin enfant)