GÜLDÜNYA
Version
française – GÜLDÜNYA – Marco
valdo M.I. – 2018
tirée
de la traduction italienne – GÜLDÜNYA
– Flavio Poltronieri –
2018
Paroles
et musique : Zülfü
Livaneli
Livaneli
écrivit et dédia la chanson à une fille victime d’un crime
d’honneur.
Son nom Güldünya est composé de deux différents mots : la première partie « Gul » est aussi bien le nom « Rosa » que le verbe « rire », la seconde partie « dünya » signifie par contre « monde ».
Son nom Güldünya est composé de deux différents mots : la première partie « Gul » est aussi bien le nom « Rosa » que le verbe « rire », la seconde partie « dünya » signifie par contre « monde ».
Dialogue
maïeutique
Vois-tu,
Lucien l’âne mon ami, la chanson raconte la très triste histoire
de Güldünya, une jeune fille turque qui vivait dans Istamboul,
la ville la plus moderne et la plus européanisée de Turquie. Elle
s’était bercée
de l’illusion qu’un tel monde serait civilisé et serait capable
d’atteindre la hauteur nécessaire pour
donner vie à la dignité humaine, à la dignité d’être et de
société humaines. C’était une illusion et Güldünya a payé
très cher cette erreur de jugement : elle a voulu vivre selon
ses amours, elle en est morte ; pour raison d’amour, ils l’ont
assassinée.
Que
racontes-tu, Marco Valdo M.I. mon ami, qu’est-il arrivé à cette
jeune femme, je pressens une tragédie ?
Une
tragédie, Lucien l’âne mon ami, c’en est une, assurément ;
mais c’est aussi une ignominie et en langage plus cru comme le
dirait le populaire, une franche saloperie. Et le pire, le pire de
tout, c’est qu’ils appellent ça un « crime d’honneur ».
À mon sens, il s’agit plutôt d’un « crime d’horreur ».
Un
« crime d’honneur »,
un « crime d’horreur » ?, dit
Lucien l’âne en dressant ses oreilles à la verticale,
de quoi s’agit-il ?.
En
clair, Lucien l’âne mon ami, Güldünya
a été purement et simplement
assassinée parce qu’elle avait voulu connaître et accomplir sa
liberté d’être humain et sa liberté d’être humain féminin ;
car elle avait décidé de suivre
le penchant
de son cœur
et refusé de se soumettre au diktat de la religion, qui n’est rien
d’autre qu’un résidu d’antiques
coutumes paysannes arriérées.
Oh,
dit Lucien l’âne qui en a vu d’autres,
prudence, prudence, il faut être prudent avec les religions. Car les
religions sont des engeances rancunières et assassines.
Oh,
Lucien l’âne mon ami, je le sais et ô combien, je le sais. J’ai
écrit tant de choses à propos des persécutions
et assassinats de la religion catholique
– du sac de Jérusalem aux
massacres d’Albi, de Béziers et de Montségur, à la torture
de Claes le père de Till, à sa mort sur le bûcher, à celle de
Viviani et de Bruno, à celui de Dolcino et de tant d’autres, etc.,
on n’en finirait pas. Mais dans ce cas-ci, il s’agit de la
religion musulmane, des prescriptions du Coran et
des délires machistes du prophète, relayant les ukases divins. Ah,
si cette religion se contentait de mener des guerres saintes contre
les religions concurrentes, je n’y trouverais pas trop à y
redire ; en quelque sorte, ils laveraient leur linge sale en
famille. Mais elle est plus pernicieuse, plus perverse encore, au
moins autant que ne le furent les religions chrétiennes. Elle
intervient dans la vie privée, quotidienne et intime de millions et
de millions d’enfants (par le baptême, la circoncision ou
l’excision), de femmes et d’hommes. Les religions, foi de Marco
Valdo M.I., sont toutes indistinctement des machines autoritaires et
indiscrètes ; toutes sont les ennemies de la liberté.
Pour
ce que j’en ai vu au cours des âges, dit Lucien l’âne, tu as
raison. J’ai vu les juifs se massacrer entre eux, les chrétiens
massacrer les juifs, les musulmans massacrer les chrétiens et les
juifs, les hindous massacrer les musulmans et inversement.
La
religion est un sport dangereux, j’en conviens, dit Marco Valdo
M.I.; cependant, il faut en sortir un jour ou l’autre de ce cercle
infernal et à mon sens, la seule et unique manière s’est de se
reconnaître tous comme des êtres vivants et de s’accorder sur
cette seule base, sans l’intervention d’un être supraterrestre,
sans l’intercession d’un dieu, qui en dehors de l’imaginaire de
certains, n’existe tout simplement pas.
Sur
ce point, Marco Valdo M.I. mon ami, je te rejoins totalement.
D’ailleurs, il suffit de lire La
Déclaration Universelle des Droits de l’Âne pour se
convaincre que l’âne est athée. À ce sujet, il faut en toute
objectivité constater qu’à la naissance, l’homme – dans
toutes ses déclinaisons – est athée comme l’âne ou n’importe
quel être – animal, végétal, minéral, gazeux, vide… et que
tous les vivants
redeviennent athées à leur mort, pour autant qu’ils se soient
égarés durant leur existence dans les arcanes d’une religion ou
d’une autre.
En
effet, Lucien l’âne mon ami, tu fais bien de le rappeler : à
la naissance, tout le monde – absolument tout le monde – est
athée. Ce n’est qu’ensuite, qu’on pousse l’être humain dans
les bras des religieux, qu’on fait gober l’existence d’un Dieu
ou de plusieurs, qu’on le rend croyant et crédule. Tu fais tout
aussi bien de rappeler que l’être humain abandonne avec sa vie
toute coloration religieuse et redevient athée, quand il meurt.
Maintenant,
Marco Valdo M.I., pour cette fois, il est temps de conclure et de
reprendre notre tâche qui consiste à tisser le linceul de ce vieux
monde absurde, assassin, ignoble, infect, religieux, croyant,
crédule, idiot
et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
parlaient Marco Valdo M..I. et Lucien Lane
Güldünya
Güldünya…
Güldünya Güldünya...