dimanche 4 octobre 2020

W LA LIBERTÉ

 

W LA LIBERTÉ



Version française – W LA LIBERTÉ – Marco Valdo M.I. – 2020

Chanson italienne – W la libertà Zauber – 1986

 

 

 

 


 



W la libertà est un mini-LP publié par Drums Edizioni Musicali en 1986. qui rassemble quatre titres enregistrés par Zauber avec le trio vocal de Mirage (produit par Zauber lui-même). Le disque est la suite naturelle de « Profumo di Rovina » (« Dix chansons de Ferrante Aporti » de 1985), dans ce cas-ci dédié cependant à la section féminine. On peut lire sur la couverture que « Viva la libertà » ainsi que « Profumo di Rovina » (1985), est une anthologie discographique de chansons écrites par des détenus. Contrairement au précédent disque, cependant, elle ne recueille que des compositions de filles et est confiée à l’interprétation d’un seul groupe, Mirage.

(VERSO LA STRATOSFERA – Blog dedicato al rock progressivo (e non solo) italiano degli anni 70 e deviazioni varie)


Dialogue Maïeutique


Mon ami Lucien l’âne, il me semble que tu as l’air un peu perplexe face à ce titre. Dis-moi si je me trompe.


Marco Valdo M.I., mon ami, je m’interroge sur ce W, que tu as d’ailleurs repris dans la version française. Je suppose qu’il veut simplement dire, noter étrangement Viva ou Vive.


Certainement, Lucien l’âne mon ami, et toi qui vis en fuyard depuis des siècles, toi qui évites si scrupuleusement, si précautionneusement de te faire enfermer, tu en sais quelque chose de la valeur de la liberté.


En effet, dit Lucien l’âne, si j’ai choisi de rester un âne, de rester prisonnier de mon corps d’âne, dans cette apparence insolite pour un jeune homme que j’étais, je l’ai fait justement pour bénéficier à jamais de cette vie d’âne errant, courant et discourant interminablement qui est la mienne.


Juste quelques mots à propos de la version française, car, Lucien l’âne mon ami, elle diffère sensiblement de la chanson italienne sur un point accessoire que je trouve néanmoins essentiel et à propos de l’artifice que j’ai trouvé pour surmonter la difficulté de genre.


Oh, dit Lucien l’âne, tu as bien fait alors, car le genre est très à la mode depuis quelque temps. Mais quelle était cette difficulté ?


Eh bien, Lucien l’âne mon ami, si tu as lu le commentaire d’introduction, tu sais que le texte de la chanson et l’interprétation sont le fait d’un groupe féminin, appelé « Mirage ». Or – je ne sais si c’est la même sensation en italien – le texte une fois traduit revêtait au singulier une forte connotation masculine ; ce qui ne rendait pas justice à ses créatrices. Il m’a paru nécessaire de contourner cet obstacle et d’effacer cette malencontreuse impression. Alors, comme la liberté – et cela n’est pas discutable – appartient à tous, je me suis dit que mettre le texte au pluriel permettrait d’éviter cet écueil de genre. Pour le reste, outre que la chanson la voit sous un angle particulier, de la liberté, il n’y a pas grand-chose à en dire au-delà de ce qu’on en a tant dit – songe par exemple à Liberté, elle aussi écrite sur le mur, si ce n’est qu’elle est essentielle à la vie et pas seulement humaine, car elle est le moteur même de l’évolution naturelle, laquelle ne peut être contrainte. Le monde et la vie se sont créés et ne croissent que grâce à elle. Elle va son chemin dans tous les sens, y compris dans des impasses, muant de mue en mue dans son étrange parcours. Ainsi en va-t-il aussi de la liberté individuelle des humaines et des humains, êtres minuscules s’agitant dans l’immensité.


Hou là, Marco Valdo M.I. mon ami, te voilà à nouveau philosophant à tours de bras ; d’ailleurs, on en a déjà causé tant quand on parcourait ici même les Lettres de Prison de Carlo Levi ; il y en avait quarante-deux entre Le Fils emprisonné et Le Ciel de Lucanie, pour ne rien dire de L’Arlequin amoureux (entre Marengo et Les Pieds nus) ou de la Geste de Liberté (entre Katheline, la bonne Sorcière et L’Heure de l’Hirondelle). Je t’en prie, restons-en là et tissons le linceul de ce vieux monde étouffant, limité, carcéral, réduit et cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien l’âne.



W la liberté que l’on veut supprimer

Elle renaît plus forte quand on veut l’enterrer.

La liberté écrite sur le mur

Par ceux qui ont déjà été emprisonnés

Ou ceux qui n’ont pas de futur.



Tous parlent en bien de cette chose étrange,

En font de longs discours chaque semaine.

W la liberté avec un signe fort

Gravé avec des lettres torses d’or.



W la liberté pour ceux qui sauront piocher

Et détruire le mur du pénitencier.



W la liberté que l’on veut supprimer,

Elle renaît plus forte quand on veut l’enterrer.

C’est une excuse que les madrés utilisent

Pour en profiter à la face des autres.



Tous parlent en bien de cette chose étrange,

En font de longs discours chaque semaine.

W la liberté avec un signe fort

Gravé avec des lettres torses d’or.



Seuls qui l’ont perdue comprennent vraiment,

Que quand elle manque, on rencontre le néant.

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