COMPTINE DE L’ABEILLE
Version française – COMPTINE DE L’ABEILLE – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson italienne – Filastrocca dell’ape – Mimmo Mòllica – s.d.
LA BELLE, LES ABEILLES ET LE VOLEUR DE MIEL Lucas Cranach – ca. 1530 |
La Filastrocca dell’ape – « Comptine de l’abeille » de Mimmo Mòllica se veut un hommage à ces insectes laborieux, mais aussi un appel pour la sauvegarde des abeilles et de la biodiversité. Les abeilles, en effet, sont en danger réel, menacées par les pesticides et la perte de leur habitat. Les pesticides les paralysent, provoquant la désorientation et la mort. Sauvons les abeilles !
Les abeilles, après tout, font bien plus que du miel : un tiers de notre nourriture dépend d’elles par le biais de la pollinisation. De nombreuses cultures légumières et horticoles importantes risquent d’être durement touchées par la diminution du nombre d’insectes pollinisateurs (fruits et légumes, tels que les tomates, les amandes, les pommes et les fraises : plus de 4 000 types de légumes rien qu’en Europe).
Sauvons les abeilles !
Dialogue Maïeutique
Ah, oui, dit Lucien l’âne, sauvons les abeilles et tout le reste. Mais les abeilles, c’est très bien, ça fait bzu et ça butine. Je les ai toujours connues et je les aime bien ; surtout, j’aime bien les regarder, on dirait qu’elles dansent en trois dimensions et toujours en couleurs, au soleil. Certainement, il faudrait les sauvegarder, les abeilles, car elles mettent des taches de soleil mouvantes dans la longueur du jour. Évidemment, il faut prendre le temps de les regarder ; ça vous fait de très belles et de très agréables journées. Et puis, comme tous les êtres vivants – disons comme les rats – elles ont parfaitement le droit de vivre ; mais pour moi, pas à cause de leur éventuelle utilité ; l’utilité est un hasard superficiel, c’est un effet d’entropie. Comprends-moi, les abeilles ne sont pas là pour faire du miel, ni pour polliniser, c’est là une vision très utilitariste de l’existence ; c’est prendre le monde à l’envers. En fait, si elles font du miel, si elles pollinisent, c’est parce qu’elles sont elles-mêmes et qu’elles ne peuvent rien faire d’autre que d’être elles-mêmes ; en fait, en quelque sorte, le miel, la ruche, le pollen, c’est l’abeille elle-même, entendue comme un ensemble inséparable de lui-même. De même, à ce compte-là, s’il doit y avoir une téléologie, l’homme est là pour faire des ponts ou pour faire des guerres ; d’aucuns pourraient justifier l’utilité des guerres comme des moments de grands progrès et des séquences de transmission de savoirs et même, de civilisation. Ce seraient des ferments de l’évolution humaine. C’est peut-être même vrai, mais dans un raisonnement a posteriori. En fait, tout comme pour l’abeille et le miel, la guerre n’a d’autre but que de faire de la guerre et par un effet d’entropie, elle peut engendrer des progrès, mais tout autant des régressions ; ça lui est complètement indifférent. Il en va de même de l’abeille.
Halte-là, Lucien l’âne mon ami, ici, dans la chanson, il est question de l’abeille, des abeilles racontées par une abeille. Et cette abeille plaide pour la survie des abeilles – splendeur et misère des abeilles serait un assez bon titre. Donc, cette sympathique petite abeille chante une comptine. Une comptine s’adresse aux enfants et elle dit des choses simples. Il faut la voir comme ça et c’est comme ça qu’elle veut qu’on la voie. C’est une défense et illustration des abeilles par une jeune abeille à destination des jeunes humains. Avant qu’il ne soit trop tard, c’est un avertissement. Tiens, c’est un discours de Cassandre et de ce que j’en sais, il se pourrait bien qu’elle ait raison de sonner ainsi le tocsin. On commence à voir les effets de cette destruction systématique des insectes et d’autres espèces animales (donc, pas seulement des abeilles) et il n’est pas sûr du tout qu’on pourra y mettre fin à temps.
Oui, dit Lucien l’âne, à force de jouer avec les allumettes, on finit par mettre le feu et puis, on ne sait que faire face à l’incendie. Mais rassure-toi, tout finit toujours par s’arranger, disent certains. Même mal, ajoute le sage. Alors, tissons le linceul de ce vieux monde décrépit, empesté, infatué, imbécile et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Je suis la petite abeille fidèle,
Je suis l’abeille qui fait le miel,
Volant toujours comme l’aviateur,
Toujours à me poser sur les fleurs.
Toujours en vol, entre le champ et le jardin,
Trèfle, thym, origan ou romarin,
Je suce le nectar de chaque fleur,
De mère nature, le cadeau le meilleur.
Un miel doux, source de vie,
Riche en pollen de jonquilles,
Du nectar, nous sommes les butineuses ;
De la cire, nous sommes les faiseuses.
Lors même que l’air se salit et se pollue,
Que l’eau est trouble et pue.
Nous faisons plus encore pour les gens,
Nous protégeons et nous sauvons l’environnement,
Si je disparaissais à jamais du monde,
La crise de la planète serait plus profonde.
Sans les abeilles et les pollinisateurs
S’éteindrait la race des agriculteurs.
Nous sommes nombreux à l’avoir compris
Que la planète doit être sauvegardée
Des pesticides avec lesquels on anéantit
Les abeilles, par millions, déjà on a tuées.
Quand les abeilles n’y seront plus,
Votre monde ira à l’envers
Et vous aurez perdu
Le ciel et l’Univers.
Les abeilles, jolies et fécondes,
Gardent les secrets du monde,
Précieuses messagères du temps,
Elles annoncent le printemps.
Nous sommes petites, mais des milliers.
La ruche est douce à habiter
Où il y a la paix, l’entente et l’unité,
La cire, le miel, le travail et l’humilité.
De la nature, nous sommes la volonté,
Et dans le monde, nous sommes la liberté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire