vendredi 10 avril 2020

HOURRA, ON VIT ENCORE !



HOURRA, ON VIT ENCORE !


Version française – HOURRA, ON VIT ENCORE ! – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson allemandeHurra Wir Leben NochMegaherz2014
Paroles et musique : Megaherz
Album: Zombieland




Le peintre qui a fait ce tableau en 1944 avant de partir pour Auschwitz et d’y mourir s’appelle Félix Nussbaum. C’est un grand peintre.
Il était caché à Bruxelles. On a retrouvé cette supplique de sa part :

« Si je meurs, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes . »

Ce que nous faisons.





Dialogue Maïeutique

Hourra, on vit encore !, Lucien l’âne mon ami.

Oui, dit Lucien l’âne, et beaucoup de gens de par le monde, énormément de gens doivent se dire la même chose à chaque moment ou au moins, à chaque réveil. Mais, laisse-moi te dire, que c’est toujours ainsi lors des épidémies, des pandémies, des pandépidémies et face à toutes les catastrophes ; face aux ravages des cancers et autres maladies récurrentes, face à ceux de la faim, de la soif, de la misère, de la guerre et j’en passe. Et je ne dirai pas qu’ils ont tort, bien au contraire.

Bien au contraire, reprend Marco Valdo M.I., en effet et même, il est bon de se le dire chaque matin, à chaque heure, n’importe quand et n’importe où, car ainsi va la vie qu’elle n’attend pas les catastrophes, les épidémies, les pandépidémies, etc. pour s’arrêter. En fait, il n’y a rien de plus banal. On peut y ajouter les autos folles, les avions qui tombent du ciel, les bateaux amoureux de montagnes de glace, les fils électriques, les gaz délétères, les rivières et que sais-je encore. Mille choses chimiques ou alors, les assassins, petits tueurs familiaux ou locaux, les distraits ; bref, la mort attend partout chacun, à chaque instant. Alors, oui, Hourra, on vit encore ! Et pas de fausse pudeur : quand on meurt, on s’en fout ! Du moins, c’est point de vue du mort. Je veux dire lui, le premier et plus que tout autre. Ma grand-mère sentant sa fin prochaine, avant de sombrer dans un coma vertigineux, me chantait :

« Quand on est mort,
On est foutu,
Les limaçons vous dévorent
Les poils du cul. »

Certes, dit Lucien l’âne en riant, c’est mignon, mais si tu voulais me dire ce que tu as trouvé dans cette chanson allemande, je suis sûr qu’il n’y a pas de limaçon.

En effet, répond Marco Valdo M.I., il n’y est pas question de limaçon. Cependant, elle semble faite elle aussi pour le temps présent ; elle se modèle en une sorte de sermon destiné à ceux que les événements déboussolent. Voilà tout. Elle commence d’ailleurs en conseillant :

« Arrête de te lamenter
Et de m’emmerder.
Laisse tomber le désespoir,
Cesse de voir tout en noir »

Oh, dit Lucien l’âne, elle a bien raison. De mon côté, j’ai comme le souvenir que tu avais écrit une chanson qui portait un titre assez semblable.


Juste, Lucien l’âne mon ami, elle s’intitule exactement : « Holà, nous vivons ! » et je ne saurais trop insister pour qu’on la relise et comprenne qui pourra l’étrange humour du refrain, qui me paraît lui également adapté à la situation actuelle :

« Fuite en avant
Hop ! Une bière dedans !
Progrès en arrière
Hop ! Une autre bière !
Chantons à l'unisson
Holà, nous vivons ! »

Ça me rappelle ton antienne de bière, Marco Valdo M.I. : « Une bière, une seule, la dernière ! »

En toute honnêteté, reprend Marco Valdo M.I., je voudrais quand même signaler qu’elle s’était – ma chanson – elle-même inspirée d’une autre chanson allemande Hoppla ! Wir Leben ! de Walter Mehring, tirée du spectacle théâtral d’Ernst Toller : « Hop là, wir leben ! Ein Vorspiel und fünf Akte ». Mais ce récapitulatif me fait penser que quand on les relit, on s’aperçoit que dans la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font à l’encontre les pauvres, tous les épisodes se rejoignent pour attester cette évidente vérité. Celle-ci dit notamment :

« La vie en ce monde
Est une guerre immonde :
Nous jouons,
Nous nous battons.
On parie tout sur la victoire. »

Soit, dit Lucien l’âne, alors tissons le linceul de ce vieux monde inique, déboussolé, pestilentiel, belliqueux et cacochyme

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane





Arrête de te lamenter
Et de m’emmerder.
Laisse tomber le désespoir,
Cesse de voir tout en noir
Je sais que ce n’est pas aisé,
Que souvent, il n’y a pas assez,
Mais pour tous les autres là,
C’est pareil que pour toi.
Qui crois-tu être vraiment ?
Que crois-tu maintenant ?
Un coup ça va, un coup ça va pas
Et là, tu es déjà flagada.
Pousse-toi sans crainte,
Libère-toi de la contrainte !
Qui te tient enchaîné
Et paralyse tes pieds.
La vie en ce monde
Est une guerre immonde :
Nous jouons,
Nous nous battons.
On parie tout sur la victoire.


Hourra – on est encore vivants !
Quand on y pense,
Nous avons encore eu de la chance :
Hourra – on est encore vivants !
Nous sommes toujours là.
Hourra – on est encore vivants !
On s’en est tirés encore une fois.
Hourra – on est encore vivants !
Plus que jamais, maintenant,
Nous vivons réellement.


Ce que tu veux, tu ne le sais pas,
Tu ne sais pas ce que tu as
Bientôt, tu sauras ce que c’est
Quand on rate le train du progrès
Tu te montes le cou,
Tu dis non à tout.
Ta chance s’est enfuie
Tu ne peux rattraper ta vie.
Qui crois-tu être vraiment ?
Que crois-tu maintenant ?
Qui sait si cela vaut la peine
Que le diable te mène.
Avoue que c’est folie
Quand tu aimes ta vie
De chercher cette chose
Qui t'indispose.


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