QUESTIONS À MON ÉTOILE
Version
française – QUESTIONS À MON ÉTOILE – Marco Valdo M.I. – 2020
Je
m’éveille parfois où maintenant, tout est pareil.
Les
baisers sont interdits, les funérailles sont interdites.
La
lumière qui s’en va scande l’heure triste ;
On
dort sans sommeil et fatigué, on s’éveille.
On
court sur place, on tourne dans sa cage.
On
va séparés de tout voisinage,
On
va tous ensemble vers la sépulture,
Ennemie
cette vie, ennemie la nature.
Au-dessus
de mes trains, j’avais une petite étoile.
Sur
mon angoisse des beaux jours, elle veillait ;
Sur
mon sommeil arraché à ces rails, elle veillait.
Les
lumières étaient des phares ? Dis-le-moi toi, petite étoile.
J’avais
une ville sans portes ni murs, petite étoile.
Paolo
Ciarchi est mort, Gianni Mura est mort
Et
je en sais pas vers quoi me tourner encore.
Que
vais-je faire ? Dis-le-moi toi, petite étoile.
J’avais
un chant pour tous mes camarades,
Pour
les idéaux brisés et des poings comme des rêves.
J’avais
une raison bien solide.
Je
regardais dans l’abîme ? Dis-le-moi toi, petite étoile.
J’avais
aussi la manie de mettre ensemble
Le
plus désirable et le plus horrible,
Le
temps avec le progrès et la littérature.
Es-tu
dans mon cœur, petite étoile ? Chanteras-tu le futur ?
J’avais
aussi Rodari, ses fables enfantines.
Je
vois les enfants confinés et par chance, dispos
Et
dans le temps suspendu, ils croissent sans repos.
La
fête reprendra ? Réponds-moi, petite étoile.
« Je
sais ce que j’ai à faire, même dans la débâcle.
Moi,
je suis chirurgien, pas devin.
Si
on veut, comme les auspices, je peux regarder les intestins,
Mais
je n’ai jamais noté qu’il y eût là une étoile.
Il
fait toujours beau dans la salle d’opération.
Peu
de littérature, toujours la même histoire
Il
faut lutter pour gagner la guérison
Et
aussi longtemps que le
cœur bat, pour moi, la
vie dure ».
Je
ne sais si je l’ai compris, s’il y a une morale ;
Je
ne sais si elle brille encore parmi ces rafales.
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