HORS LA PEUR
Version
française – HORS LA PEUR
– Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson
italienne – Fuori
la paura – Nomadi
– 2020
2020: Chansonnier du Coronavirus
2020: Chansonnier du Coronavirus
Fou de peur
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Le
groupe émilien Nomadi a sorti une nouvelle chanson avec Paolo Belli,
disponible dès aujourd’hui, le 24 mars. La chanson, intitulée
"Fuori la paura" a été réalisée pendant ces journées
caractérisées par l’urgence du Coronavirus.
Dans
un communiqué de presse, Beppe Carletti a déclaré : "Ce
n’est pas une idée à but lucratif, nous avons toujours été
attentifs à la réalité qui nous entoure et le moment que nous
vivons ne pouvait
pas nous laisser indifférents
maintenant. Avec Paolo Belli, nous avons réalisé ce morceau…
et c’est de bon augure."
Paolo
Belli a ensuite ajouté : "Le 21 mars (mon anniversaire),
Beppe Carletti m’a appelé et m’a demandé si je voulais
participer à ce projet. Dans un moment aussi difficile, c’était
un beau cadeau, qui m’a permis de jouer et de chanter les pensées,
les rêves et les sentiments qu’il m’avait transmis. Si la même
émotion que j’ai ressentie en l’écoutant pouvait à mon tour la
faire ressentir au plus grand nombre, ce serait un merveilleux
cadeau".
Les
artistes ont enregistré des pistes audio et vocales de la chanson
dans les studios improvisés de leurs maisons. Grâce à Atos
Travaglini et à la supervision de Massimo Vecchi – respectivement
ingénieur du son et bassiste de Nomadi – le travail réalisé "à
distance" a été transféré en un seul morceau et la chanson
"Fuori la paura" est née.
Dialogue
Maïeutique
Je
t’avoue, Lucien l’âne mon ami, que dès la lecture du titre
italien de cette chanson italienne, j’ai vu surgir devant mes yeux
le Horla, cet énigmatique personnage qui a tant poursuivi Guy de
Maupassant qu’il en avait écrit trois nouvelles, trois versions
différentes. Il tentait de l’endiguer, mais finira par être
submergé entièrement par lui.
Oh,
dit Lucien l’âne, je le connais aussi celui-là qui faisait voler
les roses devant les yeux incrédules. Imagine ce que peuvent
représenter des roses volantes pour un âne tel que moi. J’admets
volontiers, par ailleurs, qu’il n’y en a pas d’autre.
Bien
sûr, répond Marco Valdo M.I., il ne peut en exister d’autre que
toi ; jamais aucun autre ne pourra revendiquer ton authentique
antiquité. Mais, laisse-moi te dire que ce n’est pas le sujet de
la chanson. Donc, m’étant mis en tête le Horla, je l’ai établi
comme personnage central de la version française ; un
personnage qui symbolise ici cette peur irréfragable qui s’est
emparée récemment de la quasi-totalité de l’humanité,
littéralement affolée, face à ce phénomène naturel qui la
bouleverse. Il est vrai qu’elle avait cru pouvoir écarter pour
l’éternité et oublier pour toujours la contingence du monde.
C’était compter sans la nature, sans la nature même de la vie
biologique dont, comme tu le sais, il est prudent, utile et
intelligent de ne jamais perdre de vue que pour l’essentiel, elle
nous échappe. Elle nous échappe dans ses échappées soudaines ;
elle nous échappe aussi par sa complexité. Si importantes, si
nombreuses, si étendues soient nos connaissances, elles restent
parcellaires, rudimentaires, fragmentaires et singulièrement,
lacunaires. La connaissance est un phénomène paradoxal : plus
elle s’étend, plus elle mesure sa petitesse, sa nanitude sans
cesse renouvelée. Ce n’est pas que nous ne sachions rien, loin de
là ; nos sciences sont multiples et fort étendues, mais le
monde – considéré dans toutes ses dimensions, s’étend bien
au-delà. Dans un nouvel au-delà, l’horizon recule toujours et
toujours s’agrandit.
Halte-là,
Marco Valdo M.I., tu t’emballes. Je t’en prie dis-moi plutôt de
quoi se préoccupe cette chanson et tout ce que tu voulais en dire.
Oh,
Lucien l’âne mon ami, cette chanson est une sorte d’invocation
contre la terreur qui étreint certains ; elle est une sorte
d’incitation au calme, au courage et à la raison. Cela dit, je
t’avoue aussi que la version française, stimulée par l’apparition
du Horla, ce fantôme de la folie, ce fantasme invisible, ce
croquemitaine exotique, ce Phantomas redoutable, s’est enrichie de
cette présence. Je te le dis, Lucien l’âne mon ami, cette
panique, cette terreur, cette horreur, ce Horla qui s’en vient
titiller le monde est le plus grand ennemi de l’homme. Au fait,
finalement, quand même, ce qu’on est bien chez soi !
Au
fait, oui, ce qu’on est bien chez soi, conclut Lucien l’âne. Et
puis, c’est déjà bien qu’on ait la vie ; pour le reste,
soyons patients. Chaque chose vient en son temps et qu’on le
veuille ou non, il faut s’en accoutumer et s’il faut mourir,
mourons tranquilles ; si nécessaire, aidons à mourir dans la
tranquillité. Alors, tissons le linceul de ce vieux monde raviné,
mutant, contrariant, évolutionnaire et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Horla,
peur ! Quand tout cela sera passé,
Quand
nous serons prêts à nous embrasser,
Quand
on pourra à nouveau se retrouver,
Quand
tout cela sera terminé,
Nous
reporterons avec fierté, notre humanité
Hors
la peur !
Horla,
peur !
Quand
nous reprendrons nos jours,
Debout
à l’arrêt de chaque jour,
Quand
toutes les bonnes choses vont revenir,
Nous
marcherons pieds nus vers l’avenir
Et
nous enterrerons la peur.
Hors
la peur !
Horla,
peur !
Quand
nous dorloterons nos heures,
Quand
nous attendrons le bonheur,
Quand
reviendra le bonheur,
Nous
marcherons avec le monde
En
prenant soin de chaque seconde
Et
nous enterrerons la peur.
Hors
la peur !
Horla,
peur !
Comme
chaque nuit,
Comme
la nuit qui fuit
Brisée
par les cris des sirènes,
Blessée
par le stridulet de mon haleine,
De
cette voix qui nous tient en vie
Hommes
et femmes unis dans cette folie,
En
cette nuit qui nous a fait otages
Mais
au fond…
Face
à l’orage
Crions,
crions
Horla,
peur ! Hors la peur !
Horla,
peur ! Hors
la peur !
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