MES YEUX VOILÉS
Version française – MES YEUX VOILÉS – Marco Valdo M.I. – 2020
d’après
les versions italienne et anglaise des Chansons contre la Guerre
d’une
chanson grecque – Τα
βουρκωμένα μάτια μου (Ta
Vourkoména Mátia Mou)
– Eleni
Karaindrou / Ελένη Καραΐνδρου
– 1986
Film :
Ο
Μελισσοκόμος / L’Apiculteur - Θόδωρος
Αγγελόπουλος
[ Theodōros
Angelopoulos ]
Paroles : Λευτέρης Παπαδόπουλος [ Lefteris Papadopoulos]
Musique : Eleni Karaindrou / Ελένη Καραΐνδρου
Interprète : Yorgos Dalaras / Γιώργος Νταλάρας
Paroles : Λευτέρης Παπαδόπουλος [ Lefteris Papadopoulos]
Musique : Eleni Karaindrou / Ελένη Καραΐνδρου
Interprète : Yorgos Dalaras / Γιώργος Νταλάρας
Dialogue
Maïeutique
Ce
soir, il fait déjà bien sombre, Lucien l’âne mon ami, et je
manque d’inspiration et vois-tu, je me demande pourquoi.
Oh,
dit Lucien l’âne, peut-être est-ce le soleil ou peut-être est-ce
ce vent glacial ou peut-être, cet après-midi, ce ciel si calme,
cette toile bleue sans aucun nuage, sans aucune trace d’aéronef.
Soit,
reprend Marco Valdo M.I., peut-être as-tu raison. Peut-être est-ce
mes yeux fatigués ? Ou le coucher du soleil qui assombrit la
fin du jour ?
Peut-être,
dit Lucien l’âne, est-ce le hibou qui ulule ou la chouette qui
vient de déployer ses ailes ? Peut-être est-ce la
chauve-souris, petite pipistrelle, qui tournoie au-dessus du lilas et
du houx du jardin ? Peut-être est-ce le chat noir qui chasse
les oiseaux ?
Ou,
Lucien l’âne mon ami, peut-être est-ce Jésus qui tarde à
rentrer ? Peut-être est-ce l’ambiance délétère de ces
temps infects ? Peut-être est-ce mon humeur de ce soir
mélancolique ? Peut-être est-ce la fatigue d’une longue
promenade, simplement ? Peut-être est-ce le sommeil qui voile
mes yeux ? Peut-être est-ce mon oreille distraite qui écoute
le vent ? Peut-être est-ce la perruche criarde qui s’en va à
tire d’aile ? Oh, Lucien l’âne mon ami, peut-être est-ce
que sais-je, que sais-je, que sais-je encore ? Rien ou si peu,
naturellement. Rien ou si peu, peut-être est-ce là la définition
même de la vie ?
Va-t’en
savoir, Marco Valdo M.I. mon ami. Mais, en vérité, on ne peut
continuer ainsi plus longuement, car il nous faut tisser le linceul
de ce vieux monde déliquescent, soufflant, ahanant, pestant et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
C’est peut-être la fumée,
C’est peut-être le vent,
Qui a mes yeux voilés,
Qui a fait ce gel ambiant.
Peut-être est-ce la fumée,
Qui assombrit la journée,
Et non toi, ma toute belle,
Qui as déplié tes ailes.
Peut-être est-ce la fumée,
Peut-être est-ce le vent,
Peut-être cette soirée,
Qui s’en va mélancoliquement ?
Cela dépend du feu ; peut-être,
De la neige ; peut-être,
Des bois dévastés,
Et des oiseaux chassés.
Peut-être est-ce l'incendie
Qui encercle ma vie,
Et non toi, ma toute belle,
Partie à tire d’ailes.
Peut-être est-ce la fumée,
Peut-être est-ce le vent,
Peut-être cette soirée,
Qui s’en va mélancoliquement ?
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