VIVE
QUI COMPTE POUR RIEN
Version
française – VIVE QUI COMPTE POUR RIEN – Marco Valdo M.I. –
2020
Chanson
italienne – W chi non conta niente – Eugenio
Bennato – 2020
Les migrants débarquent au milieu des touristes
|
Des
frontières, des migrants et une humanité à raconter. Au milieu des
mers, des déserts, des montagnes et de tout le poids de la musique
du Sud. C’est l’histoire vraie de l’homme et de son
environnement qui prend vie dans le nouveau clip vidéo « W chi
non conta niente », dans lequel Eugenio Bennato et les vies
racontées se fondent en un conte choral.
« W
chi non conta niente » parle d’émigration – dit Eugenio
Bennato – et vient d’une étincelle inconsciente qui veut mettre
en évidence la capacité des derniers à se faire entendre. Et c’est
précisément à qui ne compte pour rien, à qui ne monte pas dans le
train des gagnants, des affaires, de l’univers nord-occidental, à
qui se trouve de l’autre côté, est dédiée la chanson qui
continue à naviguer, car étant une mélodie rien ne peut
l’arrêter ».
« W
chi non conta niente » affronte le voyage, le refus,
l’hostilité. « L’histoire – poursuit Eugenio Bennato –
nous apprend qu’un mélange d’expériences différentes est
toujours favorable pour l’humanité. Un exemple nous vient de notre
migration vers l’Amérique ; je pense aussi aux esclaves
africains qui ont produit de la grande musique comme le jazz, le
blues, le gospel aux États-Unis. Dans ce cas, les États-Unis
devraient remercier dans leur bilan ces pauvres hommes enchaînés
pour avoir revitalisé leur culture ».
« La
marée réactionnaire actuelle provient de conclusions simplistes et,
surtout, du manque d’expérience. Car – conclut Eugenio Bennato –
seul celui qui voyage en touriste et non en être humain ne peut pas
remarquer que l’humanité est présente partout et doit être
respectée partout ».
Vive
qui compte pour rien
Et
qui continue à compter pour rien
Avec
sa musique d’autrefois,
Sa
musique qui ne compte pas.
Vive
qui embrasse la terre
D’où
il est contraint de fuir,
Même
s’il compte pour rien,
Vive
sa nostalgie !
Vive
l’art qui se rebelle,
L’art
encore à faire,
Et
n’admet aucun maître,
Et
n’arrête pas de naviguer.
Vive
la chanson
Qui
traverse les frontières,
Qui
par son humanité,
Ne
peut être étrangère.
Vive
la voile
Qui
se meut lentement
Et
peut aller où elle veut,
Car
elle va contre le vent.
Vive
qui compte pour rien
Avec
son désert à franchir,
Avec
son voyage vers l’espoir lointain,
Qui
parfois peut mal finir.
Vive
l’ingénuité de qui avance
Avec
son laissez-passer rêvé
Vers
la petite grande Europe
Dont
il a tant fantasmé.
Vive
le sens de la beauté
Qui
va dans le monde et peut le changer
Et
ne peut admettre qu’une race
Soit
moins libre et moins égale.
Vive
la chanson
Qui
continue à naviguer,
Que
mélodie et son,
Rien
ne peut l’arrêter.
Vive
son anarchie
Même
si elle compte pour rien,
Mais
peut dire des choses neuves,
Car
elle va à contre-courant.
Vive
les damnés de la terre
Migrant
vers on ne sait où,
Vive
le voyage de l’espoir,
Vive
le désespoir !
Vive
qui survit
Et
qui nous dit
Le
courage nécessaire
Là,
seul au milieu de la mer.
Vive
la chanson
Qui
aborde le continent
Avec
ses paroles neuves !
Vive
qui compte pour rien !
Vive
qui s’oppose
Avec
son histoire éternelle,
Avec
ses paroles nouvelles,
Vive
qui compte pour rien !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire