La
Marengo du Lieutenant
Chanson
française – La Marengo du Lieutenant – Marco Valdo M.I. – 2019
ARLEQUIN
AMOUREUX – 1bis
Opéra-récit
historique en multiples épisodes, tiré du roman de Jiří Šotola
« Kuře na Rožni » publié en langue allemande, sous le
titre « VAGANTEN, PUPPEN UND SOLDATEN » – Verlag C.J.
Bucher, Lucerne-Frankfurt – en 1972 et particulièrement de
l'édition française de « LES JAMBES C'EST FAIT POUR
CAVALER », traduction de Marcel Aymonin, publiée chez
Flammarion à Paris en 1979.
Dialogue
Maïeutique
Ainsi,
Marco Valdo M.I. mon ami, tu as encore écrit une chanson où il est
question de Marengo. Qu’est-ce à dire ? Est-il toujours
question de la bataille qui s’y déroula il y a plus de deux
siècles ? Et si comme je le pense, elle devait faire partie de
ton Arlequin amoureux, pourquoi ne pas l’avoir écrite bien plus
tôt ? Vu que cet « opéra-récit-historique » comme
tu l’avais appelé, tu l’avais commencé par « Marengo »,
il y a déjà quelques années et
que tu l’avais interrompue assez rapidement.
Disons
plus exactement, Lucien l’âne mon ami, que je l’avais suspendue,
car j’avais d’autres projets en cours, qui me requéraient
entièrement. Lais en vérité, je ne l’avais pas oubliée. Il se
trouve qu’à présent que je termine ma série de publications, je
reprends le fil de cette histoire d’Arlequin amoureux par « La
Marengo du Lieutenant ». Cependant, je te rappelle quand même
que durant cette suspension, j’ai publié (voir le catalogue
du Livre en Papier), outre
Dachau
Express (1 volume), les Histoires
d’Allemagne (6 volumes), les Histoires
Lévianes (3 volumes), La
Geste de Liberté (3 volumes) et que je sortirai prochainement,
les Lettres
de Prison (1 volume).
Certes,
lit Lucien l’âne, c’est là un travail considérable ; mais
ce nouveau Marengo ?
D’abord,
Lucien l’âne mon ami, j’ai rencontré une première difficulté
à la reprise de cette « série » - c’est très à la
mode, les « séries ».
Je
me demande ce que tu as pu rencontrer comme difficulté, susurre
Lucien l’âne.
Simplement,
rétorque Marco Valdo M.I., il y a que les dix premières chansons
étaient déjà placées dans un certain ordre et numérotées. Or,
celle-ci devait nécessairement être proche de l’autre Marengo.
J’ai donc arrangé cette affaire en la numérotant 1 bis.
C’est
en effet une curiosité féconde, car rien n’empêche un ter, un
quater, etc. Ce serait, dit Lucien l’âne, une série dans la
série. Mais encore ?
Ensuite,
Lucien l’âne mon ami, laisse-moi te faire remarquer qu’il ne
s’agit pas d’« un », mais d’« une Marengo ».
Pourquoi « La Marengo » ?, car en fait, il s’agit
de la bataille de Marengo. J’ai dû imaginer un tel titre pour dire
que c’est la bataille, la même bataille, mais vue d’un autre
angle, par un officier, par le lieutenant qui commande notre futur
Arlequin. C’est un tout autre point de vue, même si comme chez le
Lieutenant Lukas, dont Chveik était l’ordonnance, toute cette
logorrhée militaire se tourne elle-même en dérision.
Bien,
bien, dit Lucien l’âne, je vois le genre. Mais quand même, un
commentaire.
Soit,
répond Marco Valdo M.I. : déjà le titre « La Marengo du
Lieutenant » devrait te faire pressentir que lui aussi, quelque
part dans un palais ou une maison viennoise, a une amoureuse, qu’il
ne prend pas pour une « virago » ; au contraire,
mais il n’en dira rien cette fois. La chanson (et en partie la
première) est une lettre qu’il adresse à cette belle Viennoise et
il décrit assez objectivement les armées en présence. Et le
résultat assez désastreux de toute cette virile confrontation –
un village ravagé, une dizaine milliers de victimes, rien que chez
les Autrichiens ; pour les détails, il suffit de lire la
chanson.
C’est
ce que je vais faire illico, dit Lucien l’âne et cela fait,
tissons le linceul de ce vieux monde militaire, médiocre, stupide,
mortel et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
On
était trente mille Autrichiens
Sur
l’herbe, on avait posé nos fesses.
La
Patrie requérait des prouesses
Et
ce soir, on ne faisait rien.
Ils
étaient vingt-deux mille Français
Dans
Marengo à vider les barriques.
La
République requérait l’ardeur patriotique :
Vaincre
ou mourir, ils buvaient frais.
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Au
matin, les clairons sonnaient,
Les
coqs appelaient au combat.
À
l’attaque, on s’élançait :
En
rangs, on y allait au pas.
Sans
vigueur, sans discipline militaire,
Mes
hommes ne sont pas des soldats
D’une
fougue extraordinaire.
On
prend le bourg, l’ennemi n’y est pas.
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Victoria !
Triomphe ! On tenait le village.
Mais,
ma chère, empêcher le pillage ?
Enfin,
n’y pensez même pas.
Les
poules s’enfuyaient dans les bois.
Au
soir, on perdit la bataille,
La
cavalerie s’est enfuie ventre à terre.
Épuisés,
pris en tenaille,
Dix
mille fantassins se couchèrent.
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
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