LA BALLADE DU SOLDAT (autre version)
Version
française – LA BALLADE DU SOLDAT (autre version) – Marco Valdo
M.I. – 2019
d’après
la version italienne
– LA
BALLATA DEL SOLDATO
– Gian
Piero Testa
– 2008
Texte :
Odysseas
Elytis
Musique : Manos Hatzidakis / Hadjidakis
Première interprétation : Giorgos Moutsios
Musique : Manos Hatzidakis / Hadjidakis
Première interprétation : Giorgos Moutsios
Dialogue
Maïeutique
Mon
ami Lucien l’âne, comme il m’arrive souvent, j’étais
distrait, j’étais préoccupé pas plus tard que tout à l’heure
par d’autres choses et de ce fait, j’avais oublié que j’avais
fait une autre version de cette chanson. En rangeant mes papiers, je
me suis dit que tout compte fait, deux versions valent mieux qu’une.
Je
suis assez de ton avis, Marco Valdo M.I., et j’ai souvent développé
cette idée. Il me semble même que c’est un des moteurs de cette
gigantesque compilation des Chansons contre la Guerre et une des
choses qui font leur charme si exotique.
En
effet, Lucien l’âne mon ami, c’est l’art de la redondance
créatrice, qui est l’enfant naturelle de la sélection de Mère
Nature. Un concept darwinien, en quelque sorte.
Une
bonne idée, cette redondance darwinienne, dit Lucien l’âne ;
de toute façon, sans elle, nous ne serions pas là à ânonner nos
âneries. Poursuivons et tissons le linceul de ce vieux monde
changeant, multiple, splendide, autocréateur, autodestructeur et
cacochyme
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
J’en
étais là, dit Marco Valdo M.I. et puis, Riccardo Venturi m’a
demandé d’insérer la traduction de son introduction à cette
chanson :
« Cher
Marco Valdo, peut-être faudra-t-il que tu ajoutes la traduction de
ma petite introduction à ton dialogue maïeutique. En effet, ce
n’est qu’une petite introduction historique qui rétablit un peu
la vérité: il ne s’agit pas d’un poème d’Odysséas Elytis,
mais bel et bien de sa traduction grecque du “Cercle de Craie
caucasien” de Bertolt Brecht. Et voilà : juste ce que tu
avais déjà deviné, ou compris par intuition, en nommant la Légende
du soldat mort et la Chanson de Chveik le soldat. Merci ! »
et
donc la voici :
« La
traduction historique grecque du Cercle de Craie caucasien de Bertolt
Brecht (Der kaukasische Kreidekreis, 1945) a été faite entre 1954
et 1956 par Odysseas Elytis, futur prix Nobel de littérature en 1979
(cette année est donc le 40ème anniversaire de ce prix). Avec la
scénographie de Karolos Koun et la musique originale de Manos
Hatzidakis, la pièce a été jouée au Théâtre d’Art (Θέατρο
Τέχνης) à Athènes en 1957.
Le
chanteur Giorgos Moutsios, qui faisait partie de l’équipe
originale du théâtre, a ensuite enregistré un album, un véritable
"Q-Disc" contenant les quatre chansons de la pièce,
intitulé : Μάνος Χατζιδάκι Τέσσερα
τραγούδια του Οδυσέα Ελύτη από τον
"Κύκλο με την Κιμωλία " ("Quatre
chansons d’Odysseas Elytis sur une musique de Manos Hatzidakis du
« Cercle de Craie caucasien ») ; au piano, il était
accompagné par Manos Hatzidakis lui-même.
Pratiquement
à l’unanimité, le spectacle continue d’être considéré comme
l’un des sommets du théâtre hellénique contemporain ; il
s’agissait d’ailleurs de la première représentation brechtienne
en Grèce, un an seulement après sa mort. À partir de l’album, le
titre original de la chanson est Τὸ τραγοῦδι τοῦ
στρατιώτη ("La canzone del soldato"), mais plus
tard le titre de Μπαλάντα του στρατιώτη
("Ballata del soldato") s’est répandu et s’est
généralisé. Ici, cependant, nous restaurons le titre original.
[RV] "
Et
cette note de Ventu m’a amené à découvrir ce que je crois être
la raison du changement de titre. En fait, il existait déjà une
« Το
τραγούδι του στρατιώτη » de
Κωστής
Παλαμάς (1859-1943), qui
avait été publiée en 1885. Je laisse cependant à Riccardo Venturi
le soin de traduire ce texte et de l’insérer dans les CCG.
Une
dernière petite remarque cependant, La
Chanson de Chveik le Soldat
n’est pas inspirée de Bertolt Brecht, mais bien directement des
« Aventures du brave soldat Chveik » de Jaroslav Hasek,
(je le sais, car j’en suis l’auteur), comme on peut le lire en
tête de la publication :
« La
chanson de Chveik le soldat : Chanson française très
respectueuse de l’honneur militaire. 13 août 2008 – À la gloire
de Jaroslav Hasek et de l’immortel soldat Chveik et son lieutenant
Lucas. A priori sur l’air d’un autre Cacanien intitulé :
« Ah, vous dirais-je, Maman… », le dénommé Wolfgang
Amadeus Mozart, qui aurait bien aimé Chveik. »
À
l’heure où le brave
S’en
allait la guerre,
Sa
bien-aimée pleura
Et
supplia ainsi le soldat :
La
bataille n’est pas une fête
Et,
mon amour, garde bien en tête
De
te protéger de la furie
Et
des épées ennemies.
Ne
te mets pas à l’avant,
Ne
reste pas à l’arrière :
Le
feu est devant, le feu est derrière,
Toi,
tu dois rester au mitan.
Seul
celui qui est au milieu sait
Courir
et sauter
Et
chez lui, seul celui-là
Un
beau jour
reviendra.
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