samedi 2 mars 2019

LA BALLADE DU SOLDAT

LA BALLADE DU SOLDAT


Version française – LA BALLADE DU SOLDAT – Marco Valdo M.I. – 2019
d’après la version italienneLA BALLATA DEL SOLDATOGian Piero Testa2008
Texte : Odysseas Elytis
Musiq
ue : Manos Hatzidakis / Hadjidakis
Première interprétation : Giorgos Moutsios






Dialogue Maïeutique

Une ballade pour un soldat, mon ami Marco Valdo M.I., il doit y en avoir eu depuis la nuit des temps. Des temps où il y avait des soldats, bien entendu.

Bien sûr, Lucien l’âne mon ami, il est en langue française une de ces ballades qui est fort connue des mélomanes, une ballade sans doute parmi les plus célèbres, est celle de L’Histoire du Soldat de Charles-Ferdinand Ramuz, un écrivain vaudois et musiquée par Igor Stravinski, un musicien russe. A priori, on peut toujours l’adjoindre à celle-ci. Cependant, à bien considérer la chose, on s’aperçoit que cet opéra-ballet-chanson est la suite de celle-ci d’Odysseas Elytis. Le soldat de Ramuz rentre chez lui :
« Entre Denges et Denezy,
Un soldat qui rentre chez lui...
Quinze jours de congé qu'il a,
Marche depuis longtemps déjà.
A marché, a beaucoup marché. »


Peut-être a-t-il, comme le soldat de Francis Lemarque, eu de la chance :
« Quand un soldat revient de guerre, il a
Simplement eu de la veine et puis voilà. »
Tandis que celui de la chanson d’Odysseas Elytis n’est pas encore parti à la guerre et reçoit les conseils de sa belle – des conseils de prudence, bien évidemment.


Ah, dit Lucien l’âne, on pourrait presque les mettre bout à bout et en faire une seule. Elle instruirait les gens.


Bonne idée, dit Marco Valdo M.I., d’autant qu’en cherchant un peu dans les Chansons contre la Guerre – en tapant le mot « soldat » dans la recherche, on en trouve des dizaines d’autres, par exemple : celle(s) du soldat mort, du soldat inconnu ou du soldat Chveik ou encore du Déserteur. On pourrait en faire tout un spectacle à vocation hautement pédagogique, car il est toujours utile dans cette Guerre de Cent Mille Ans de savoir certaines choses, même si ici, ces derniers temps, on ne fait plus beaucoup la guerre déguisés en soldats.


Oui, oui, Marco Valdo M.I. mon ami, mais tel n’est pas notre rôle à nous qui ne sommes rien, rien de rien que de simples spectateurs des guerres et qui n’avons de cesse de tisser le linceul de ce vieux monde carboné, pétrolé, mazouté, militarisé (avant d’être un jour, si l’on n’y prend garde) atomiqué, atomisé et cacochyme


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane






À l’heure où le brave
S’en allait la guerre.
Sa bien-aimée pleura
Et le supplia comme ça :


– Quand tu seras là-bas dans la bataille
Mon aimé, garde bien en tête.
De te protéger de la furie
Et de l’épée ennemies.


Il ne faut pas aller trop devant,
Il ne faut pas rester à l’arrière :
Le feu devant, le feu derrière,
Tu dois rester au mitan.


Seul celui qui est au milieu sait
Courir et sauter
Et chez lui, seul celui-là
Un beau jour reviendra.

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