dimanche 30 septembre 2018

Les Bœufs qu’on abat


Les Bœufs qu’on abat


Chanson française – Les Bœufs qu’on abat – Marco Valdo M.I. – 2018
Ulenspiegel le Gueux –
92
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel –
IV, I)





Dialogue Maïeutique

Ça alors ! dit Lucien l’âne, on dirait du Malraux. J’ai comme le vague souvenir d’un livre qui fit fureur un temps dans certains cénacles de France.

Certes, répond Marco Valdo M.I., c’est le titre d’un livre où l’écrivain André Malraux fait parler « le Général » à la retraite, mais c’est surtout une citation de Victor Hugo, dont je lis le passage, tiré du Tombeau de Théophile Gautier :

« Tout penche et ce grand siècle, avec tous ses rayons
Entre en cette ombre immense où pâles nous fuyons.
Oh ! Quel farouche bruit font dans le crépuscule
Les chênes qu’on abat pour le bûcher d’Hercule !
Les chevaux de la mort se mettent à hennir,
Et sont joyeux, car l’âge éclatant va finir… »

Donc, rendons au grand Victor Hugo, ce qu’il a signé de son nom : Victor Hugo.

Oh, Marco Valdo M.I., ça me rappelle ce récit de Riccardo Venturi dont tu fis une chanson : Signé Vittorugo.

Oui, Lucien l’âne mon ami, et tu fis bien de l’évoquer, car elle est vraiment drôle. De toute façon, ici ce sont es bœufs qu’on abat ; c’est peut-être plus prosaïque, et du coup, passablement, ironique ; car, c’est bien le sens – cette ironie amère – de la réplique de la mystérieuse interlocutrice que Till rencontre à l’auberge. C’est de l’ionie d’insistance, car la belle inconnue se rend compte que Till, plus préoccupé par ses manœuvres de courtoisie, n’entend pas le ton grave de ses avertissements qu’elle ne peut énoncer à voix haute, ni en clair au milieu de tous ces gens. C’est en quelque sorte un message codé. Et tant pour les chênes d’Hugo (1872), que pour les bœufs de la Légende (1867), la source doit en être une expression populaire, une sorte de cliché dans le genre : « il pleut comme vache qui pisse ». Cela dit, le message – cette fois, grâce aux bœufs promis à la mort– est nettement perçu et Till s’en va à l’instant faire passer discrètement (la ville est déjà remplie d’ennemis) l’alarme. Il était temps : « L’Espagnol arrive ! ».

« L’Espagnol ? », s’étonne Lucien l’âne, là-bas, tout en haut des Pays et même hors des Pays, si j’ai bien compris où se situe Emden. Et puis, dans la ville d’Emden, des Espagnols seraient vite repérés.

En effet, Lucien l’âne mon ami, ta question mérite un commentaire circonstancié, même si je n’aime pas beaucoup ces explications de texte, qui sont le fait normal d’un professeur, mais assurément pas d’un auteur. Autrement dit, c’est bon que c’est toi ; sinon, je ne fais pas ça et pour une simple raison, c’est qu’il revient au lecteur de chercher le sens des choses ; c’est bon pour le mental et ça laisse place aux mystères de l’art poétique. Et donc, revenons à la chanson, que vient faire l’Espagnol à Emden. D’abord, il faut noter qu’en disant « L’Espagnol arrive ! », Till n’a pas besoin de faire de longs discours et ce message bref est très parlant et fort efficace. Quand on est Gueux, on ne se pose pas de question avec un pareil signal, on file à son poste de combat. Maintenant, est-ce que ce sont des Espagnols, ces soudards ? Vraisemblablement non, ce sont probablement des mercenaires allemands que les Espagnols payent pour chasser les Gueux. En finale, ça revient au même : il va y avoir un affrontement. Alors, tous au vaisseau, qui est toujours bloqué à quelques encablures de la rive par les glaces et dès lors, ne peut s’échapper, ni échapper aux troupes terrestres. Ce sera un étrange combat naval.

C’est ce que j’allais dire, rétorque Lucien l’âne. Ce ne doit pas être fréquent de tels combats. De plus, la situation est vraiment dangereuse pour le navire qui ne peut manœuvrer.

Bien sûr, dit Marco Valdo M.I., il est très vulnérable et n’étaient son artillerie et ses mousquets qui peuvent tenir l’ennemi à l’écart, ce serait l’abordage tout de suite, avec l’avantage du nombre aux mercenaires. Mais la chanson raconte tout ça et ce qui s’ensuit. Elle raconte aussi le touchant moment où Lamme voit sa femme. Il ne te reste plus qu’à conclure …

Eh bien, conclut Lucien l’âne, tissons le linceul de ce vieux monde mercenaire, militaire, belliqueux et cacochyme

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Till dit : « La mort vient comme un voleur ?,
Je n’y comprends rien, je ne comprends pas.
Quel est ce mystère, dis-moi, ma sœur ? »
Elle dit : « Ils viennent, j’entends leurs pas. »

« De qui sont ces pas ? De quel ennemi ? »
« Des soudards, une bande de soldats du roi. »
« Mais, dit Till, on nous traite bien ici. »
« Oui, dit-elle, comme les bœufs qu’on abat. »

« Reste là, dit Till, ne crie pas ni ne pleure ;
Je m’en vais sauver nos gens. »
« L’Espagnol vient ! », la voix court à l’instant
À toutes les tavernes, à toutes les demeures

Tous pressent l’allure et filent au vaisseau,
À bord, on prépare vaille que vaille
Les armes et la mitraille pour une bataille
Navale sur la glace autour du bateau.

« Vois-tu, Lamme, cette femme sur le quai,
Sa robe noire d’écarlate brodée,
Sa capeline blanche relevée
Qui tient son visage caché ? »

Elle découvre sa chevelure et son front,
Lamme hurle : « Ma femme ! ».
La dame fuit d’un grand trotton,
Au grand dam de Lamme

Et Lamme veut sauter du pont.
On le retient, il pleure, il supplie.
« Si tu quittes le bord, on te prendra la vie
Et tu pendras comme à la ligne un poisson. »

« La diablesse enragée !, se lamente Lamme,
Ma femme, pourquoi ainsi se montre-t-elle ?
Si elle m’aime, pourquoi me laisse-t-elle ?
Elle me brûle pire que mille flammes. »

Alors, avec son artillerie, l’ennemi arrive,
Alors, autour du navire, les boulets plombent,
Alors le vaisseau tiraille vers la rive,
Alors vers le soir, une pluie tiède tombe.

Et la mer se fâche sous la glace,
Et soulève les blocs face contre face.
Et à l’aube, le navire ouvre ses ailes de lin
Et vogue vers la mer, libre dans le matin.

vendredi 28 septembre 2018

LA CHEMINÉE FUME


LA CHEMINÉE FUME

Version française – LA CHEMINÉE FUME – Marco Valdo M.I. – 2018

Chanson italienne (Veneto Triestino) – Fuma el caminAlfredo Lacosegliaz1977

Poème de Carolus L. Cergoly, poète triestin (voir aussi Il suo nome: bandito).
Musique : Alfredo Lacosegliaz





Carolus L. Cergoly (pseudonyme de Carlo Luigi Cergoly Serini (Zriny), 1908-1987) est un écrivain et poète triestin. Dans ses poésies, on trouve souvent les thèmes de la Résistance, la persécution des juifs, les barbaries nazifascistes. Il écrit ces poèmes parce que, comme on peut le lire dans la préface de son livre « Chants clandestins » : « Aujourd’hui les cieux sont presque sereins, mais il ne faut pas oublier, comme certains le voudraient, les larmes et le sang versés pour les rendre propres. »



Matinée et soirée
Fume la cheminée
Du lager
De Mauthausen, grand frère
De celui de la Risière

Sang et larmes
Pleuvent sur Trieste

Lotte Hen
Chemise brune
Et croix gammée au bras
À son premier service
Au « Block 33 »
Femmes et enfants
Remord la conscience.
Elle dit au kapò
Parce que
Nous ici, nous faisons les bons
Mais au fond, nous brûlons
Les juifs et les slaves

Pendant ce temps à Genève
Ce soir, on donne le Parsifal
De Richard Wagner
Sous la direction de Toscanini.

jeudi 27 septembre 2018

Le Navire dans la Glace


Le Navire dans la Glace


Chanson française – Le Navire dans la Glace – Marco Valdo M.I. – 2018
Ulenspiegel le Gueux –
91
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel – IV, I
)




Dialogue Maïeutique


Mais, enfin ! dit Lucien l’âne, voici encore un titre énigmatique. Oh, ce n’est pas que je te les reproche, ni même que je n’aime pas ça – bien au contraire, mais souvent je ne les comprends pas ou, comme dans le cas de celui-ci, je leur trouve plusieurs sens et c’est déroutant. Ce « navire dans la glace » est un titre assez ambigu, il faut bien le reconnaître. Un navire dans la glace ? Qu’est-ce que ça peut bien signifier ? Est-ce un navire qui se reflète dans un miroir ? Ou bien, est-ce un bateau pris dans la glace ? Ce n’est pourtant pas une histoire qui se passe au Pôle…

Oh, dit Marco Valdo M.I., c’est presque ça. Comme tu t’en souviens certainement, Till et Lamme avaient reçu d’Orange comme mission ultime de rejoindre les Gueux de mer et d’embarquer avec eux dans cette nouvelle phase de la lutte contre l’Espagnol. Et c’est précisément ce qu’ils font en cette fin d’année. Ils remontent – fuyant les troupes d’Albe, vers le nord des Pays pour arriver à l’extrême de la Frise occidentale à l’endroit où l’Ems (encore un fleuve dans cette légende fluviale) se jette dans le Dollard là où le port d’Emden, situé sur la rive allemande, regarde le Dollard se rétrécir et s’ensabler la voie vers la mer des Wadden. C’est un pays de fagnes et de polders, d’eaux rampantes, souvent inondé et difficile d’accès, outre que d’être frontalier avec le Comté de Frise-Orientale, une puissance allemande peu commode et favorable aux Gueux. Cependant, on est en hiver et le gel s’empare du pays, congèle les basses eaux d’inondation et tient les bateaux captifs. C’est assez fréquent dans ces régions quand l’hiver est rude et que les vents du Pôle, qui descendent tout droit le long de la Norvège, frappent les côtes et s’engouffrent dans l’estuaire de l’Ems, fort exposé.

Merci, je comprends mieux, Marco Valdo M.I.. Voilà qui éclaire le titre et qui situe la chanson et ce qu’elle raconte.

Ainsi donc, Lucien l’âne mon ami, Lamme et Till – l’un suivant l’autre – sont arrivés à se mettre hors de portée des poursuivants et à rejoindre le lieu de rassemblement des Gueux de mer à Emden. Là, ils rencontrent l’amiral Très-Long et le convainquent de les prendre à son bord. Cependant, le dit-navire et toute la flottille est pris par les glaces. Ils sont coincés là et doivent attendre le dégel. Pendant ce temps, la vie continue. Il faut bien passer ce temps de léthargie : les gens glissent sur la gigantesque patinoire, Lamme cherche sa femme et Till se comporte comme Till, il lutine une jolie femme, qui le tient gentiment à distance, tout en s’inquiétant de son compagnon. Pour le reste et le terrible avertissement final, je te renvoie à la canzone.

Allons donc la voir et reprenons notre tâche. Tissons le linceul de ce vieux monde bloqué, congelé, glacé et cacochyme


Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Sur les bateaux pêcheurs,
Les hommes armés de piques et de fers
Suivent avec grande ferveur,
Au large, les Gueux de mer –

Gens de mer au chef orné
D’une Lune aux reflets argentés
Gravée d’un écrit mémorable :
« Plutôt servir le Turc que le Pape ».

Till siffle le refrain de l’alouette
Et de la mer, le coq à mille voix répond
De la musique clairette
De son joyeux clairon.

Tout au Nord, à Emden, sur le grand quai,
Un Amiral des Gueux fait les cent pas.
Il s’impatiente de son navire bloqué.
L’alouette chante, il répond « Qui va là ? »

« Till, fils de Claes, brûlé au bûcher. »
« Très-Long, amiral. Je vais sur la mer. »
« Avec vous, Lamme et moi voulons chanter,
À belle voix d’arquebuse, la liberté de nos terres. »

« Sur mon navire ? Ainsi en sera-t-il ! »
Le navire attend la clémence de l’hiver
Pour emporter l’amiral, Lamme et Till.
Mais, le froid et le gel encore les enserrent.

Autour du navire pris dans la glace,
On patine, on lutine, on chante l’amour.
Au port, on mange, on boit, tour à tour.
Entre les échoppes, c’est fête sur la place.

Lamme, passe, repasse et muet, glisse.
Il cherche sa femme sur la mer lisse,
Till fréquente un estaminet pas cher ;
L’accoste une accorte au teint clair.

« Qu’as-tu fait, toi que voilà,
De l’homme beau et bien fait
Qu’on voit souvent près de toi ?
L’homme Lamme, qu’en as-tu fait ? »

Mais soudain, entends-tu la neige tomber ?
Mais soudain, entends-tu les marins chanter ?
La mort vient comme un voleur.
Il se prépare un grand malheur.

mercredi 26 septembre 2018

JE NE ME SENS PAS ITALIEN

JE NE ME SENS PAS ITALIEN


Version française – JE NE ME SENS PAS ITALIEN – Marco Valdo M.I. – 2011
Chanson italienne – Io non mi sento italiano – Giorgio Gaber – 2003







Dialogue Maïeutique


Pour nous les ânes, dit Lucien l’âne lui-même en agitant la tête pour marquer sa perplexité, pour nous les ânes, un homme est un homme Par exemple, moi qui suis depuis la plus haute Antiquité, en voyage à travers le monde, en commençant par l’Ionie et le tour de la Méditerranée avant de m’aventurer partout ailleurs dans ce monde, quand je croise un homme – au sens générique, car ce pourrait être une femme – je vois un bipède humain et je ne lui vois pas de frontière ou de nation au front. Sauf évidemment quand il s’avise à porter un uniforme et un casque et à agiter le tissu d’un drapeau.

Tu as parfaitement bien vu ce que tu as vu, mon ami Lucien l’âne… Et moi qui suis un de ces étranges bipèdes, je vois la même chose que toi. Je suis un homme sans frontières et j’ai bien du mal à imaginer une patrie, moi qui vis dans une région qui s’appelle la Wallonie – ceci dit pour la géographie, juste en somme pour situer l’endroit d’où je parle. Comment peut-on être Persan ? se demandait Montesquieu Je me pose encore la même question : comment peut-on être Wallon ? Je suis, pour évoquer Michel de Montaigne, « l’homme en général, de qui je cherche la cognoissance ». Mais cela dit, l’interpellation de Gaber vaut pour toutes les « nations », pour tous les présidents et finalement, pour tous les gens. Comprends-moi bien, mon ami Lucien l’âne, on peut en effet se situer ici ou là sur la planète, on peut et on doit se situer géographiquement et faire où l’on est ou bien, là où l’on trouve refuge (quand on trouve refuge) et pour ce que l’on peut, son métier d’homme ou d’âne, c’est selon. Mais on se saurait en tirer raison d’orgueil ou d’exclusion des autres…

Je trouve, en effet, que voilà une bonne manière de vivre en ce monde… et il faudra bien que toutes ces nations disparaissent, condition première pour que d’un bout à l’autre de la planète, on ne puisse plus dresser les gens les uns contre les autres, en inventant de toutes pièces des nations et d’autres entités tout aussi imaginaires et dangereuses. Crois-moi, Marco Valdo M.I., mon ami, il nous faut reprendre – pour cela aussi – reprendre notre inlassable tâche et tisser le linceul de ce vieux monde plein de frontières, de nations, de patries et décidément cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.



Parlé : Je suis Giorgio Gaber. Je suis né et je vis à Milan.
Je ne me sens pas italien.
Mais par bonheur ou par malheur, je le suis.

Excusez-moi Président,
Ce n’est pas ma faute
Mais notre Patrie
Je ne sais ce que c’est.
Il se pourrait que je me trompe
Que ce soit une belle idée
Mais je crains qu’elle ne devienne
Un vilain poème.
Excusez-moi Président,
Je ne ressens aucun besoin
D’un hymne national
Dont j’ai un peu honte.
Quant aux footballistes
Je ne peux juger
Les nôtres ne le savent pas
Ou n’ont plus de pudeur.

Je ne me sens pas italien.
Mais par bonheur ou par malheur, je le suis.

Excusez-moi Président,
Si j’ai l’impudence
De dire que je ne sens
Aucune appartenance
Et excepté Garibaldi
Je ne vois aucune raison
D’être orgueilleux.
Excusez-moi Président,
Si j’ai à l’esprit le fanatisme
Des chemises noires
Au temps du fascisme.
Si un jour naquit
Cette démocratie
Leur en faire compliment
Ce serait délirant.

Je ne me sens pas italien.
Mais par bonheur ou par malheur, je le suis.

Ce beau pays
Plein de poésie
A tant de prétention
Mais dans le monde occidental
C’est la banlieue.

Excusez-moi Président,
Mais notre État
Que vous représentez
Me semble un peu décrépit.
Et il apparaît clairement
Aux yeux des gens
Que tout est calculé
Et que rien ne fonctionne.
Serait-ce que les Italiens
Par tradition
Sont trop passionnés
Par les discussions
Jusqu’au parlement
L’air est incandescent
On s’étripe pour tout
Et on ne change rien.

Je ne me sens pas italien.
Mais par bonheur ou par malheur, je le suis.

Excusez-moi Président,
Mais vous devez convenir
Que nous avons des limites
Nous devons nous le dire.
Mis à part le défaitisme
Nous sommes ce que nous sommes
Et nous avons aussi un passé
Que nous n’oublions pas.
Excusez-moi Président,
Mais nous les Italiens
Pour les autres, nous sommes
Spaghetti et mandolines.
Alors là, je me fâche.
Je suis fier et je m’en vante,
Je leur jette à la face
Ce que fut la Renaissance.

Je ne me sens pas italien.
Mais par bonheur ou par malheur, je le suis.

Ce beau pays
Est peut-être peu sage
Il a les idées confuses
Mais si j’étais né en d’autres lieux
Ç’aurait pu être pire.

Excusez-moi Président,
J’en ai tant dit désormais
J’ajoute une autre impression
Que je crois importante.
Par rapport aux étrangers
Nous nous sentons amoindris
Mais peut-être avons-nous compris
Que ce monde est le théâtre de la vie.
Excusez-moi Président,
Je sais qu’il ne vous sied pas
Que le cri « Italia ! Italia ! »
On ne l’entend que dans les stades.
Mais quand même pour ne pas mourir
Ou un peu par plaisanterie
Si nous avons fait l’Europe
Faisons un peu l’Italie.