Version
française – LES PENSÉES SONT LIBRES – Marco Valdo M.I. – 2018
d’après
la version italienne – I PENSIERI SONO LIBERI –
Riccardo Venturi – 2006
d’une
chanson allemande – Die
Gedanken sind frei – anonyme
Je
la connais chantée en anglais par Pete Seeger. C’est une vieille
chanson libertaire de l’aire alpine de langue allemande (Bavière,
Autriche, Suisse allemande, Südtirol – Andreas Hofer l’aurait
sifflotée contre Napoléon, bof ?), il y a trois cents ans ;
ensuite, elle s’est répandue dans le monde entier de langue
allemande comme emblème d’anticonformisme et de liberté ; ce
n’est pas par hasard que les tyrans qui l’entendaient, la
bannissaient, peut-être quelqu’un est-il mort pour elle, pour ce
qu’elle représente. Pour Pete Seeger, il représenta la voix de
ces nombreux justes qui s’opposèrent et s’opposent à la guerre
du Vietnam comme à toutes les guerres…
Alex Agus, de it.fan.musica.de-andre
En
réalité, le texte remonte à la période de vingt ans entre
1780 et à 1800 et fut pour la première fois diffusé sur les
feuilles volantes. En 1815, il fut publié en Suisse, à Berne, dans
le canzoniere intitulé Lieder der Brienzer Mädchen (« Chansons
des filles de Brienz »). Mais la chanson est sûrement beaucoup
plus ancienne : elle était déjà chantée, selon divers
témoignages, pendant la révolte paysanne de 1524/25. Elle a
traversé depuis tous les instants où l’Allemagne a résisté à
l’oppression, de la révolution de 1848 à la résistance au
nazisme (elle fut totalement interdite par le régime hitlérien, et
ne pouvons nous en étonner vu son titre). Son origine pourrait
remonter même au Moyen Âge ; le poète et le chantre courtois
Walther von der Vogelweide (ca.1170-1230) chantait déjà Sind doch
Gedanken frei, pendant que le Minnesänger autrichien Dietmar von
Aist chantait au XIIième siècle : Die Gedanken, die sind ledig
frei (« les pensées, qui sont toujours libres »).
Significatif qu’une chanson aussi ancienne ait été l’hymne du
mouvement « Weisse Rose » (Rose Blanche), formé
d’étudiants, qui en 1942/43 s’opposèrent à Hitler et qui fut
étouffé dans le sang et dans la mort ; mais dans la vie
d’Allemands qui n’avaient pas cédé, et qui avaient maintenu
très haut leur honneur et leur esprit libertaire. [R.V.]
Les
pensées sont libres : qui peut les
deviner ?
Elles se coulent dans la nuit comme les ombres.
Nul homme ne peut les connaître, aucun chasseur ne peut les tirer,
C’est ainsi : les pensées sont libres !
Elles se coulent dans la nuit comme les ombres.
Nul homme ne peut les connaître, aucun chasseur ne peut les tirer,
C’est ainsi : les pensées sont libres !
Je
pense ce qui me plaît, ce que je désire,
Tout en silence, mais en moi, ça résonne.
Mon souhait et mon désir ne dépendent de personne,
C’est ainsi : les pensées sont libres !
Tout en silence, mais en moi, ça résonne.
Mon souhait et mon désir ne dépendent de personne,
C’est ainsi : les pensées sont libres !
Me
mettre dans une cellule nue,
Ce serait peine perdue,
Car mes pensées brisent les barrières
Et les murs ; les pensées sont libres !
Ce serait peine perdue,
Car mes pensées brisent les barrières
Et les murs ; les pensées sont libres !
Je
veux chasser
pour toujours les
soucis,
Et ne plus jamais être troublé par les ennuis.
Dans son cœur, on peut toujours plaisanter et rire
Et penser : les pensées sont libres !
Et ne plus jamais être troublé par les ennuis.
Dans son cœur, on peut toujours plaisanter et rire
Et penser : les pensées sont libres !
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