LA TOPOLINO AMARANTE
Version française – LA TOPOLINO AMARANTE – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson italienne – La topolino amaranto – Paolo Conte – 1975
Apparemment,
c’est une chanson gaie et insouciante, qui parle d’un jeune homme
qui emmène sa dernière conquête faire un tour en auto, à toute
vitesse, lors d’un beau jour d’été avec le « ce ciel bleu
et clair / Qu’on dirait d’émail et de verre ». Mais ce n’est
pas un été quelconque : « c’est l’été 46 »,
la Seconde guerre mondiale est à peine finie et ces jeunes cherchent
à vivre leur premier instant d’insouciance et à oublier cinq ans
d’horreurs. Mais oublier n’est pas facile, les signes de la
dévastation sont encore bien évidents. Le narrateur les souligne,
sans jamais nommer la guerre explicitement, en deux passages.
Le
premier est la phrase « un litre [d’essence] vaut un kilo de
salade », apparemment une comparaison ironique, mais
souvenons-nous qu’en Italie de l’après-guerre, les denrées
alimentaires étaient rares et coûteuses, et l’économie était
réduite au troc. En somme, pour se procurer l’essence nécessaire
pour l’excursion avec sa belle, le garçon avait renoncé à un
repas pour porter littéralement la laitue au pompiste.
Dans le second passage, la guerre est définie euphémiquement « l’orage » :
Dans le second passage, la guerre est définie euphémiquement « l’orage » :
Le
narrateur invite sa belle à regarder le ciel pour se distraire des
ruines et espérer un futur meilleur.
Aujourd’hui,
l’essence est plus chère.
On est en 1946 : c’est l’été,
Un litre vaut un kilo de salade,
Mais qui y renonce ? Qui va à pied ?
L’auto : quelle commodité !
On est en 1946 : c’est l’été,
Un litre vaut un kilo de salade,
Mais qui y renonce ? Qui va à pied ?
L’auto : quelle commodité !
Sur
ma Topolino amarante,
Viens, assieds-toi à côté de moi,
Maintenant, on s’en va.
Si je lâche un peu la bride
On dirait une Aprilia ;
Elle n’a pas de rivale.
La blonde les dents serrées,
Se prend pour une fusée ;
Elle ébauche un sourire
La frousse la chavire.
La Topolino amarante
Est envoûtante
En quarante-six.
Sur ma Topolino amarante,
Elle est charmante
En quarante-six.
Viens, assieds-toi à côté de moi,
Maintenant, on s’en va.
Si je lâche un peu la bride
On dirait une Aprilia ;
Elle n’a pas de rivale.
La blonde les dents serrées,
Se prend pour une fusée ;
Elle ébauche un sourire
La frousse la chavire.
La Topolino amarante
Est envoûtante
En quarante-six.
Sur ma Topolino amarante,
Elle est charmante
En quarante-six.
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