jeudi 8 février 2018

Les Chimpanzés


Les Chimpanzés

 
Chanson française – Les Chimpanzés – Marco Valdo M.I. – 2018






Dialogue maïeutique


J’ai trouvé, Lucien l’âne mon ami, l’anecdote qui a inspiré cette chanson dans le roman Terre de David Brin ; une histoire que j’ai retravaillée en vue de sa nouvelle présentation sous une forme appropriée. Je l’ai faite en songeant à d’autres souvenirs de lectures ; particulièrement, mais faut-il vraiment le préciser, au Singe Nu de Desmond Morris et également, au Troisième Chimpanzé de Jared Diamond.

D’abord, Marco Valdo M.I. mon ami, je te savais grand lecteur de chansons, mais voilà que tu me révèles d’autres champs où s’égare ta curiosité. Maintenant, je suis heureux de savoir que certains humains reconnaissent enfin leur familiarité avec les chimpanzés et au-delà avec les animaux. Il n’aura échappé à personne que tu es en train de discuter avec un âne.

Voilà qui est dit. Cependant, Lucien l’âne mon ami, j’aimerais dire deux trois choses concernant le Conte des trois Chimpanzés qu’avait raconté Jared Diamond et dans lequel il établissait :
« il n’y a pas une seule espèce du genre Homo sur la Terre aujourd’hui, mais trois : le chimpanzé commun, Homo troglodytes ; le chimpanzé pygmée, Homo paniscus et le troisième chimpanzé ou chimpanzé humain, Homo sapiens. Puisque le gorille n’est que légèrement différent, il a également le droit d’être considéré comme une quatrième espèce d’Homo. »
Un célèbre éditorialiste italien, proche du Vatican, aurait même catalogué directement les athées comme des chimpanzés. Si tu as le temps ou du goût pour la chose, tu peux toujours aller lire une réponse athée aux élucubrations du Docteur Scalfari dans un article de la Lettre de nouvelles de l’Association Belge des Athées, intitulé Le Cabinet du Docteur Scalfari

Oui, certainement, dit Lucien l’âne, j’imagine qu’il doit y avoir une certaine dose d’humour ou de cocasserie dans cette réponse. Mais au fait, que dit ta nouvelle chanson ?

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, elle raconte sous forme de parabole, l’histoire d’un enfant qui interroge un ancien, un grand-père, son grand-père à propos des chimpanzés qui viennent de s’installer dans les arbres voisins du village et demande innocemment, en quelque sorte, si ces singes sont bons à manger. La chanson relate la réponse du grand-père et aussi celle des chimpanzés, que je te laisse découvrir.
Avant de conclure, je voudrais rappeler trois chansons qui traitent elles aussi de singes : en premier, c’est évident, Le Gorille de Tonton Georges, puis, Les Singes de Brel et L’Homme et le Singe  de Gilles.

En saluant tous les singes, les gorilles, les chimpanzés et autres espèces animales, qu’on ne saurait manger, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde raciste, spéciste, stupide, cupide, abruti et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Près du village des singes nus,
Dans les arbres vivaient
Les chimpanzés.
Un jour, ils étaient venus
Et tranquillement, ils s’étaient
Installés.

J’ai demandé à Grand-Père :
« Est-ce qu’ils sont bons à manger ? ».
Papy a réfléchi,
Il a déclaré d’un air sévère
En regardant les chimpanzés
Qui, dans les arbres, mangeaient des fruits,

Qu’un aïeul de son Grand-Père en avait mangé,
Mais c’était dans l’ancien temps.
Les mangeait-on cuits ou crus ?
Peut-être le goût a changé,
Il y a tellement longtemps
Qu’on ne s’en souvient plus.

Enfant, Papy avait vu des hommes
Tuer des chimpanzés.
Il frémit et il dit :
Écoute bien ceci :
« Les chimpanzés sont nos aînés,
Leur esprit est comme celui des hommes.

Il ne faut pas les manger,
Ni les chasser, ni les tuer.
Car, vois-tu,
À bien y songer,
Les hommes sont des singes nus,
Et les chimpanzés des hommes velus. »

Dans les arbres, les chimpanzés
Qui nous écoutaient,
Soudain pensifs, se sont tus.
Au matin suivant, on les a vus
Devant notre porte, qui déposaient
Un monceau de fruits parfumés.



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