jeudi 29 décembre 2016

À L’AUBE SOMBRE DU DIX AVRIL


À L’AUBE SOMBRE DU DIX AVRIL

Version française – À L’AUBE SOMBRE DU DIX AVRIL – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson italienne – E’ l’alba cupa del dieci aprile – anonyme – s.d.
Interprétation : Anton Virgilio Savona – s.d.
Texte : Savona A. Virgilio, Straniero Michele L., Canti della Resistenza italiana, Milano, Rizzoli, 1985

 





Sur l’air de « Monte Canino », elle raconte un épisode de la Résistance.

« Elle raconte un épisode de la Résistance… » me semble un peu trop expéditif, vu que le protagoniste de cette chanson – cité nom et prénom – a donné, comme tant d’autres, sa vie pour libérer l’Italie du nazifascisme…

Si par contre on veut activer un peu la Mémoire (qui ne fait jamais mal), on dira que Mario Allegretti était de Vignola, en province de Modène, où il était né en 1919. Il avait fait des études et passé la licence en Droit. Le 8 septembre 1943 le trouva à Parme, sous-officier dans les tankistes. Il décida immédiatement de combattre les Allemands et contribua à la constitution des groupes de partisans de « Justice et Liberté » – « Giustizia e Libertà » dans les environs de Modène et de Reggio.

Commandant d’un groupe appelé « Italie Libre »« Italia Libera » (en référence à la formation créée en Piémont de Duccio Galimberti, de Dante Livio Bianco et de Benedetto Dalmastro, mais aussi à une des premières organisations antifascistes, créée en 1924 par les frères Rosselli), il participa à l’aventure de la « République de Montefiorino »zone « dénazifascistifiée» et indépendante du 17 juin au 1er août 1944, en réponse aux massacres de Monchio, de Susano et de Costrignano perpétrés la même année par les occupants nazis et les milices des collaborateurs (136 morts. On parle de ces massacres dans la chanson Sopra le nuvole de Saverio Grandi)et ensuite, après la brutale réaction nazifasciste qui en entraîna la fin, Mario Allegretti contribua à la réorganisation des groupes partisans disparus et fut appelé au commandement de la 34ª Brigade « Monte Santa Giulia ».
Le 10 avril 1945,
tout près de Montefiorino, dans le bourg de Saltino di Prignano sulla Secchia, le commandant Mario Allegretti trouva la mort dans un accrochage avec les Allemands.

Je ne sais pas si
c’est vrai tant, avec l’habituelle emphase, en usage sur les notices de ANPI (Association Nationale des Partisans d’Italie) et autres, il est dit qu’il mourut en criant « Vive l’Italie ! » ; de toute façon, il mourut en combattant pour la Libération et à peu de jours de son advenue (25 avril 1945).




Le dix avril, l’aube est sombre,
Qui mène à Saltino par la crête.
D’un pas alourdi par un long cheminement,
L’arme à épaule passent les partisans.

C’est la brigade « G & L » de montagne,
« Sa
nta Giulia » de Mario Allegretti
Qui s’en va débusquer de l’allemand la tanière
Car la liberté se rapproche d’ici.

Il y a de longs mois qu’ils sont des « bandits »,
Depuis longtemps, ils vivent en frères,
Les « braves » gens les nomment rebelles,
Ce sont Volontaires de la Liberté.

Mais ce 10 avril est un jour sombre,
La lutte dure et veut les meilleurs.
La mort a saisi le commandant
Et pleure la douleur des partisans.

Ils pleurent muets la valeur du mourant,
Tremble sur la lèvre son nom de gloire,
Mario Allegretti passe à l’histoire,
Grand cœur de chef partisan.



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